Les prix du pétrole londoniens et New Yorkais ont terminé en hausse jeudi à la veille d'un week-end prolongé, profitant d'un recul du nombre de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis, selon la société Baker Hughes. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, a fini à 70,27 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 74 cents par rapport à la clôture de mercredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance a avancé de 56 cents à 64,94 dollars. Les échanges ont été modérés en cette fin de mois et de trimestre et alors que les investisseurs se préparaient à un long week-end de quatre jours à Londres et de trois à New York. Selon la société américaine Baker Hughes, le nombre hebdomadaire de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis, qui donne une indication de la production américaine de brut à venir, a reculé de 7 unités à 797 puits. De quoi laisser respirer les marchés alors que les statistiques américaines sur la production font état presque chaque semaine de nouveaux records. Selon l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) mercredi, la production américaine a culminé à 10,43 millions de barils par jour lors de la semaine achevée le 23 mars. Les marchés continuaient justement à décrypter les données contenues dans ce rapport concernant les stocks américains de produits pétroliers.
Stocks "Les stocks de l'ensemble des produits pétroliers, le pétrole brut mais également les réserves d'essence et d'autres produits distillés sont en baisse sur la semaine et cela influence le marché à retardement", a affirmé Kyle Cooper de IAF ADvisors. Les réserves commerciales de brut ont ainsi augmenté plus que prévu de 1,6 million de barils pour s'établir à 429,9 millions, mais les réserves d'essence ont dans le même temps fortement baissé de 3,5 millions de barils et celles d'autres produits distillés ont régressé de 2,1 millions de barils. Concernant la production américaine, "la demande mondiale est en mesure de faire face", a noté M. Cooper. D'après de nouvelles prévisions publiées jeudi par les experts de BNP Paribas, l'augmentation de la production américaine de pétrole de schiste devrait d'ailleurs continuer de doper l'offre des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) cette année et l'an prochain. Ces experts prévoient en revanche que la production des pays de l'Opep pourrait légèrement diminuer en 2019, à 32,3 millions de barils par jour en moyenne contre 32,6 millions en 2018. Fin 2016, l'Opep et dix autres producteurs, dont la Russie, se sont engagés à limiter leur production afin de permettre de rééquilibrer l'offre et la demande, le tout pour soutenir des cours du pétrole qui avaient chuté lors des années précédentes. Leur accord court actuellement jusqu'à fin 2018. Les experts de BNP Paribas prévoient toutefois que la croissance de la demande mondiale pourrait se limiter à 1,4 million de baril par jour en 2019 par rapport à celle de 2018, contre 1,6 million en 2018 sur un an.
Rebond en Asie Les cours du pétrole rebondissaient jeudi en Asie,les investisseurs choisissant d'ignorer la hausse des stocks de brut américain pour se focaliser sur une prolongation possible de l'accord Opep de limitation de la production d'or noir. Vers 05h00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, prenait 28 cents à 64,66 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour mai, gagnait 38 cents, à 69,91 dollars. D'après le rapport de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), les réserves commerciales de brut ont avancé plus que prévu de 1,6 million de barils pour s'établir à 429,9 millions. La hausse des stocks est le signe d'un essoufflement de la demande chez le plus gros consommateur de brut mondial. Néanmoins, "les cours sont plus roses du fait de l'augmentation de la demande mondiale, des tensions géopolitiques et de la proposition de l'Opep de continuer à limiter la production en 2019, des fondamentaux qui soutiennent les prix", a commenté Benjamin Lu, analyste chez Philip Futures à Singapour. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), associée à dix autres producteurs non membres du cartel dont la Russie, s'étaient accordés fin 2016 pour limiter leur production afin de faire monter les cours. Cet accord est valable jusqu'à la fin de l'année 2018. Les propos des représentants des pays parties prenantes sont scrutés de près par les investisseurs alors que la hausse de la production de pétrole de schiste américain menace de réduire à néant leurs efforts pour rééquilibrer le marché. Or, d'après l'agence Bloomberg, le ministre irakien du pétrole Jabbar al-Louaïbi a souhaité prolonger la limitation jusqu'à mi-2019. Le Saoudien Khalid Al-Falih a lui dit à l'agence financière que les producteurs continueraient à collaborer une fois que le marché aurait trouvé son point d'équilibre. "L'Opep continue de faire du bruit autour de la possibilité que l'accord avec la Russie devienne quelque chose de plus permanent", a relevé Greg McKenna, analyste chez AxiTrader. Toutefois, a-t-il souligné, "la problématique reste la même", les cours étant dépendants "des niveaux en hausse de la production américaine encouragée par des marges améliorées". La production américaine hebdomadaire a augmenté à un niveau record de 10,43 millions de barils par jour.
Les stocks US augmentent un peu plus qu'anticipé Les stocks de pétrole brut ont augmenté davantage que prévu aux Etats-Unis la semaine dernière et les exportations se sont maintenues à un niveau élevé, selon des chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA). Lors de la semaine achevée le 23 mars, les réserves commerciales de brut ont avancé de 1,6 million de barils pour s'établir à 429,9 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg prévoyaient une progression plus modeste de 850.000 barils. Elles s'inscrivent malgré tout en baisse de 19,5% par rapport à la même époque l'an dernier et restent dans le bas de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. Egalement scrutés puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont avancé pour la troisième semaine de suite, de 1,8 million de barils à 31,2 millions de barils. Les réserves d'essence ont de leur côté fortement baissé de 3,5 millions de barils, là où les analystes anticipaient un repli de 2,38 millions. Elles sont en recul de 0,1% par rapport à leur niveau d'il y a un an mais se maintiennent dans la partie haute de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. Les stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont également régressé de 2,1 millions de barils, assez proches des estimations qui étaient fixées à 2,0 millions de barils. Ils sont en repli de 15,7% par rapport à leur niveau à la même époque en 2017 et descendent dans la partie basse de la fourchette moyenne pour cette période de l'année.
Production record La production de brut, déjà à un niveau inédit, a poursuivi sa hausse, les Etats-Unis extrayant en moyenne 10,43 millions de barils par jour (mbj) contre 10,41 mbj la semaine précédente. Les exportations américaines ont à nouveau progressé, à 1,58 mbj, contre 1,57 mbj une semaine auparavant, confirmant la position des Etats-Unis comme acteur majeur sur le marché mondial de l'or noir. Les importations ont aussi nettement progressé, à 8,1 mbj contre 7,1 mbj une semaine auparavant. La cadence des raffineries a quant à elle de nouveau augmenté, celles-ci ayant fonctionné à 92,3% de leurs capacités contre 90% la semaine précédente et 88% il y a quinze jours. Les Etats-Unis ont au total consommé en moyenne 20,7 mbj de produits raffinés au cours des quatre dernières semaines, une progression de 5,7% par rapport à la même période de l'an dernier. La demande d'essence a augmenté de 0,5% et celle des autres produits distillés a reculé de 4,1%.