Comme annoncé il y a un peu plus d'un mois, les éditions Sedia sont en train d'élargir de plus en plus leur champ éditorial. Après leur collection, “ Mosaïque ”, consacrée exclusivement à la réédition des ouvrages d'auteurs algériens ayant publié à l'étranger, ensuite, “ Laurier ”, une autre collection ou quelques prix littéraire parus en France sont réédités, Sedia annonce la parution d'une autre section : EssaiSedia. Vous l'aurez compris, cette nouvelle collection s'intéressera cette fois-ci aux essais publiés selon toute vraisemblance à l'étranger –disons la France parce que jusque-là les livres que Sedia sort viennent tous de l'ancienne métropole-. Cette semaine paraîtra un livre signé Jean Pierre Tuquoi, un nom connu pour sa maîtrise du dossier politique et historique de l'Algérie et la France. Journaliste au quotidien Le Monde, il a paraphé le 8 novembre dernier, “ ParisAlger, couple infernal”, chez Grasset & Fasquelle . A peine quelques mois après sa parution, ce livre, qui revient bien sûr sur l'histoire tumultueuse entre l'Algérie et la France, sera, d'ici à la fin de la semaine, disponible dans nos librairies. C'est donc avec “ParisAlger, couple infernal” que Sédia inaugure sa collection essai, qui visiblement et selon ce premier choix s'intéressera aux dossiers historiques en rapport avec notre pays. Extraits de l'ouvrage : “Lorsque la France prend possession de la Grande Terre, le 24 septembre 1853, peut-on lire, elle s'approprie un territoire selon les conditions du droit international alors reconnu par les nations d'Europe et d'Amérique, elle n'établit pas des relations de droit avec la population autochtone. Les traités passés (les années suivantes) avec les autorités coutumières ne constituent pas des accords équilibrés mais, de fait, des actes unilatéraux. “ Or, ce territoire n'était pas vide. “ La Grande Terre et les Iles étaient habitées par des hommes et des femmes (qui) avaient développé une civilisation propre, avec ses traditions, ses langues, la coutume qui organisait le champ social et politique (…) “ La colonisation de la Nouvelle-Calédonie s'est inscrite dans un vaste mouvement historique où les pays d'Europe ont imposé leur domination au reste du monde. (…) “ Le moment est venu de reconnaître les ombres de la période coloniale, même si elle ne fût pas dépourvue de lumière. “ Le choc de la colonisation a constitué un traumatisme durable pour la population d'origine. (…) C'est un texte qui est rédigé comme vous pouvez le constater, avec une honnêteté évidente. Le journaliste du journal Le Monde revient sur les ravages qu'ont provoqués sur les populations autochtones les conquêtes européennes ou plutôt les colonisations des pays d'Europe, à leur tête la France. Des ravages, dans le sens, où bien avant la guerre, les autochtones qui avaient une organisation sociale et culturelle bien établie, ont vu non seulement leur système complètement chamboulé, mais aussi leurs biens et leurs terres confisqués, spoliés. Ce texte peut être une large réflexion sur une éventuelle signature d'un traité d'amitié entre la France et ses anciennes colonies, mais aussi et surtout un peu plus de savoir sur notre Histoire.