Le dernier bilan du ministère des Ressources en eau fait ressortir une situation des réserves hydriques nationales qui tend à se normaliser et tout risque de stress hydrique est désormais écarté. En effet, le retour des pluies, ces derniers jours, a certes permis d'enregistrer de nouveaux apports, évalués à plus de 125 millions de m3 au 22 décembre 2006 au niveau des 57 barrages en exploitation, mais cela a surtout eu un impact bénéfique sur les réserves des eaux souterraines et bien sûr, sur l'agriculture d'une manière générale. Les réserves actuelles sont estimées à 2,290 milliards de m3, soit un taux de remplissage des barrages de 40,16% contre 31,88% à la même période l'année précédente avec 1,8 milliards de m3 en 2005. La hausse des apports obtenus est due notamment aux quantités emmagasinées par certains barrages situés dans les régions Est et Centre du pays, à savoir Aïn Zada, à Sétif 85,57%, Ain Dalia à Souk Ahras 70%, Guenitra à Skikda 72,43%, Zit Emba à Skikda 84,11%, Beni Zid à Skikda 97,90%, Mexa à Tarf 100%, Koudit Medouar à Batna 86,73%. Ainsi, la région Est qui comprend 19 barrages a reçu des apports de l'ordre de 88,4 millions de m3 portant le taux de remplissage des barrages de cette région à 59,20% contre 47,54% à la même période de l'année précédente. La région Centre qui a été affectée par la sécheresse depuis la fin de l'été, a reçu 18,5 millions de m3, soit un taux de remplissage de 47,13% contre 44,22% à la même période en 2005. A titre d'exemple, le barrage de Keddara (Boumerdès) est à 51,71%, celui de Boukoudrane (Tipaza) à 29,87 et Takbest (Tizi Ouzou) enregistre 82,76%. Par contre, la région Ouest connue pour son déficit hydrique a vu, avec ses 16 barrages ses réserves augmentées de 12,2 millions de m3, soit un taux de remplissage de 25,23% contre 15,21% à la même période en 2005. Par ailleurs, la région Cheliff demeure déficitaire, les apports enregistrés ne dépassant pas les 5,9 millions de m3, soit un taux de remplissage de 16,10% contre 13,11% en 2005 à la même période. Il est à signaler que les importantes précipitations de ces derniers jours ont, servi plus à compenser le déficit hydrique des sols dû à la sécheresse persistante de ces derniers mois. Ce déficit compensé, les éventuelles précipitations attendues, favorisant les ruissellements, auront un effet plus important sur le remplissage des barrages et des différentes retenues. Si l'on tient compte du taux de remplissage global des 57 barrages en cette période de l'année et en comparaison avec la même période de l'année précédente, la situation est moins préoccupante. La tendance météorologique indique une évolution favorable et l'année pluviométrique réelle ne faisant que commencer, les espoirs sont permis, surtout qu'historiquement les meilleurs apports sont généralement enregistrés au mois de février. En tout état de cause, et malgré les améliorations constatées, la prudence reste nécessaire et l'économie de l'eau devrait constituer pour tous une obligation.