Engagé en octobre 2017 pour remettre l'équipe nationale de football sur les rails après une élimination sans gloire de la course au Mondial 2018 en Russie, Rabah Madjer a finalement connu le destin de ses prédécesseurs suite à la décision prise dimanche par la Fédération algérienne de football (FAF) de se passer de ses services. "Le bureau fédéral, dans sa réunion statutaire tenue au Centre technique national le 24 juin 2018, a décidé à l'unanimité de se séparer du sélectionneur national, M. Rabah Madjer, et de ses assistants Meziane Ighil, Djamel Menad et Lounes Gaouaoui", a écrit la FAF dimanche soir sur son site internet dans un communiqué laconique, sans préciser les modalités de cette rupture de relation entre les deux parties. Le verdict est tombé 17 jours après la quatrième défaite de rang concédée par les Verts en amical face au Portugal à Lisbonne (3-0). Sous la houlette de Madjer, l'Algérie a enregistré quatre victoires, dont une sur tapis vert face au Nigeria (1-1, puis 3-0) en clôture des qualifications du Mondial-2018. Un bilan jugé bien en-deçà des espérances placées par le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, en la personne de Madjer qui voyait en lui l'homme de la situation capable de galvaniser un groupe en manque de confiance. Mais le constat est amer : l'ancien joueur vedette du FC Porto (Portugal) n'a pas fait mieux que ses trois prédécesseurs : le Serbe Milovan Rajevac, le Belge Georges Leekens et l'Espagnol Lucas Alcaraz. En confiant les rênes de l'équipe nationale à l'ancien capitaine de la sélection à la Coupe d'Afrique des nations CAN-1990, la FAF avait rompu avec le technicien étranger, mais cette décision s'est avérée finalement infructueuse, puisque les Verts ont "complètement perdu leur football", estiment unanimement les observateurs. Même si Madjer n'a pas encore livré de match officiel, à l'exception de la sortie sans enjeu face au Nigeria à Constantine, les mauvais résultats concédés en amical ont fini par lui porter le coup de grâce. "Maintenant, je donne raison à mes prédécesseurs qui refusaient de jouer des matchs amicaux car ils ne voulaient pas être dans la même situation que moi. Par contre, mon staff et moi avons eu le courage de dire +Nous voulons des matchs amicaux pour construire une équipe nationale sur des bases très solides+", avait tenté de se défendre Madjer dans l'une de ses sorties médiatiques. Le départ de Madjer, dont c'était le quatrième passage à la tête de l'équipe nationale (1994-1995, 1999, 2001-2002) confirme l'instabilité criarde à la barre technique du "Club Algérie", qui a vu la succession de pas moins de quatre techniciens en l'espace de deux années seulement : le Serbe Milovan Rajevac (juin 2016 - octobre 2016), le Belge Georges Leekens (octobre 2016 - janvier 2017), l'Espagnol Lucas Alcaraz (avril 2017 - octobre 2017) et donc Madjer (octobre 2017 - juin 2018). Maintenant que le départ de Madjer est acté, la FAF va commencer à ratisser large pour lui trouver un successeur qui sera vraisemblablement un étranger, en vue de la reprise des qualifications de la CAN-2019 en septembre prochain, avec au menu un déplacement à Banjul pour affronter la Gambie dans le cadre de la 2e journée (Gr. D).