Alors que le projet de l'autoroute Est-Ouest commence à prendre forme, le premier responsable du secteur des Travaux publics, M. Amar Ghoul, estime que le coût de péage que devraient payer les automobilistes sera dérisoire. Invité samedi du Forum de l'ENTV, le ministre a rassuré les conducteurs de véhicules qui emprunteront, dès 2010, les différents tronçons de l'autoroute et de préciser catégoriquement que “le péage pour cette infrastructure routière sera accessible à toutes les bourses”. Il a également expliqué que la taxe à payer a été établie sur la base d'une étude effectuée par un bureau d'études international qui a pris en compte tous les aspects spécifiques à la société algérienne. «Je tiens à rassurer les Algériens en annonçant dès à présent que le péage sera symbolique et à la portée de tous les usagers», a-t-il insisté. Ledit bureau d'études chargé de cette question a proposé, selon le ministre, plusieurs options, lesquelles seront proposées au gouvernement qui lui seul tranchera sur les propositions.Cela dit, une grande partie des revenus de péage de l'autoroute Est-Ouest sera destinée au financement des travaux de maintenance de la route et à l'amélioration des prestations des stations-service de cet axe. Il faut noter aussi que l'opération de péage sera accompagnée par une opération de structuration ; l'Agence algérienne de gestion des autoroutes s'attellera à gérer cet ouvrage conformément aux normes en cours dans les pays développés. Concernant l'avancement des travaux de réalisation de l'autoroute, le ministre a souligné que «le projet n'a pas accusé de retard», indiquant que «ce projet compte plusieurs ouvrages dont 524 ponts, 90 viaducs et six tunnels». D'après le ministre, plusieurs mois ont été gagnés sur les délais prévus et si l'état d'avancement est maintenu à ce rythme, certaines parties du projet seront réceptionnées bien avant la date butoir préalablement fixée. Quant à l'indemnisation des citoyens expropriés à la faveur du projet du siècle, le ministre a évoqué la somme de 18 milliards de dinars dégagés par le gouvernement pour indemniser ainsi 12 000 familles dont 909 ont été carrément relogées. Dans ce sens, le premier responsable du secteur a rappelé que «l'opération d'expropriation obéit à un barème établi par les services des domaines et que la plupart de ces opérations ont été traitées à l'amiable, avec justice et équité et dans le cadre de la flexibilité des textes». Sur une distance de plus de 1200 km, l'autoroute Est-Ouest s'étend des frontières algéro-tunisiennes à l'Est jusqu'aux frontières algéro-marocaines à l'Ouest, elle couvre 34 wilayas et sera raccordée à un réseau de routes secondaires sur une distance de 2500 km. Cette autoroute, qui s'inscrit dans le cadre des initiatives de développement à caractères maghrébin et africain, constituera une partie de l'autoroute maghrébine (7000 km) d'une part, et de l'autoroute transsaharienne d'autre part.Lors de cette rencontre, le ministre est revenu sur plusieurs autres sujets liés à son secteur, il a tout d'abord noté que «les projets du secteur des travaux publics notamment l'autoroute des Hauts-Plateaux, l'autoroute Est-Ouest et la voie express transsaharienne visent une distribution équitable des infrastructures nécessaires au développement et à l'investissement à travers tout le territoire national » Il a, toutefois, affirmé qu'à ce jour pas moins de 41 nouvelles techniques modernes ont été introduites dans le secteur des travaux publics, ces nouvelles techniques applicables permettent de réduire les coûts d'entretien, de plus, elles ont un impact positif sur trois paramètres, à savoir les délais de réalisation, la qualité des ouvrages et le coût des projets qui sera inévitablement réduit. S'agissant de la route transsaharienne, le ministre a précisé que les travaux avancent à un bon rythme dans les parties algérienne et nigériane, tandis que la partie nigérienne “souffre de manque de financement”. M. Ghoul a souligné que la route transsaharienne, inscrite dans le cadre du Nepad, s'étendra d'Alger à Lagos au Nigeria, via Tamanrasset et Aïn Guezzam ainsi que le Niger. Ce “gigantesque projet”, à travers la réalisation d'autres rocades, permettra de relier six pays africains du Nord au Sahel, a-t-il ajouté, précisant qu'il vient accompagner deux autres grands projets, en l'occurrence, le gazoduc Algérie-Nigeria et la réalisation d'une ligne de fibres optiques. Concernant l'état des réseaux routiers et des ponts à travers le territoire national, M. Ghoul estime qu'aujourd'hui 89 % des routes nationales sont dans un état acceptable, 75% des chemins de wilayas et 63% des chemins communaux sont également jugés acceptables. De plus, par rapport à l'an 2000 où le secteur a enregistré seulement 1 000 km de routes réhabilités et 30 ponts seulement, beaucoup d'efforts ont été déployés, aujourd'hui, le secteur a connu une amélioration considérable et le nombre de ponts réalisés est passé à 300 et 18 000 km de routes réhabilités. A une question sur la sécurisation des chantiers de routes, le ministre a précisé que «celle-ci est assurée par le gouvernement qui veille à sécuriser tous les projets de près et de loin, mettant en exergue la bonne coordination existant entre les différents secteurs concernés» a-t-il conclu.