Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a critiqué, jeudi, l'Union européenne (UE) au lendemain de la mort de 300 migrants en mer Méditerranée après le naufrage de leurs bateaux, alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Italie. "L'Europe ne peut pas se permettre de faire trop peu, trop tard", a déclaré le directeur du bureau régional du Haut-commissariat pour l'Europe, Vincent Cochetel. D'après l'agence onusienne, les victimes, issues principalement d'Afrique sub-saharienne, avaient embarqué samedi en Libye à bord de quatre embarcations de fortune. "C'est une tragédie de grande ampleur et un rappel brutal que davantage de vies humaines pourraient être perdues si on laisse ceux qui cherchent la sécurité à la merci des dangers de la mer. Sauver des vies doit être notre priorité", a affirmé M. Cochetel. Dans ce contexte, le HCR a appelé jeudi Bruxelles à revoir d'urgence son approche dans la réponse au problème des traversées clandestines en mer Méditerranée et à placer une priorité absolue pour sauver des vies. "Il ne subsiste plus aucun doute, après les événements de cette semaine, sur le fait que l'opération européenne Triton s'avère nettement insuffisante par rapport à l'opération italienne Mare Nostrum", a déclaré le Haut-commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres, cité dans un communiqué. Il a plaidé pour "une opération de recherche et de sauvetage robuste pour le centre de la Méditerranée, et pas seulement d'une patrouille aux frontières".