Se prononçant ce jeudi lors de sa conférence de presse, Vladimir Poutine a déclaré qu'il se présenterait à la présidentielle 2018 en tant que candidat auto-désigné. Seul, face à plus de 1 600 journalistes, le chef de l'Etat russe tient ce jeudi sa 13e conférence de presse, à trois mois de la fin de son troisième mandat. Vladimir Poutine répondait aux questions des journalistes, jeudi 14 décembre, à l'occasion de sa 13e grande conférence de presse. Un exercice auquel il est certes déjà habitué, mais qui réserve à chaque fois un élément d'intrigue, compte tenu de la diversité des questions posées au chef de l'Etat. La tradition des grandes conférences de presse annuelles du chef d'Etat russe se poursuit depuis 2001. L'année dernière, le grand oral de Vladimir Poutine a duré 3 heures et 50 minutes. Sans battre de record de durée, il a néanmoins été l'un des plus denses en nombre de thèmes abordés. Le chef de l'Etat est alors parvenu à répondre à 62 questions posées par 1.430 journalistes russes et étrangers, un record. La conférence la plus longue était celle de 2008. Elle a duré 4 heures et 40 minutes. Le Président avait répondu à 106 questions. Cette année, le rendez-vous avec les journalistes a duré 3h40 et a été à plusieurs reprises accompagné par des applaudissements et des blagues du Président. Le porte-parole du Kremlin a par ailleurs souligné un nombre sans précédent de journalistes accrédités pour l'événement. Russes et étrangers, ils étaient plus de 1.600 à se rassembler ce jeudi dans la salle de conférence du Centre russe du commerce international. Parmi les plus actifs, le Kremlin a noté les Japonais, les Allemands, les Américains et les Chinois, et ce, sans compter les Russes. Abordant la question de sa candidature à la présidentielle 2018 lors de la conférence de presse tenue ce jeudi à Moscou, Vladimir Poutine a annoncé qu'il se présenterait à l'élection en tant que candidat auto-désigné. Mais il a avoué compter sur le soutien des partis et des organisations publiques. Poutine a également ajouté que le chef de son QG pendant la campagne électorale n'avait pas encore été désigné. Selon Andreï Tourtchak, secrétaire par intérim du conseil général du parti au pouvoir Russie unie, le parti accordera son soutien total à Vladimir Poutine. Intervenant la semaine dernière devant les employés de l'usine GAZ de Nijni Novgorod, le Président a confirmé qu'il briguerait un nouveau mandat. Pour rappel: successeur de Boris Eltsine à la tête de l'Etat russe, Poutine a effectué, entre 2000 et 2008, deux mandats présidentiels consécutifs de 4 ans chacun. Il a été réélu en 2012 pour un mandat de 6 ans. Sans le soutien d'aucun parti politique Vladimir Poutine a annoncé qu'il se présenterait à la présidentielle 2018 sans le soutien d'aucun parti politique. Dans un entretien accordé à Sputnik, le politologue serbe Dragomir Andjelkovic l'a trouvé tout à fait logique. La Russie qui est sous la pression d'intentions agressives de la part de plusieurs Etats occidentaux a besoin d'une unité nationale et d'un pouvoir efficace capable de consacrer toutes les ressources du pays au renforcement de l'Etat et de sa défense nationale, a déclaré à Sputnik Dragomir Andjelkovic, commentant la décision de Vladimir Poutine de se porter candidat à sa propre succession. "Malgré les pressions qu'elle subit, la Russie développe son économie et tout ce dont le niveau de vie de la majorité des Russes dépend. À l'heure actuelle, une bonne base existe pour sa campagne électorale, auprès de laquelle Poutine interviendra avant tout en défenseur des intérêts nationaux", a constaté l'interlocuteur de l'agence. Et d'expliquer qu'une bonne partie des intellectuels et de la communauté scientifique, ainsi que de l'ensemble de la société, indépendamment de l'appartenance à tel ou tel parti politique, allaient soutenir la candidature de Vladimir Poutine. Le président de la Douma (chambre basse du parlement russe) Viatcheslav Volodine a trouvé lui aussi parfaitement logique cette décision de Vladimir Poutine. "C'est l'homme politique le plus populaire de la Russie et il s'appuie sur l'ensemble de la société", a-t-il déclaré devant les journalistes. Et d'ajouter que Vladimir Poutine était le Président de tous les Russes, indépendamment de leur appartenance à un parti politique. "Sa base électorale est beaucoup plus large que celle du parti Russie Unie, qui est le plus populaire dans le pays. Il a des partisans au sein du Parti communiste, du Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR) et de Russie Juste, ainsi qu'au sein de la droite", a rappelé le parlementaire. Se prononçant jeudi lors de sa grande conférence de presse, Vladimir Poutine a déclaré qu'il se présenterait à la présidentielle 2018 sans le soutien d'aucun parti politique.
