Le prix du pétrole a terminé en légère hausse lundi, soutenu par une baisse du nombre de puits de forage en activité aux Etats-Unis et l'anticipation d'une nouvelle diminution des stocks de brut dans le pays. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, la référence américaine, a gagné 29 cents pour clôturer à 61,73 dollars sur le New York Mercantile Exchange. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 67,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 16 cents par rapport à la clôture de vendredi. Les cours ont été aidés par la légère diminution du nombre de puits de forage actif aux Etats-Unis la semaine dernière dévoilée par la société américaine Baker Hughes vendredi. Ce repli est de nature à rassurer certains analystes qui redoutent que la hausse du prix du brut - le pétrole étant monté la semaine dernière à son plus haut niveau en trois ans -, ne pousse les producteurs américains à augmenter leurs extractions. Toutefois, a nuancé Robert Yawger de Mizuho, "quand on regarde les chiffres hebdomadaires sur la production américaine, on voit bien qu'on reste tout près de niveaux records". Mais cette production abondante n'empêche pas les stocks de brut de reculer, a-t-il ajouté. Après une chute de plus de 7 millions de barils la semaine dernière, les réserves d'or noir aux Etats-Unis devraient, selon lui, de nouveau se replier dans le rapport hebdomadaire qui sera diffusé mercredi. "L'écart entre les prix des barils de brut pour livraison en février et en mars ne cesse de se réduire", a expliqué M. Yawger. "Il n'y a pas d'intérêt à en stocker, autant le raffiner ou l'exporter tout de suite", a-t-il justifié en rappelant que les raffineries fonctionnent actuellement à un rythme plus vu depuis 2005.
Trump face à l'Iran Les acteurs du marché continuent par ailleurs de surveiller les troubles en Iran après une vague de manifestations ayant fait au moins 21 morts. "Les contestations la semaine dernière sont, relativement parlant, restées mesurées, même après les prières de vendredi", a souligné John Kilduff d'Again Capital. "Mais la situation reste fragile et les acteurs du marché du pétrole restent aux aguets de toute nouvelle étincelle pouvant ranimer les protestations", a-t-il ajouté. La poursuite des troubles en Iran pourrait notamment pousser le président américain Donald Trump à restaurer des sanctions contre Téhéran "qui feraient flamber le pétrole", a estimé Stephen Innes, responsable du trading pour l'Asie-Pacifique chez Oanda. L'accord de juillet 2015 conclu entre l'Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) a en effet permis de lever une partie des sanctions internationales imposées à l'Iran en échange de garanties apportées par la République islamique sur le caractère exclusivement civil de son programme nucléaire. Donald Trump dénonce régulièrement l'accord et a refusé à la mi-octobre de le "certifier" en le qualifiant de "l'un des pires" jamais conclus par les Etats-Unis. Il avait néanmoins accepté de renouveler la suspension des sanctions américaines contre le programme nucléaire de l'Iran et a jusqu'à vendredi pour dire s'il souhaite continuer sur cette voie ou non. La réponse de l'Iran sera "appropriée et lourde (...) les Etats-Unis vont certainement le regretter" s'ils sortent de l'accord, a prévenu le porte-parole de la diplomatie iranienne Bahram Ghassemi lors d'une conférence de presse.