La loi organique des lois de finances sera à l'honneur durant la session de printemps des deux chambres du Parlement ouverte hier. C'est en tout cas ce qui ressort des discours d'ouverture des présidents de ses deux chambres, M. Abdelaziz Ziari et M. Abdelkader Bensalah. Une loi qui permettra au Parlement d'exercer sa mission de contrôle en matière de dépenses publiques. A propos de ce projet de loi, M. Karim Djoudi, ministre des Finances, a expliqué dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie d'ouverture de ladite session que ce projet de loi de règlement entre dans le cadre de la loi organique des lois de finances. Il a ajouté que ce projet est au niveau du secrétariat du gouvernement et fera l'objet d'une présentation au niveau de l'Assemblée nationale. Il s'agit, selon le ministre, de tracer les conditions d'élaboration, d'exécution, et de contrôle de la loi des finances. Il a tenu à préciser qu'il s'agit uniquement de produire les lois de règlement. A noter que la session de printemps du Parlement aura au programme, plusieurs lois à caractère économique, dont le projet de loi relatif à la concurrence. Interrogé sur la privatisation du CPA, le ministre des Finances a affirmé qu'aucune échéance n'a été fixée pour la reprise du processus, tout en rappelant qu'il y a eu une crise sur le marché hypothécaire américain ce qui a causé des pertes aux banques internationales. Avant d'ajouter qu'il s'agit pour l'Algérie d'avoir une certaine visibilité sur ces pertes et savoir comment les stratégies de ses banques ont évolué. Puisque «c'est à partir de là» que le gouvernement algérien va évaluer l'impact de la crise des subprimes sur les banques internationales. Et c'est à partir de ce moment également que «nous allons étudier le processus». L'évaluation sera également faite sur la base des bilans des banques étrangères qui «sera clarifiée à la fin mars ou au début avril » pour connaître l'impact des risques. Sur cette base, sera effectuée la démarche de l'Algérie qui sera, selon le ministre, «la plus pragmatique et la plus prudente possible». Pour ce qui est de l'impact de cette crise sur les banques nationales, il a souligné qu'il n' y a pas d'impact direct puisque ces dernières ne sont pas présentes sur le marché international.Il faut rappeler que le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait déclaré, il y a deux semaines, que le processus de privatisation du Crédit populaire d'Algérie sera relancé vers le début du 2e trimestre : «Nous relancerons cette opération lorsque nous aurons une transparence totale sur les comptes des partenaires éventuels de cette banque publique algérienne et sur leur stratégie, vraisemblablement à partir de la fin du 1er trimestre 2008». Il y a lieu de souligner que le gouvernement préfère rester prudent en attendant des changements positifs sur la scène financière internationale, donc plus de transparence sur les comptes des banques intéressées, comme l'a indiqué le ministre. Pour rappel, elles étaient six banques à être pré-qualifiées pour le rachat de 51% des parts du Crédit Populaire d'Algérie (CPA). Trois ont décidé d'aller jusqu'au bout de l'opération alors que les trois autres se sont retirées de la course à la dernière ligne droite. Il s'agit du Crédit agricole (France), de Citibank (USA) et de Stantarder (Espagne). La Citibank a notifié son retrait du processus le 21 novembre 2007, alors que le Crédit agricole a exprimé, deux jours plus tard, c'est-à-dire le 23 novembre 2007, le souhait de voir la date de présentation des offres reportée. En plus du CPA, la Banque de développement local est également retenue pour l'opération de privatisation.