Les Bourses européennes ont terminé la journée de vendredi en ordre dispersé, à l'approche d'une semaine chargée aux États-Unis, entre une réunion de la Fed et les élections de mi-mandat. A New York, les marchés s'installaient dans le rouge: vers 17H00 GMT, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, reculait de 1,07% à 25.108,39 points, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 1,67% à 7.309,76 points et l'indice élargi S&P 500 lâchait 1,36% à 2.703,07 points. Wall Street, qui avait déjà perdu du terrain sous la pression notamment de la dégringolade d'Apple, a creusé ses pertes quand un conseiller de Donald Trump a douché l'espoir d'un accord commercial imminent entre Washington et Pékin. "Le marché a un peu de mal en ce moment à interpréter le vacarme ambiant, illustré une nouvelle fois aujourd'hui par cette succession de commentaires divergents", a souligné Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. L'Eurostoxx 50 a progressé de 0,32% A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40 a gagné 0,32% soit 16,35 points à 5.102,13 points, dans un volume d'échanges étoffé de 4,2 milliards d'euros. En matière de valeurs, les titres les plus chahutés par les tensions commerciales ont connu une belle embellie, en particulier ceux du secteur automobile et du luxe. Plastic Omnium s'est adjugé 7,64% à 26,35 euros, Faurecia 6,65% à 46,32 euros, Valeo 4,24% à 28,75 euros et Michelin 1,21% à 91,68 euros. Renault a également gagné 0,45% à 66,27 euros et Peugeot 1,20% à 21,06 euros. Côté luxe, LVMH a bondi de 3,43% à 279,05 euros et Kering de 5,51% à 421 euros. Le Dax de Francfort a fini en hausse, gagnant 0,44%, soit 50,5 points sur la séance pour finir à 11.518,99 points. Le secteur de l'automobile, qui vit depuis des mois avec l'épée de Damoclès de taxes imposées par les États-Unis sur les importations de véhicules, a repris des couleurs, à l'instar de Volkswagen qui a avancé de 1,86% à 154,36 euros. La Bourse de Londres a terminé en légère baisse de 0,29%, ralentie par les hésitations de Wall Street et la relative fermeté de la livre. A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 20,54 points à 7.094,12 points. Sur la semaine écoulée, il a gagné 2,23%. Le secteur minier, qui avait profité des nouvelles favorables sur le commerce en début de séance, a finalement été à la traîne. BHP Billiton a grappillé 0,14% à 1.611,20 pence mais Rio Tinto a cédé 0,06% à 3.853 pence. L'indice milanais FTSE Mib a gagné 1,07% à 19.390 points. Moncler a réalisé la meilleure performance (+5,19% à 32,4 euros). Dans le bas du tableau, Saipem cédait 1,43% à 4,603 euros. A Madrid, l'indice Ibex 35 a clôturé en hausse de 0,43% à 8.993 points. Le secteur bancaire a terminé dans le vert, Santander prenant 1,20% à 4,28 euros, BBVA 2,62% à 5,16 euros, CaixaBank 1,45% à 3,56 euros et Sabadell 1,49% à 1,19 euros. Principale chute de la séance, le groupe agroalimentaire Viscofan a en revanche perdu 4,26% à 51,70 euros. Le PSI 20 à Lisbonne a chuté de 0,70% à 4.979,51 points. Le groupe BTP Mota Engil a gagné 1,598% à 1,780 point tandis que EDP Renovaveis, filiale de Energias de Portugal (EDP), a perdu 1,258% à 7,850 points. La Bourse suisse a terminé la semaine en très légère baisse, le SMI, l'indice qui regroupe ses 20 valeurs phares, cédant 0,28% à 8.992,30 points. Seuls six titres ont fini dans le rouge, dont les trois poids lourds défensifs de la cote: le géant de l'alimentation Nestlé (-1,36% à 83,92 francs suisses) et les deux groupes pharmaceutiques Novartis (-0,54% à 87,70 francs suisses) et Roche (-1,34% à 242,20 francs suisses). Mais c'est le spécialiste de la réassurance Swiss Re qui a enregistré la plus forte baisse du jour, en repli de -1,44% à 89,18 francs suisses. Du côté des gagnants, le groupe horloger Swatch cavalait en tête (+4,11% à 354,50 francs suisses). