Fidel Castro a annoncé, hier, qu'il ne sollicitera pas un nouveau mandat dans une longue lettre publiée sur le site Internet de "Granma", l'organe officiel du comité central du Parti communiste cubain. Dans cette lettre qui commence "Message du Commandant en Chef", il faut attendre le huitième paragraphe pour lire: "J'indique à mes chers compatriotes (...) que je ne chercherai pas et n'accepterai pas -je répète- je ne chercherai pas et n'accepterai pas la fonction de président du Conseil d'Etat et de commandant en chef", écrit-il alors que le nouveau Parlement se réunit dimanche pour désigner le prochain chef de l'Etat.Evoquant "son état de santé critique", Castro souligne: "Je trahirais par conséquent ma conscience en occupant une responsabilité qui exige de la mobilité et un investissement total que je ne suis pas, physiquement, en mesure d'offrir. Je le dis sans dramatiser". "J'ai toujours souhaité accomplir son devoir jusqu'au dernier souffle. C'est ce que je peux offrir", écrit-il encore. Connaissant mon état de santé critique, nombreux à l'extérieur étaient ceux qui pensaient que mon renoncement temporaire à la fonction de président du Conseil d'Etat le 31 juillet 2006, que j'avais laissée entre les mains du premier vice-président, Raúl Castro Ruz, était définitive.(...) Face à un adversaire qui faisait tout pour se débarrasser de moi, ma position était inconfortable, et il m'était certainement peu agréable de lui faire plaisir. "Je ne me détourne pas de vous. Je souhaite seulement me battre en bon soldat des idées. Je continuerai à écrire sous le titre "Réflexions du camarade Fidel". Ce sera une arme supplémentaire dans l'arsenal sur leqel on pourra compter. Peut-être m'écoutera-t-on. Je serai prudent", conclut celui qui fut le Lider Maximo depuis près d'un demi-siècle. Raul Castro assurait l'intérim de son frère aîné Fidel à la tête de l'île depuis juillet 2006. Malgré la maladie, Fidel Castro, 81 ans, conservait jusque-là la présidence du Conseil d'Etat, l'instance suprême du pays. Aux commandes de Cuba depuis 1959, Fidel Castro incarnait à lui seul, tel un monument, un demi-siècle de l'histoire mouvementée de l'île et sa révolution devenue dictature tropicale. Au cours de l'été 2006, il avait cependant cédé le pouvoir à son frère, affirmant alors que ce transfert serait temporaire.