Une année et demie après son élaboration en octobre 2006, le Pacte national économique et social n'a toujours pas atteint ses quarante objectifs. Ce qui laisse le champ libre pour des interrogations sur la durée de vie de ce projet et sa portée, étant donné qu'il est valable pour cinq ans. La Confédération nationale des patrons algériens (CNPA) qui a fêté, hier, ses 17 ans d'existence, réclame la tenue d'une tripartite dans les plus brefs délais afin de rediscuter ce pacte. Pour M. Naït Abdelaziz, président de cette organisation patronale, , la non mise en œuvre des décisions discutées dans le cadre de la dernière tripartite, notamment la mise à niveau des PME, le financement des entreprises sans oublier les contraintes liées au foncier, les charges fiscales et l'informel, pose un réel problème. Pour le patron de la CNPA, l'Algérie est en chantier grâce aux programmes initiés par le chef de l'Etat. Il rappellera les luttes menées pour la création d'un fonds d'investissement de 30 milliards de DA pour les PME et l'Agence nationale du foncier. Sur ce dernier point, il a souligné qu'il y a trop d'intervenants, notamment les SGP, tout en critiquant la non mise en œuvre des différentes réformes appelant à dépasser le redémarrage à zéro. Dans une conférence de presse qu'il a tenue hier à l'hôtel Hilton à Alger, qui a coïncidé avec l'ouverture des ateliers sur la mise à niveau des PME et son financement, le président du CNPA a indiqué que lors d'une rencontre avec le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, la semaine dernière, il a demandé la tenue d'une rencontre entre les partenaires sociaux et le gouvernement afin de rediscuter le Pacte économique et social, notamment la mise en œuvre de ce qui a été convenu. A noter que la probable tripartite aura également à discuter du code du travail qui est en voie de finalisation. Il y a lieu de rappeler, dans ce cadre, que le ministre du Travail avait annoncé qu'une rencontre est prévue à la fin du mois en cours avec les partenaires sociaux. Le pacte devait prendre en charge les préoccupations des PME et arriver à une stabilité économique et sociale et ancrer la confiance des investisseurs étrangers. Cependant, dans la réalité, ce pacte n'a toujours pas réglé les questions d'ordre économique récurrentes, quand on constate, notamment, que le pouvoir d'achat des citoyens ne cesse de se détériorer. Répondant à une question concernant la dégradation du pouvoir d'achat et la politique des subventions suivie par les pouvoirs publics dans ce cadre, M. Naït Abdelaziz a souligné que la subvention des produits n'est pas la solution car, selon lui, au lieu de gaspiller des milliards de dinars dans cette politique, il serait préférable d'encourager la création d'un million de PME chaque année, principal facteur créateur d'emplois. Toutefois, ce signataire du pacte juge que cette épineuse question ne peut être réglée uniquement par l'augmentation des salaires des travailleurs, puisque cette augmentation ne s'adaptera pas avec la flambée des prix des produits de large consommation.Durant cinq année, le pacte devait réaliser plusieurs objectifs, notamment, mettre en œuvre une politique d'investissement intensif favorisant les services d'accompagnement à l'économie, préparer les conditions du passage de l'économie nationale vers la phase de l'après-pétrole, intensifier la productivité et améliorer la capacité concurrentielle de l'entreprise, maintenir un taux annuel de croissance économique élevé pendant les quatre prochaines années, et autres. Par ailleurs, le patron de la CNPA a affiché son souhait de regrouper les organisation patronales pour pouvoir défendre les intérêts des PME, et cela en tenant des assises pour chaque secteur et élire une fédération représentante.