L'Algérie qui a marqué un point décisif dans les négociations qui ont poussé à la signature d'un accord sur une décision de réduction de production des pays producteurs de pétrole de l'Opep lors de la réunion du cartel au mois de Septembre 2016, entraînant dans ce mouvement dix pays producteurs extérieurs à l'organisation, dont la Russie, autre géant du secteur. La décision historique d'Alger a été renouvelée une première fois au printemps dernier, mais l'Opep souhaitait prolonger l'effort pour soutenir durablement les prix du brut et éliminer l'excédent d'offre, vient lors de la réunion Opep non-Opep qui vient de se tenir à Vienne par la voix du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni de rappeler, l'engagement d'Alger à soutenir l'accord de l'Opep, en faveur d'une stabilisation durable des marchés pétroliers. Il a souligné à cet effet : " L'Algérie tiendra à cet accord, et est, à ce titre, engagée à respecter ses engagements, déclaration faite avant même la tenue de la réunion ministérielle des pays Opep non Opep. Il a rappelé le rôle prépondérant qu'a joué l'Algérie, lors de la réunion de l'Opep en septembre 2016 à Alger, et dans le rapprochement des points de vue entre les pays de l'Opep, mais aussi les producteurs non-Opep. Cette initiative est venue de l'Algérie et prise par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a-t-il souligné. L'Algérie a toujours encouragé les pays producteurs d'or noir à être plus vigilants, à travailler ensemble à renforcer le cartel en tant que plateforme de dialogue et de concertation et aussi concevoir et mettre en œuvre, ensemble, des solutions appropriées pour sauvegarder les intérêts de l'ensemble des membres de l'Opep, dans un esprit coopératif , l'exemple des évolutions en cours du marché pétrolier mon dial est à cet égard plein d'enseignement. Il démontre, encore une fois, qu'un marché non régulé est condamné à une instabilité et une vulnérabilité extrêmes des prix, qui ne servent pas les intérêts des producteurs, et encore moins. Les intérêts de l'industrie pétrolière dans son ensemble. L'Accord historique d'Alger conclu en septembre 2016, et la déclaration de coopération entre les pays membres de l'Opep et les pays producteurs participants non membres de l'Organisation qui s'en est suivie, ont permis d'œuvrer à la stabilisation du marché pétrolier. Pour toutes ces raisons, et forte de cette expérience nouvelle, l'Algérie considère que les membres Opep et non-Opep sont appelés à jouer ensemble un rôle plus actif et plus déterminant. Dans l'esprit de l'Accord d'Alger du mois de septembre 2016, les membres de l'Opep et non-Opep réunis jeudi à Vienne ont saisi cette opportunité pour impulser une nouvelle dynamique à l'Organisation, dans le but notamment de mettre à profit les synergies dégagées lors du sommet d'Alger entre pays membres à savoir l'intensification des échanges de points de vue, et d'établir un dialogue constructif permanent fructueux entre les différents acteurs du marché pétrolier. Favorable à cet esprit, l'Algérie comme l'a souligné M. Guitouni soutiendra les efforts de l'Organisation pour devenir un acteur dynamique et perspicace qui contribue à donner plus de force aux complémentarités sur les marchés pétroliers afin de renforcer les intérêts économiques de chaque pays producteur. Dans cette voie, l'Opep a convenu jeudi de prolonger jusqu'à la fin de 2018 l'accord de réduction de la production décidé par le sommet d'Alger au mois de septembre 2016 mais bien qu'elle soit soucieuse de résorber complètement l'excédent de bruts sur le marché, l'Organisation a laissé entendre qu'elle pourrait rompre l'accord plus tôt que prévu en cas de surchauffe du marché. Les 14 pays membres de l'Opep qui ont rencontré jeudi les pays producteurs non membres du cartel et emmenés par la Russie ont entériné la prorogation des coupes décidées en commun. Théoriquement, d'ici la fin du mois de mars 2018, l'Opep et les pays extérieurs au cartel pourront tenir au moins une réunion supplémentaire en fonction de la situation sur le marché afin d'ajuster les termes de l'accord. Cependant, le marché attend déjà que l'accord soit prolongé jusqu'à la fin de 2O18, et si ses attentes sont trompées, le prix du pétrole baissera, estime Valery Nesterov de Sberbank Inbvestment Research. Selon lui, l'extension de l'Opep et non-Opep aura lieu, ce qui est bénéfique pour toutes les parties. L'accord en vigueur depuis le 1er janvier, portant une réduction globale de la production des pays signataires de &,8 million de barils par jour (bpj), court jusqu'en mars 2018 inclus, deux délégués de l'Opep ont dit à Reuters que le cartel avait décidé de prolonger de neuf mois, soit jusqu'à la fin de l'année prochaine, comme le marché s'y attendait. L'Opep a également décidé de plafonner la production du Nigeria à 1,8 million de bpj environ mais elle doit encore décider d'une limitation applicable à la Libye. Ces deux pays bénéficiaient jusque-là d'une dérogation à l'accord en raison de leur situation politique troublée qui débouchait sur des productions inférieures à la normale. La transaction qui a commencé le 1er janvier 2017, est ainsi prolongée de neuf mois, jusqu'au 31 mars 2018, aux mêmes conditions. Elle suppose une diminution de 1,2 million de bpj de la production des pays de l'Opep et de 558 000 bpj par rapport à octobre 2016 pour les pays extérieurs à l'Organisation. Le quota de la Fédération de Russie est de 300 000 bpj, la production ne peut pas dépasser 11,2 million. Si l'accord est prolongé, les compagnies pétrolières russes devront restreindre la production pour une autre année. La Russie, qui pour la première fois a réduit cette année sa production de concert avec l'Opep, veut toutefois qu'un message clair soit adressé au marché c concernant la fin de la validité du présent accord pour éviter que le marché ne se retrouve en situation de pénurie, que les cours ne montent trop vite et que les Etats-Unis n'augmentent trop fortement leur propre production. Le principal risque, selon les experts, est dû au fait que le prix actuel de pétrole supérieur à 6O dollars le baril peut entrainer une augmentation de la production aux Etats-Unis et au Canada, ce qui déséquilibre à nouveau le marché. Pour le ministre de l'Energie saoudien Khalid al-Falif, parler d'un arrêt de l'encadrement de la production est prématuré pendant encore quelques trimestres .Un point sur la situation serait fait lors de la prochaine réunion de l'Organisation, en juin, a-t-il dit. " Lorsque nous sortirons de l'accord, nous le ferons très progressivement (…) pour être sûrs de ne pas perturber le marché ". Les ministres du Pétrole irakien, iranien et angolais ont également déclaré qu'un réexamen de l'accord était envisageable en juin si le marché devenait trop tendu.