Les Etats-Unis ont supprimé dimanche une nouvelle tranche d'aide destinée aux Palestiniens, après avoir déjà mis fin à plus de 200 millions de dollars (170 millions d'euros) d'aide qui leur étaient destinés, selon une source diplomatique. Ces nouvelles coupes américaines concernent des programmes visant à rapprocher Palestiniens et Israéliens, dotés jusque-là d'un budget de 10 millions de dollars (8,6 millions d'euros), d'après une source au sein de l'ambassade américaine en Israël. "Nous réaffectons une partie de ces 10 millions de dollars qui était destinée à la gestion des conflits", a-t-elle indiqué. La source n'a pas indiqué le montant exact de la somme réaffectée, mais a précisé que les programmes en question seront désormais consacrés à la réconciliation entre juifs et Arabes israéliens, qui représentent 17,5% de la population d'Israël. Le 24 août, les Etats-Unis ont annoncé l'annulation de plus de ces 200 millions de dollars d'aide en faveur des Palestiniens. Cet argent sera désormais utilisé pour "améliorer" des programmes en Israël, a indiqué la source au sein de l'ambassade américaine. L'administration américaine avait annoncé cette coupe de l'aide aux Palestiniens une semaine avant de faire savoir qu'elle arrêtait également le financement de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), mettant en péril sa viabilité financière.
"Action vindicative" Les Etats-Unis étaient les principaux contributeurs de l'Unrwa, avec 350 millions de dollars (300 millions d'euros) versés en 2017, même s'ils n'avaient versé que 60 millions de dollars (52 millions d'euros) en janvier 2018. Le président américain Donald Trump a dit avoir pris ces décisions pour forcer les Palestiniens à négocier alors que l'Autorité palestinienne a rompu tout contact avec Washington depuis la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël début décembre. Le statut de la Ville sainte est l'un des problèmes les plus épineux du conflit israélo-palestinien, les Palestiniens souhaitant faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Ils dénient désormais aux Etats-Unis tout rôle de médiateur dans le processus de paix avec Israël. Par ailleurs, le département d'Etat américain a annoncé le 10 septembre sa décision de fermer le bureau de représentation de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington. Dimanche, la centrale palestinienne a indiqué que son personnel avait jusqu'au 13 octobre pour quitter le territoire américain. "Le personnel a reçu des instructions de cesser toutes les activités, de fermer leurs comptes bancaires et a été informé qu'il n'y aurait pas de renouvellement du bail. Ils ont jusqu'au 13 octobre pour évacuer les lieux", a dit l'OLP dans un communiqué en anglais. Selon le texte, les autorités américaines ont révoqué le visa de l'épouse du chef de la mission palestinienne Hossam Zomlot et de ses deux enfants âgés de cinq et sept ans. Ils ont déjà quitté les Etats-Unis. La dirigeante palestinienne, Hanane Achraoui, a dans le communiqué, dénoncé la décision américaine d'annuler la résidence de la famille de M. Zomlot comme une "escalade inhumaine" et qualifié de "méchante" et "vindicative" l'action de l'administration Trump à l'encontre des palestiniens.
Meurtres, expansion de colonies et destruction Les meurtres, l'expansion des colonies de peuplement, la destruction et le déracinement de la population palestinienne n'apporteront ni la paix ni la sécurité" dans la région, a déclaré dimanche le président palestinien Mahmoud Abbas. Recevant dans son bureau d'anciens députés de gauche à la Knesset, il a passé en revue les derniers développements politiques et l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix à cause de la politique du gouvernement israélien et du "soutien biaisé" des Etats-Unis, selon l'agence WAFA. Ceux-ci "sont en contradiction avec les résolutions internationales et portent atteinte aux chances de parvenir à une paix juste basée sur la solution à deux Etats le long des frontières de 1967", a ajouté M. Abbas. La délégation israélienne lui a exprimé sa reconnaissance pour son engagement à parvenir à une paix entre les peuples palestinien et israélien, selon WAFA. Mahmoud Abbas reçoit régulièrement des personnalités israéliennes de différentes obédiences, malgré l'absence de négociations de paix officielles entre les deux parties, alors que les pourparlers de paix parrainés par les Etats-Unis sont au point mort depuis 2014. Un peu plus tôt dans la journée, le coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nikolaï Mladenov, a mis en garde Israël contre la démolition du village bédouin de Khan al-Ahmar à l'est d'El Qods. M. Mladenov appelle les autorités israéliennes à ne pas procéder à cette démolition et à cesser leur entreprise de relocalisation de communautés palestiniennes en Cisjordanie. "De tels actes sont contraires au droit international et risquent de compromettre les chances d'établir un Etat palestinien viable et contigu", dénonce-t-il.