De violents affrontements ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi à Gaza entre des combattants du Hamas et les membres armés d'un puissant clan familial, faisant au moins un mort et un blessé, ont indiqué des témoins. Selon ces sources, les combats ont eu lieu dans le quartier où vit Mahmoud Zahar, l'un des principaux responsables du Hamas à Gaza, ministre des Affaires étrangères, dont la maison aurait été prise pour cible. Cette puissante famille, dont deux membres ont été tués, mercredi matin, dans des affrontements avec le Hamas, aurait enlevé plusieurs membres du Hamas, selon les mêmes sources. De même, des combattants du Hamas se seraient emparés d'au moins cinq membres de ce clan, ont indiqué des témoins. Le directeur des services d'urgence au ministère de la Santé, le Dr Moawiya Hassanen, a indiqué qu'un civil, Ayman al Girgawi, a été grièvement blessé par ces tirs et a succombé pendant son transfert à l'hôpital. Les combats, à l'arme légère et au lance-roquette, ont éclaté vers 01h00 du matin (23h00 gmt). De longues rafales d'armes automatiques et des déflagrations ont été entendues pendant environ une heure. Ces nouveaux accrochages interviennent alors que le cessez-le-feu décrété par les autorités palestiniennes semblait à peu près respecté depuis 48 heures. Jeudi le président Mahmoud Abbas, chef du parti Fatah, et le gouvernement du Premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avaient multiplié les déclarations apaisantes. M. Abbas avait appelé une nouvelle fois les Palestiniens "à faire preuve de responsabilité et à consolider le calme". Il avait répété qu'il laissait "la porte ouverte, pour une période limitée, à la mise en place d'un gouvernement de technocrates" en accord avec le Hamas, en dépit de sa décision, rejetée par le mouvement islamiste, de convoquer des élections générales anticipées. C'est cette décision, annoncée samedi, qui avait déclenché les affrontements entre le Hamas et le Fatah, qui ont fait 14 morts et plus d'une centaine de blessés. Le président américain George Bush a signé, jeudi, un texte de lois privant officiellement d'aide l'Autorité palestinienne, dominée par le Hamas, tant qu'elle n'aura pas reconnu le droit à l'existence d'Israël, procédé à des réformes financières et pris certaines autres mesures. Les Etats-Unis, l'Union européenne tout comme un certain nombre de pays considèrent le Hamas comme une organisation terroriste et ont d'ores et déjà coupé l'aide directe au gouvernement palestinien. Le Hamas est au pouvoir depuis mars dernier, après sa victoire aux législatives de janvier. "Cette loi reflète la permanence de nos inquiétudes face au refus du gouvernement en place de renoncer à la violence et à la terreur, de reconnaître Israël et de respecter les accords et obligations contractés avant (son arrivée au pouvoir)", a déclaré un responsable de la Maison blanche. La nouvelle loi, signée par Bush jeudi, autorise la poursuite de l'aide humanitaire aux Palestiniens et aux organisations ou personnalités qui ne sont pas liés au Hamas, comme le président Mahmoud Abbas et son mouvement, le Fatah.