En dépit de l'importance de sa production en hydrocarbures, l'Algérie dépend toujours de l'importation des carburants. " On importe plus de 2 milliards de dollars en carburants par an, c'est l'équivalent de nos exportations en hors hydrocarbures qui est consacré à importer des hydrocarbures ", un paradoxe, souligne Mustapha Mekidèche, vice-président du Conseil national économique et social (CNES), qui appelle à " définir le contenu de la transition énergétique pour réaliser la sécurité énergétique du pays". Lors de son passage, hier, dans l'émission “l'Invité de la rédaction” de la chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Mekidèche a avancé que la transition énergétique envisagée par les pouvoirs publics doit s'appuyer sur trois piliers fondamentaux pour aboutir à des résultats probants. En plus de la nécessité d'" élargir les réserves d'hydrocarbures conventionnels et non conventionnels ", et de concrétiser les investissements dans les énergies renouvelables, M. Mekideche insiste sur l'urgence de renforcer la politique de rationalisation de la consommation énergétique locale. A en croire ses estimations, " les besoins énergétiques de l'Algérie seront de 2 tonnes équivalentes en pétrole par habitant en 2018 ", alors qu'ils étaient de 1,36 tonne en 2014. " Une consommation non rationnelle ", regrette-t-il, en citant l'exemple du bâti qui n'a toujours pas intégré la " sobriété énergétique ". Apportant son soutien à la politique tarifaire progressive prônée par les pouvoirs publics pour "lutter contre le gaspillage de l'énergie", le vice-président du CNES déclare qu'"il ne faut pas s'attendre que l'on s'arrête dans la loi de Finances de 2019… sinon ça ne sera pas une stratégie gagnante".