Après plus d'une décennie d'aisance financière relative, l'Algérie a vu ses moyens s'éroder, à partir de 2014, sous le double effet d'une baisse drastique de ses revenus pétroliers et d'une économie peu diversifiée et donc mal préparée à compenser les conséquences de ce genre de choc. Dans cette conjoncture ainsi marquée par la perte de la moitié des recettes pétrolières habituelles, le gouvernement a dû se résoudre à mettre en place les moyens d'accélérer le processus de diversification de l'économie nationale pour en assurer la croissance et la libérer de sa dépendance accrue des hydrocarbures. Il s'agit en premier lieu de faire face aux difficultés financières sérieuses générées par la chute des recettes des hydrocarbures et qui se sont reflétées à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, à travers un déficit sensible de la balance des paiements accompagné d'une érosion préoccupante des réserves de change du pays. Cette situation préoccupante interpelle tout le monde d'autant plus que l'Algérie doit absolument maintenir son puissant processus de développement économique et social contenu dans le programme présidentiel depuis 1999, et préserver l'encouragement à l'investissement ainsi qu'une réponse robuste et multiforme à la forte demande d'emplois. C'est-là tout l'agenda que s'est fixé le gouvernement à travers : a)- les emprunts contractés par le Trésor auprès de la Banque d'Algérie depuis l'amendement de la Loi sur la Monnaie et le Crédit permettant à l'Etat de clôturer l'exercice budgétaire sans difficultés majeures. b)- Ces mêmes emprunts ont permis aux services de l'Etat de régler déjà près de 270 milliards de créances détenues par les entreprises publiques, privées ou même étrangères à la suite de l'exécution de contrats publics. Cette opération est en train de se poursuivre jusqu'à l'apurement de toutes les situations encore en instance. c)- Le gouvernement est aussi en train d'appliquer les mesures nécessaires qu'il a prises pour que soient soldées toutes les situations qui demeureraient pendantes avec les banques. Cela a permis d'injecter plus de 1000 milliards de liquidités supplémentaires dans les banques publiques qui disposent ainsi de ressources significatives pour financer l'investissement dans le respect des règles en vigueur. d)- La préservation des réserves de change est ainsi l'objet d'une gestion rigoureuse et d'un effort de plus en plus soutenu. D'ailleurs, la Loi de finances 2018 est porteuse de mesures tarifaires de sauvegarde par le biais de taxes douanières et de taxes intérieures sur divers produits de consommation. A cela s'ajoute depuis plus de deux mois, une suspension temporaire administrative de plusieurs produits fabriqués localement. " Toutes ces mesures temporaires autorisées par nos engagements commerciaux extérieurs offriront des parts importantes de marchés aux entreprises locales qui devront accroître leur productivité et leur compétitivité ", explique le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. e)- Dans cet esprit, le processus de réalisation de 50 zones industrielles a été lancé à travers tout le pays sous la responsabilité directe des walis, auprès desquels l'opération a été décentralisée. Une décentralisation accrue au_ niveau des wilayas, de tous les actes et procédures liés aux investissements, qu'il s'agisse des démarches au niveau des Guichets uniques locaux ou qu'il s'agisse de l'accès au foncier industriel. Le gouvernement en ce qui concerne la relance de l'investissement public, a prévu pour 2018, un budget d'équipement de plus 4 000 milliards de dinars, en hausse de plus 1000 milliards de dinars comparativement à 2017. Ces crédits comportent déjà près de 250 milliards de dinars destinés au développement local. Le budget pour l'année 2019 comprendra également plus de 260 milliards de dinars destinés à la bonification des taux d'intérêts. A ce propos, le Premier ministre a assuré que plusieurs de ces zones industrielles seront livrées à la fin de l'année 2018, ce qui permettra d'offrir davantage de foncier industriel pour l'investissement ; la contribution à la réalisation ou à la réhabilitation, ainsi qu'à la gestion des zones industrielles, que le gouvernement est prêt sous l'autorité des opérateurs qui y travaillent pour peu que ces derniers s'organisent à cette fin , c'est-à-dire investir dans le développement de chaînes de distribution locales de la production nationale, manufacturée mais aussi agricole et ce, dans le but de réguler le marché et que l'opérateur, y compris l'agriculteur, pour travailler avec de la visibilité dans ces débouchés.