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,19% à 521,80 points. A la hausse, le groupe chimique et pharmaceutique DSM a pris 3,48% à 81,38 euros. A la baisse, le spécialiste de l'éclairage Signify (ex-Philips Lighting) a perdu 1,97% à 21,89 euros. La Bourse de Bruxelles a gagné 0,53%, l'indice Bel-20 des valeurs vedettes terminant à 3.521,93 points. Quinze valeurs ont terminé dans le vert, dont la société de biotechnologies arGEN-X, qui a enregistré la meilleure performance: +5,27% à 83,90 euros. UCB, entreprise belge biopharmaceutique, a tiré l'indice vers le bas: -2,00% à 72,66 euros. Wall Street chahutée Wall Street a terminé en baisse vendredi après avoir fluctué toute la journée au gré d'informations contradictoires sur un éventuel accord commercial imminent entre Washington et Pékin et après avoir subi la dégringolade d'Apple. L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 0,43% à 25.270,83 points. L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 1,04%, à 7.356,99 points. L'indice élargi S&P 500 a lâché 0,63%, à 2.723,06 points. Le Dow Jones et le S&P 500 avaient pourtant démarré la séance dans le vert, encouragés entre autres par un rapport solide sur l'emploi américain et un regain d'optimisme sur le front des relations entre Washington et Pékin. Après un tweet jeudi de Donald Trump affirmant avoir eu une conversation fructueuse avec son homologue chinois, l'agence d'informations Bloomberg a en effet affirmé que le président américain avait demandé à son administration de travailler à un compromis. Cette information a toutefois été démentie par le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, avant que le président lui-même affiche dans un tweet son optimisme sur la conclusion d'un accord. "Le marché a un peu de mal en ce moment à interpréter le vacarme ambiant, illustré une nouvelle fois aujourd'hui par cette succession de commentaires divergents", a souligné Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. Les tensions commerciales représentant actuellement l'une des menaces les plus importantes aux yeux des investisseurs, ces derniers font preuve d'une grande prudence face à ces informations contradictoires. Cette incertitude brouille la visibilité des entreprises. "Comme elles savent qu'on a déjà 10 ans de croissance derrière nous, elles sont d'autant plus prudentes", a souligné M. Volokhine. Cette attitude précautionneuse plane depuis début octobre sur la saison des résultats d'entreprises, pourtant meilleurs que prévu dans leur ensemble. Elle a participé à la déroute des indices, le Dow Jones ayant enregistré sa pire dégringolade mensuelle (-5,1%) depuis début 2016, le Nasdaq (-9,2%) depuis 2008 et le S&P 500 (-6,9%) depuis 2011. Sur la semaine toutefois, le Dow Jones s'affiche en hausse de 2,4%, le Nasdaq de 2,6% et le S&P 500 de 2,4%. Apple perd 71 milliards La Bourse de New York a aussi pâti vendredi du repli de 6,63% de l'action d'Apple, fragilisée par des prévisions de fin d'année jugées décevantes. L'entreprise vedette de la Silicon Valley a perdu sur la journée 71 milliards de dollars. Les résultats des majors pétrolières ExxonMobil (+1,59%) et Chevron (+3,20%) ont de leur côté été bien reçus, les deux entreprises profitant du redressement des prix du pétrole. La chaîne de cafés Starbucks s'est pour sa part envolée de 9,70% après avoir fait part d'un chiffre d'affaires record porté par une hausse de ses tarifs et l'ouverture de nouveaux magasins. Les chiffres trimestriels du groupe agroalimentaire Kraft Heinz (-9,73%) et de la chaîne de hamburgers Shake Shack (-13,89%) ont en revanche déçu. Le rapport mensuel sur l'emploi a de son côté montré que l'économie avait créé dans le pays 250.000 emplois au mois d'octobre, que le taux de chômage était resté à 3,7% et que la hausse des salaires s'accélérait. "En une ligne, le rapport est dans son ensemble solide, même s'il est un peu difficile de discerner les tendances en raison des troubles liés à la météo", a souligné Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics, en faisant référence au passage des ouragans Florence et Michael. Reste, selon M. Shepherdson, que "rien dans ce rapport ne devrait conduire la Réserve fédérale à ne pas augmenter comme prévu ses taux d'intérêt en décembre". Or des remarques de la Banque centrale américaine signalant son intention de continuer à remonter les taux d'intérêt si l'économie se portait bien avaient contribué à déclencher les fortes turbulences qui ont secoué les marchés en octobre. Sur le marché obligataire, le taux de la dette à 10 ans des Etats-Unis montait vers 20H30 GMT à 3,217%, contre 3,130% jeudi soir, et celui sur la dette à 30 ans à 3,461%, contre 3,376% la veille.