Le niveau de conformité à l'accord de réduction de la production pétrolière par les membres de l'Opep et la Russie a atteint un niveau exceptionnel de 116 %, le plus élevé depuis le début du processus. La réunion tenue ,hier, à Vienne entre ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et la Russie a permis de situer les enjeux du marché pétrolier. La solidarité et le consensus engagés depuis la réunion d'Alger en septembre 2016 doivent être conservés, étant donné les résultats obtenus. C'est en effet le message principal qui découle de la réunion d'hier. L'Opep et d'autres pays producteurs de pétrole doivent donc poursuivre leur action coordonnée pour tenter de rééquilibrer le marché mondial et définir une stratégie à long terme à partir d'avril 2018. Cet avis vient du ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak. S'exprimant à l'ouverture de la réunion organisée, hier, à Vienne entre certains ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et la Russie, Alexandre Novak a ajouté que les stocks de pétrole de l'Ocde étaient tombés à trois milliards de barils en août. Selon lui, les fondamentaux du marché pétrolier sont en cours de normalisation. L'Opep et d'autres pays producteurs soutenus par la Russie ont prolongé jusqu'à fin mars 2018 un accord de réduction de leur production entré en vigueur le 1er janvier dernier. L'ampleur de cette réduction de l'offre est de 1,8 million de barils par jour (bpj). Les cours du pétrole ont gagné plus de 15% au cours des trois derniers mois à un peu plus de 56 dollars le baril pour le Brent de la mer du Nord. Selon les prévisions des agences internationales, notamment de l'AIE, les stocks mondiaux vont encore baisser en raison de la hausse de la consommation mondiale. La réunion d'hier, présidée par le Koweït, a permis de s'entendre sur la nécessité de coordonner les actions au sein de l'Opep et les autres producteurs pour mieux stabiliser les cours. Selon le ministre russe de l'Energie, «la Libye et le Nigéria sont prêts à geler ou à réduire le niveau de leur production pétrolière de 2 à 3%». Novak a déclaré aussi l'engagement de l'Opep pour réduire la production de pétrole serait élevé en septembre et d'ajouter que «la Russie met pleinement en œuvre ses engagements en matière de réduction de la production». Les chiffres «confirment au delà de tout doute raisonnable» que «le rééquilibrage du marché est engagé», a lui aussi jugé Mohammed Sanusi Barkindo, le secrétaire général de l'Opep. «Nous avons tout lieu de nous réjouir des progrès constants que nous avons obtenus dans nos efforts communs pour surmonter le cycle actuel du marché pétrolier, qui est peut-être le pire de tous les cycles que nous ayons connus ces derniers temps», a souligné le diplomate nigérian. Le ministre koweïtien du Pétrole, Issam Almarzooq, qui préside le comité formé par l'Opep et ses partenaires, a également relevé que «le marché est aujourd'hui manifestement bien en voie de rééquilibrage». «Ce n'est pas le moment de lever le pied, nous avons encore du travail à faire pour ramener les stocks à leur niveau moyen des cinq dernières années et contribuer à rendre une stabilité durable au marché», a-t-il ajouté. Un éventuel accord formel sur la prolongation de l'accord, et sur la nature de cette prolongation, n'est pas attendu avant la réunion semestrielle de l'Opep prévue en novembre à Vienne. Le pétrole stable Hier, les prix du pétrole étaient stables en cours d'échanges européens. Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 56,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse négligeable d'un cent par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance s'effritait à peine de 4 cents, à 50,51 dollars. Notons au passage qu'en prévision de la tenue de la 5ème réunion du Comité ministériel conjoint de monitoring des pays Opep et non Opep signataires de la déclaration de coopération, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a eu un entretien jeudi avec son homologue vénézuélien M. Eulogio Del Pino. Les deux ministres ont abordé l'évolution des marchés pétroliers, les conditions de production ainsi que la mise en œuvre de la déclaration de coopération signée lors de la conférence ministérielle Opep et non Opep du 10 décembre 2016. Les ministres ont témoigné de leur volonté de continuer à œuvrer pour rapprocher les points de vue et explorer les meilleurs voies et moyens en vue de rendre confiance aux marchés, de les équilibrer et de les stabiliser durablement.