La Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) a approuvé un nouveau plan régional de renforcement du contrôle étatique dans les ports pour contrecarrer la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN). Ce nouveau plan prévoit que les pays membres de la Commission désignent une liste de ports où les navires de pêche étrangers seront tenus d'accoster s'ils souhaitent débarquer, transborder ou traiter leurs prises, ou encore se ravitailler. Les navires devront demander une autorisation d'accès à l'avance, en fournissant un certain nombre d'informations sur leurs activités et leur cargaison. De cette manière, l'accès sera refusé à tout navire suspect ou figurant sur les listes noires établies par d'autres organisations régionales de gestion de la pêche. En outre, 15 % de tous les navires débarquant dans les ports désignés feront l'objet d'inspections, conformément aux règles établies par la CGPM. La découverte d'activités INN entraînera, outre l'interdiction d'accès au port et l'inscription sur la liste noire de la CGPM, l'établissement d'un rapport qui sera adressé au pays d'origine du navire. "Il s'agit d'un des mécanismes de contrôle par l'État du port les plus avancés en vigueur aujourd'hui", indique l'expert de la FAO Alain Bonzon, secrétaire de la CGPM. "C'est un système parfaitement à jour qui tient compte de tous les travaux récents de la FAO sur la question des contrôles par l'État du porté ". La Commission a également décidé de mettre sur pied un groupe de travail spécial pour étudier la faisabilité sur le plan technique de l'installation de systèmes de monitorage sur les navires des pays membres de la CGPM. Ces systèmes transmettraient des données via satellite sur les activités des navires et constitueraient ainsi un outil puissant de lutte contre la pêche illicite, non réglementée et non déclarée. En outre, la CGPM a adhéré à la recommandation récemment adoptée par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT) qui interdit la pêche de l'espadon de la Méditerranée du 15 octobre au 15 novembre 2008. Cela consolide une décision prise il y a dix ans par la CGPM et qui impose des restrictions sévères sur la pêche au filet maillant dérivant pour protéger justement cette espèce vulnérable. Selon les estimations de stocks de la FAO, l'espadon de la Méditerranée est pleinement exploité ou surexploité, c'est-à-dire qu'il est pêché au-delà des niveaux soutenables. De son côté, l'Algérie qui est membre de la CGPM, a décidé de créer une police de la pêche afin de lutter efficacement contre la pêche illégale et le pillage des ressources marines. Le ministre de la Pêche et des Ressources Halieutiques, M. Smail Mimoune, a indiqué récemment que le texte de loi est ficelé et que ce corps de contrôle, dont la composante sera constituée d'universitaires détenteurs de licences en droit, œuvrera, en étroite collaboration avec les gardes-côtes, à la protection du secteur de la pêche contre toute infraction et atteinte à la faune maritime. Le ministre a annoncé également la création prochaine d'un Centre de contrôle des navires en mer, qui est en phase de consultation et d'un laboratoire de contrôle dont le siège sera également à Alger. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a reconnu que l'Algérie fait face à une pêche "illicite" dans ses eaux territoriales, que ce soit pour les différentes espèces de poissons ou du corail. Ce dernier fait l'objet de pillage, et ce malgré l'interdiction par les autorités de la pêche du corail en Algérie depuis février 2000. Il est toujours constaté que des pêcheurs, algériens ou étrangers, s'adonnent au pillage de cette richesse marine inestimable.