Référendum sur le statut de la Crimée En répondant à une question sur le statut de la Crimée au cours de son grand oral, le Président russe a donné son sentiment sur le référendum de 2014 et sur les relations entre la Russie et l'Ukraine. Vladimir Poutine a déclaré que Kiev et Moscou allaient surmonter les difficultés causées par le référendum sur le statut de la Crimée. En outre, le Président russe regrette que les autorités soviétiques aient offert la péninsule à l'Ukraine mais appelle à respecter le choix de ses habitants. "Le peuple de la Crimée a décidé comme il a décidé. Nous [avec l'Ukraine, ndlr] allons le surmonter, j'en suis persuadé." La Crimée et la ville de Sébastopol sont redevenues russes à l'issue d'un référendum tenu en mars 2014 dans le sillage de la crise politique en Ukraine consécutive au renversement du Président Viktor Ianoukovitch. Lors du scrutin, dont les résultats ne sont pas reconnus par Kiev et ses partenaires occidentaux, plus de 96% des votants se sont prononcés en faveur de la réunification avec la Russie.
Comment les chasseurs russes ont assuré la sécurité de son vol en Syrie Répondant jeudi aux questions des journalistes dans le cadre de sa grande conférence de presse annuelle, le Président Poutine a expliqué pourquoi il s'est récemment rendu en Syrie et comment la sécurité de son déplacement a été assurée. Intervenant ce 14 décembre devant les journalistes, le chef du Kremlin a expliqué que sa visite-éclair en Syrie, qui a eu lieu le 11 décembre, était programmée de longue date. Or, c'est justement la fin de la destruction des groupes terroristes dans ce pays proche-oriental et la mise en place des conditions de sécurité appropriées qui ont permis ce déplacement. "Pour moi, la nécessité d'un tel déplacement était évidente depuis longtemps. La question résidait dans la disponibilité des conditions appropriées", a expliqué le Président lors de sa 13e conférence de presse annuelle. Le chef d'Etat a en outre indiqué que la sécurité de son vol avait été assurée par la chasse russe ainsi que par des militaires russes au sol. "Les spécialistes le savent, les moments les plus dangereux sont l'atterrissage et le décollage de l'avion qui peut être la cible d'un PZRK (lance-roquette antiaérien portable, ndlr)", a indiqué M. Poutine. "Mais les pilotes - je l'ai vu moi-même - ils n'ont pas seulement accompagné l'avion, lors de l'atterrissage ils étaient en dessous de notre avion. Les tuyères des appareils de combats chauffent beaucoup plus que les moteurs des avions civils, donc ils ont en fait couvert notre appareil", a déclaré le Président. Le 11 décembre, le Président russe a visité la base aérienne de Hmeimim, en Syrie. Comme l'a expliqué plus tard son porte-parole, Dmitri Peskov, Vladimir Poutine s'y est rendu à l'occasion du retrait prochain de la majeure partie du contingent militaire russe du pays.