Depuis la crise de 2014, l'industrie pétrolière a perdu quelque 1.000 milliards de dollars d'investissement, une situation risquant de se traduire, entre 2020 et 2025, par un " choc haussier " a la suite duquel la croissance de la demande ne trouvera pas assez de pétrole pour la satisfaire, prévient l'expert financier, Mourad Preure. Commentant la rencontre, aujourd'hui à Alger, des pays membres de l'Opep et non Opep, il note qu'elle se situe en droite ligne de celle organisée à Vienne, en juin dernier, qui avait contribué à reconduire le " consensus d'Alger " de septembre 2016, lors duquel les pays membres de l'OPEP et non-Opep, à l'exemple de la Russie avaient inauguré une ligne de défense commune des prix et non plus des marchés pétroliers. Accueilli dimanche, à l'émission l'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, il rappelle que la dernière rencontre de Vienne avait, en prévision de l'embargo imposé sur le brut iranien, à partir du 4 novembre prochain, décidé d'augmenter la production de 500.000 à 1 million de barils/jour Selon cet expert, la réunion qui s'ouvre ce matin à Alger va, à la lumière de la situation du marché, discuter de la mise en œuvre de cet accord " extrêmement vague " de hausse de la production des pays Opep et non-Opep. M. Preure anticipe que l'absence de l'Iran à cette réunion, va mettre celui-ci " sous tension ", d'autant, ajoute-t-il, que ce pays a prévenu qu'il ne reconnaîtrait pas une décision qui risquerait d'être conclue " à son détriment ". Si, déclare-t-il, une baisse de production au niveau de l'Iran venait à se manifester, les prix des hydrocarbures risqueraient alors de " s'emballer ", même si, tempère-t-il, ce serait de manière graduelle. Il considère, d'autre part, que les difficultés de l'Arabie saoudite, qui accuse un déficit budgétaire de 100 milliards de dollars et de la Russie " qui n'a pas diversifié son économie ", ont amené ces deux pays à être en convergence pour maintenir des prix qui ne lèsent ni les pays producteurs, ni les pays importateurs de pétrole. Il note, d'autre part, que les " injonctions " du président Trump à l'Opep d'augmenter sa production de brut ont contribué à créer une " atmosphère anxiogène " risquant de tirer les prix vers le haut, ajoutant en outre, qu'en menant une guerre commerciale à la Chine et " en s'en prenant à ses alliés traditionnels, tels l'Union européenne et le Canada, " celui-ci tire les prix vers le bas ", laissant planer les risques d'une crise économique.