La résolution adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU et prolongeant de six mois le mandat de sa mission d'observation du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario est "positive" et "marque la volonté de trouver une solution" au conflit du Sahara occidental, a affirmé mardi le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati. "La résolution adoptée le 27 avril par le Conseil de sécurité de l'ONU quant au mandat de la Minurso, Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, apparaît positive en plusieurs points", a-t-il déclaré à l'APS. Le ministre sahraoui s'est félicité, à ce titre, de l'abstention lors du vote de trois Etats membres: la Russie, l'Ethiopie et la Chine, qui ont relevé "un certain manque de transparence et de consultation avant l'écriture finale de la résolution". Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution appelant les parties au conflit du Sahara occidental, le Maroc et le Front Polisario, à des "négociations sans pré-conditions et de bonne foi" en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et prolongeant, jusqu'au 31 octobre, le mandat de la Minurso. La résolution a été approuvée par douze voix. Trois pays se sont abstenus, la Chine, la Russie et l'Ethiopie, en accusant les Etats-Unis, rédacteurs du texte, d'avoir précipité le vote sans donner de temps aux négociations. Mohamed Sidati, également membre de la direction nationale du Front Polisario, a relevé, en outre, différents éléments qui marquent la volonté de trouver une solution. Une solution, a-t-il poursuivi, qui "relève éminemment de la responsabilité de l'ONU dans la mesure où il s'agit d'un problème de décolonisation". Il en veut pour preuve la demande de reprise des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, "sans conditions préalables et de bonne foi", exprimée par le Conseil de sécurité de l'ONU dans sa résolution afin de progresser vers une issue politique qui garantisse le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le ministre sahraoui a cité également la décision prise par le Conseil de sécurité de l'ONU de prolonger le mandat de la Minurso de seulement six mois au lieu d'un an, jusqu'au 31 octobre 2018. "Cette mise en présence plus fréquente du conflit du Sahara occidental dans l'agenda du Conseil de sécurité va à l'encontre de la volonté manifeste du Maroc et de son allié français de faire traîner les choses", a-t-il fait remarquer, soulignant que "le statu quo a été déclaré +inacceptable+ par plusieurs Etats membres du Conseil". Il a relevé le soutien "très clair" du Conseil de sécurité de l'ONU à l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'organisation, Horst Kôhler, dans sa volonté de relancer le processus de paix au Sahara occidental. "Beaucoup d'attentes ont été exprimées à son égard quant à sa capacité à poser les bases d'une solution qui mette en oeuvre l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, et qui permette l'avènement de la paix", a-t-il ajouté. Il a estimé que la confiance exprimée à l'égard de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, doit bénéficier de "l'appui concret" de la communauté internationale, et de l'Union européenne (UE) en particulier. "L'UE fait entendre qu'elle lui apporte un tel soutien. Mais pour ce faire, elle doit s'abstenir de conclure des accords agricole et de pêche avec le Maroc qui incluent le Sahara occidental, car ainsi elle ne fait qu'encourager l'attitude négative du royaume du Maroc au regard du processus onusien", a-t-il affirmé. Si le soutien à Horst Kôhler est nécessaire, a-t-il poursuivi, "l'UE l'apportera d'autant mieux qu'elle évitera de contourner les décisions de sa propre justice". Le ministre sahraoui a appelé, à l'occasion, l'UE à "saisir l'opportunité offerte par la résolution du Conseil de sécurité pour aider effectivement au processus de paix" mené sous l'égide des Nations unies.