“Les entrepreneurs européens doivent changer la perception qu'ils ont sur l'Algérie", a annoncé Mme Ferrero Waldner, commissaire européenne en charge des Relations extérieures et de la Politique de bon voisinage. Un forum économique sera organisé avant la fin de l'année, lequel aura pour but de faire connaître l'économie algérienne auprès des entrepreneurs européens. Lors de la conférence de presse organisée, hier, au siège de la délégation de la Commission européenne en Algérie, Mme Ferrero Waldner a affiché son soutien aux réformes économiques engagées par le gouvernement algérien. Elle a signalé qu'elle vient “pour proposer des projets concrets, pour soutenir les entreprises privées, les exportations algériennes et le système d'éducation et de formation". En outre, elle a annoncé qu'un nouveau processus a été convenu avec la délégation de la Commission européenne en vue de perpétuer le processus de mise à niveau des entreprises industrielles algériennes. Dans cette perspective, une convention de financement a été finalisée. La procédure de signature formelle de cette convention s'est déroulée, hier, en début de soirée, à la résidence d'Etat, Djenane El Mithak, en présence du ministre des Affaires étrangères, du ministre de la PME et de la Commissaire européenne. Selon la commissaire européenne, le second programme initié pour le développement des PME en Algérie démarrera prochainement. En ce qui concerne l'assistance financière de l'Union européenne à l'Algérie, les principaux axes de coopération de 2007 à 2010, élaborés en étroite coordination avec les autorités algériennes, sont, selon Mme Ferrero Waldner, la réforme de l'économie, la réforme de la justice et le renforcement des services publics de base. Pour réussir ces réformes, l'UE a consacré une enveloppe financière de 220 millions d'euros (21,5 milliards de dinars), dont 55 millions d'euros pour l'année 2008. "L'UE est prête si l'Algérie le veut, à servir de point d'ancrage aux réformes et à la transition économique du pays", a-t-elle, dit estimant que l'Algérie "peut tirer des avantages du partenariat avec l'Union européenne qui est prête à discuter des actions concrètes qu'elle pourrait entreprendre dans sa coopération avec l'Algérie". "Nous pouvons offrir notre expérience (à l'Algérie) car l'Europe est également passée par ce processus long et difficile", a affirmé Mme Ferrero-Waldner. Par ailleurs, le projet de l'Union pour la Méditerranée, lancé par le président français, M. Nicolas Sarkosy, a fait l'objet de plusieurs questions, lors de la conférence de presse. Ce projet fondé sur le principe de la coopération et non celui de l'intégration, comme le projet de l'Union européenne, ne va rien rajouter à la politique existante entre la rive nord et sud de la Méditerranée. Sur une question portant sur la différence entre la politique européenne de voisinage et le projet de l'Union pour la Méditerranée, Mme Ferrero Waldner a répondu avec un certain embarras. Elle a annoncé que "le projet lancé par le président français est une offre additionnelle qui sera développée". "Je ne peux pas vous dire exactement quelle est la différence, tant que je n'ai pas vu les papiers de la présidence française", a ajouté la commissaire européenne. Il est utile de noter que Mme Ferrero-Waldner, a affirmé à l'issue d'une audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, que l'Union européenne (UE) a identifié des "projets concrets" pour aider les réformes en cours en Algérie, qui est un pays "très important, libre et ouvert". "Nous avons parlé de ce que l'UE peut faire pour accompagner l'Algérie sur des projets très concrets, dans l'économie, le commerce, la sécurité, la question de la libre circulation des personnes et l'émigration", a déclaré Mme Ferrero-Waldner à la presse. "Nous avons trouvé beaucoup de secteurs où l'UE peut accompagner les réformes (en Algérie), comme sur la question de la bourse et le forum des entrepreneurs", a-t-elle ajouté. "Nous avons également parlé de la question très importante de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), que nous appuyons", a-t-elle assuré, en observant que "les négociations commerciales de ce genre sont toujours difficiles". Elle a indiqué avoir également évoqué avec le président Bouteflika les questions de la formation et de l'éducation en général. Sur ce point, "nous sommes prêts à faire des projets de jumelage, à l'instar de ce qui a été fait entre l'UE et des pays qui étaient candidats à l'intégration européenne", a-t-elle dit.