Sur plus de 109 millions d'électeurs russes qui étaient appelés aux urnes dimanche pour l'élection d'un nouveau président de la Fédération de Russie, le candidat Vladimir Poutine après le dépouillement de 99, 80 % des bulletins de vote a arraché la victoire pour un quatrième mandat en obtenant 76,67 % des voix, lui qui était déjà crédité de 70 % des intentions de vote. Les premières réactions du Kremlin en ce qui concerne ce scrutin présidentiel évaluent les résultats selon plusieurs critères. " La chose la plus importante est que la campagne à été qualitative, sans violences graves ". C'était le principal critère d'évaluation de la campagne électorale. Ensuite ce fut le niveau de participation " suffisamment élevé ". Le Kremlin rapporte que si le taux de participation était de 60 %, alors ce serait un indicateur satisfaisant, 63, 64 %. En outre, il a été noté le niveau élevé de soutien à Vladimir Poutine. En effet, le président sortant a battu son record de 2004, lorsqu'il a obtenu 49,5 millions de voix. Dimanche le vote des russes en sa faveur lui a permis de cueillir 56,3 millions de voix. Un excellent score voulu par les électeurs russes afin d'assurer la continuité qui selon nombre d'observateurs est le seul vainqueur de ce scrutin présidentiel. Les résultats sortis des urnes dimanche placent ainsi Vladimir Poutine aux commandes de la Fédération du Russie jusqu'en 2024. Il est arrivé très loin devant ses adversaires avec une participation supérieure à la présidentielle de 2012. La diabolisation de Poutine en Occident a eu l'effet inverse en Russie A travers cette légitimité populaire renouvelée, Poutine s'impose plus que jamais comme l'homme fort d'un pays qu'il a replacé au premier rang sur la scène internationale, au prix d'un climat de tensions sans précédent avec les Occidentaux depuis la guerre froide. Aliment2e par le conflit syrien, la crise ukrainienne ou les accusations d'ingérence russe dans l'élection de Donald Trump, la confrontation Est-Ouest s'est encore accentuée depuis que Londres accuse Moscou d'avoir empoissonné un ex-espion russe du Royaume-Uni. Quasiment muet jusque-là sur l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, le président Poutine a assuré, dans sa première conférence de presse après sa réélection, qu'accuser la Russie " était grand n'importe quoi ", mais que Moscou est " prête à coopérer " à l'enquête avec Londres. " Nous devons remercier la Grande-Bretagne, car encore une fois, elle n'a pas ainsi la mentalité russe. Encore une fois, on nous a mis la pression pile au moment où nous devions nous mobiliser, a ainsi déclaré Andreï Kondrachov, porte-parole du QG de campagne du candidat Poutine. La diabolisation de Poutine en Occident a eu l'effet inverse en Russie ; les citoyens russes ont montré dimanche à travers le vote pour sa candidature un rassemblement sans précédent autour de sa figure, mieux encore, symboliquement, le scrutin se tenait quatre ans jour pour jour après la ratification du rattachement de la Crimée.
Il faut tout comme l'amour… Réoccupant fraîchement son bureau au Kremlin pour la quatrième fois consécutive, le président Vladimir Poutine a tout d'abord tenu à rencontrer ses ex-rivaux à la course à la présidentielle à qui il a souligné la primauté des " intérêts nationaux avant tout ". Les principes de la Russie dans les relations internationales " Pour notre part, nous ferons tout pour que toutes les situations discutables avec nos partenaires soient réglées par des moyens politiques et diplomatiques ", a-t-il assuré. " Bien sûr, cela va de soi, nous avons toujours procédé à partir de cela et allons procéder : nous allons lutter pour assurer nos intérêts nationaux ", a-t-il encore attiré l'attention. Il a expliqué à ce sujet : "Moscou fera tout le travail avec nos partenaires sur une base mutuellement acceptable, en respectant l'autre et nos intérêts nationaux. Bien sûr, tout ne dépend pas de nous ; il faut que, tout comme dans l'amour, les deux parties soient intéressées, sinon aucun amour n'est obtenu".
Questions de défense nationale Poutine a également souligné les questions de défense nationale. " Bien sûr, nous devons accorder l'attention nécessaire pour renforcer davantage la capacité de défense du pays, ajoutant personne ne va briser une course aux armements, nous allons, au contraire, construire des relations avec tous les pays du monde de manière à ce qu'ils soient constructifs ". Il a évoqué à cet effet les dépenses de défense, il a rappelé que leur diminution est prévue en 2O18 et 2O19. " Cela ne conduira à aucun problème dans le domaine de la défense, car les dépenses principales ont été faites pour la création des systèmes d'armes les plus récents au cours des années précédentes ". Il a insisté dans ce domaine pour dire : " Nous devons mener à bien certaines choses de développement militaire pour poursuivre les développements existants, dont je n'ai pas encore parlé. Tous sont comptés, nous avons assez d'argent à cet effet, il n'y aura pas d'augmentation de dépenses ici nous n'autoriserons aucune course aux armements. Nous avons tout, nous sommes en sécurité dans ce sens ".
Développement de l'économie et intégration des efforts Très pointu sur ces deux secteurs, le président Poutine considère que le principal " agenda interne " est le plus important. " Nous allons surtout nous attaquer au programme interne : assurer les taux de croissance de l'économie russe, lui donner un caractère innovant, se développer dans le domaine de la santé, de l'éducation, de la production industrielle, comme je l'ai dit pour faire avancer le pays et élever le niveau de vie de nos citoyens, a-t-il énuméré les priorités. Autre tâche clé, il a appelé à l'augmentation de la productive du travail. Il a souligné, la nécessité d'aborder le grand déséquilibre entre la taille du revenu des pauvres et les riches citoyens, ainsi que la réduction du nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. " Cela est particulièrement vrai pour ceux qui ont un travail, il ne devrait pas y avoir de situations en Russie quand une personne travaille, mais en même temps, il obtient un niveau de salaire absolument indigne.
Poutine ouvert au dialogue S'adressant à tout le monde et particulièrement à ses rivaux électoraux de dimanche, Poutine a déclaré : " Merci beaucoup et j'ai hâte de poursuivre notre coopération ". Dans cette direction, il a proposé de trouver une formule organisationnelle pour continuer à travailler exprimant l'espoir que tout le monde participera activement au développement des décisions sur le développement du pays. " L'essentiel est que ayons l'opportunité d'unir nos efforts à l'avenir pour un travail collectif dans l'intérêt du pays ". Selon lui, il est important de " mettre en œuvre un programme positif, de relever les défis auxquels notre pays est confronté et de surmonter les défis auxquels la Russie est confrontée ". Il a averti qu' " il peut y avoir des décisions difficiles, ces solutions peuvent nécessiter des explications supplémentaires ". " Je voudrais vraiment que nous soyons toujours guidés par les considérations et les intérêts à long terme de la Russie et du peuple russe, et les préférences du groupe ou du parti seraient toujours marginalisées ".