A un mois et demi du mois sacré de Ramadhan, des chefs de famille se préparent déjà à l'accueillir. Tout le monde veut prendre ses précautions et éviter donc toute surprise de flambée des prix. D'ailleurs des spéculateurs et des commerçants " véreux " n'attendent que ce genre d'occasion pour " profiter " des malheureux citoyens en augmentant substantiellement les prix de leurs produits y compris ceux soutenus par l'Etat. Et pour ce faire, on provoque des pénuries de certains produits bien visés et surtout ceux " indispensables " aux ménages pour s'enrichir au détriment des pauvres et malheureux citoyens aux petites bourses. Par " expérience " donc certains citoyens pour ne pas dire la majorité préparent le mois de Ramadhan un mois et demi voire deux mois avant son arrivée. Dans d'autres pays, on prévoit des budgets spéciaux pour les vacances. En Algérie, on prépare des " budgets spéciaux " pour le mois sacré de Ramadhan. Ainsi, des chefs de famille prévoient donc le double, voire le triple de leurs dépenses mensuelles habituelles, juste pour ce mois sacré. Tout pour les achats des provisions et des ingrédients indispensables au mois de piété. Des ménages préparent donc des stocks d'épices, de thé, de fruits secs et autres ingrédients destinés à préparer les plats servis spécialement à cette occasion ainsi que les friandises qui les accompagnent traditionnellement. " Ma mère, avoue cette jeune fille, a déjà préparé des provisions pour des denrées non périssables, comme elle le fait d'ailleurs par tradition. Cette année, je vais l'aider car, Dieu soit loué, je travaille et je l'aide sur le plan financier pour d'autres achats en espérant qu'il n' y aurait pas de pénurie de certains produits comme c'est le cas à l'approche de chaque mois de Ramadhan ", déclare-t-elle. Khalti Aicha, elle, tient à préciser que " Je me bats " régulièrement " durant ce mois sacré de Ramadhan, avec mes jeunes gosses, car ils abusent dans les achats " supplémentaires " des provisions alimentaires et autres desserts, pains variés et sucreries alors c'est un " péché " que de " gaspiller " de la nourriture et autres produits alimentaires alors que c'est le contraire que Dieu nous demande de faire durant ce mois religieux ", conclut Khalti Aicha. Pour sa part, ce sexagénaire, jure qu'il n'approcherait pas du tout les aliments qui coûtent cher. En dépit du fait que moi et mes trois fils qui travaillent pourront bien se permettre d'en acheter mais l'abus est interdit dans notre religion alors je me permets moi et mes fils de préparer les repas de la famille sans aucunes " exagération " dans les achats, précise-t-il. Par contre, Fethi, veut que son père et sa mère qui " ont souffert durant des années pour leur permettre de passer de bons ramadhans, en matière d'alimentation, lorsqu'on était enfant, alors aujourd'hui, quitte à m'endetter, je fais tour pour leur offrir chaque jour une table présentable et surtout bien garnie ".
Le ministère du commerce rassure les citoyens Un autre citoyen approché craint surtout la hausse des prix des produits alimentaires comme c'est le cas chaque année surtout durant la semaine précédant le mois sacré ainsi que durant sa première semaine. Or, il y a une douzaine de jours, le ministère du Commerce a affirmé dans un communiqué que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour assurer l'approvisionnement régulier du marché en produits de base durant le Ramadhan prochain. Le ministère a précisé que les stocks actuellement disponibles de matières premières destinées à la fabrication du lait pasteurisé subventionné et de blé dur et tendre ainsi que de produits agricoles de saisons (légumes et fruits) et de viandes rouges et blanches permettront une large couverture des besoins des citoyens, assurant que tous les intervenants (institutions officielles, offices de régulation et opérateurs économiques) se sont engagés à prendre toutes les mesures afin d'assurer la disponibilité des produits alimentaires à forte demande durant le mois sacré. Le ministère du Commerce soutient, dans ce contexte, que "ses services ne ménageront aucun effort pour veiller à l'approvisionnement large et régulier du marché en produits alimentaires et à la stabilité des prix" notamment à travers le suivi quotidien du marché et de l'évolution des prix, et "en accordant une extrême importance à la qualité des denrées, aux conditions de leur conservation et à la transparence et la régularité des transactions commerciales". D'ailleurs, le ministère du Commerce avait procédé à l'installation d'une commission mixte en charge du suivi et de la facilitation de l'approvisionnement du marché en produits de large consommation. Cette commission regroupe des représentants des ministères du Commerce et de l`Agriculture, l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), de l'Office national des légumes et viandes (ONILEV) et l'Office national interprofessionnel des céréales (OAIC), ainsi que les services des Douanes et des opérateurs économiques publics et privés. Cette commission est opérationnelle depuis janvier dernier dans la perspective d'assurer un approvisionnement régulier du marché en produits alimentaires de large consommation durant et après le mois sacré, notamment le lait, les céréales, les légumes, les fruits et les viandes.