La célébration cette semaine de l'anniversaire de la Commission sous-régionale des pêches a été l'occasion pour cette organisation de susciter la réflexion autour de la problématique de la lutte contre la pêche illicite (INN), un fléau mondial qui occasionne des pertes au niveau sous-régional, estimées à près de 11 milliards de FCFA. Les activités de pêche illicite représenteraient plus de 50 % de la valeur des prises opérées par les Etats côtiers de l'Afrique occidentale subsaharienne qui perdent ainsi en termes de revenus prés de 49 milliards de FCFA par an. " Les pêches illicites représentent 40% des captures en Guinée-Bissau et près de 35 % des captures en Sierra Leone ", rapporte la Commission sous régionale des pêches (CSRP, organisme intergouvernemental) cité par l'Agence de presse sénégalaise (APS). Le document a été publié cette semaine à Dakar, en marge de la célébration du 25ème anniversaire de la CSRP) et met notamment l'accent sur ampleur des pêches illicites non déclarées et non réglementées, en raison de leur ampleur et de la diversité de leur origine. Face à l'ampleur de la pêche illicite, la Commission sous-régionale des pêches (Csrp) a choisi de se pencher sur cette problématique lors de la célébration, lundi, de son 25e anniversaire. Une occasion de faire un plaidoyer pour une implication plus soutenue des partenaires techniques et financiers dans les actions de lutte et de contrôle afin de limiter les pertes sur les économies et la destruction des stocks. Les statistiques indiquent près de 2,5 milliards de dollars de pertes (environ 1250 milliards FCFA) au niveau mondial. Au niveau sous-régional, les pertes sont estimées à environ 23 millions de dollars (près de 11 milliards de FCFA) soit 30 % de la valeur du poisson sur le marché et 25 millions de tonnes en volume. Le panel " lutte contre les pêches illicites : la coopération sous-régionale pour une synergie des actions " choisi par la Csrp, a permis de mettre l'accent sur la nécessité de renforcer les moyens et la mise en place d'une législation contraignante et dissuasive. Alors, la pêche INN n'est pas le seul fait des étrangers ou de la pêche industrielle, mais aussi des nationaux eux-mêmes En tout état de cause, il est aussi admis que la lutte ne peut pas se faire de manière individuelle. D'où la nécessité de se mobiliser et de développer des stratégies communes pour protéger les stocks. Le coordonnateur du programme régional de la zone côtière et marine, Ahmed Senhoury, préconise la mise en place d'un dispositif efficace et le renforcement de la surveillance aérienne, mais surtout un système de pénalité dissuasive, ainsi qu'un registre afin de mieux identifier les navires. " Il ne suffit pas de développer la coopération, ou de mettre en place des structures, car, si les Etats membres ne mettent pas les moyens qu'il faut, cela ne va rien régler ", regrette les professionnels . " Il faut considérer la pêche INN comme une pandémie mondiale et y trouver des solutions idoines ", estime le secrétaire permanent de la Csrp, Kane Ciré Amadou qui déplore par ailleurs l'insuffisance des sanctions, le non-respect des accords internationaux, la faiblesse de l'implication des organisations régionales, le manque d'efficacité de la règlementation dans les Etats côtiers, etc. Autant de raisons pour lutter vigoureusement contre la pêche INN afin de préserver l'économie des pays de la sous-région,