Contrairement au constat émis par certains économistes sur le processus de privatisation, qu'ils jugent mitigé, l'opération continue d'enregistrer une avancée notable. De nouvelles entreprises publiques sont proposées à la privatisation ou à l'ouverture de capital alors que d'autres sont à l'étude. Cette semaine, ce sont six nouvelles entreprises qui sont concernées et dont les dossiers sont ficelés. Des entreprises et pas des moindres, dont celles relevant des secteurs des travaux publics et des travaux maritimes. Parmi elles, les sociétés de travaux maritimes d'Oran (Sotramo) et celle de l'Est ( Sotramest). Ces deux entreprises sont proposées à l'ouverture de capital par la Société de gestion des participations de l'Etat Travaux publics " SGP.TP SINTRA ". Dans le secteur du bâtiment et travaux publics l'ouverture de capital concerne la Société nationale des travaux publics, l'Entreprise publique des travaux publics de Boussaâda (EPTP Boussaâda), l'Entreprise publique des travaux routiers (EPTR sud-est), et la Société d'études et de réalisation d'ouvrages d'art (Seror). Outre ces entreprises, une unité de chaudronnerie lourde relevant de la SGP-Construmet a récemment fait l'objet d'un avis d'appel d'offres à la privatisation totale portant ainsi à 19 le nombre des entreprises proposées à la cession depuis le début de l'année 2008. Cette opération s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l'ordonnance de 2001, relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques et des résolutions du Conseil des participations de l'Etat (CPE). Le processus de privatisation sera encore plus soutenu durant cette année. Rien que pour le premier trimestre 2008, "100 entreprises publiques seront concernées par la privatisation", a déclaré le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Intervenant samedi dernier en marge d'une rencontre sous le thème "Stratégie économique de la Nation", Abdelhamid Temmar a annoncé que "le nombre de sociétés totalement ou partiellement privatisées entre 2003 et 2007 a atteint 417 entreprises, dont 110 unités en 2007".L'opération de privatisation, fait remarquer le ministre, a permis l'injection de 125 milliards de dinars dans le Trésor public, et la préservation de 36 530 postes d'emploi. Au vu de l'état de déliquescence de certaines d'entreprises publiques, la privatisation reste le meilleur outil pour se maintenir et se développer. Le paysage économique a certes enregistré des avancées en matière de législation notamment, mais beaucoup reste à faire. Le privé algérien n'est pas en reste. Le ministre de la PME et de l'Artisanat a fourni certains détails, lors de son passage au forum de l'ENTV sur les difficultés rencontrées par les petites et moyennes entreprises. Il a annoncé en effet, que plus de 3 100 PME ont suspendu leurs activités. De quoi interpeller encore une fois les pouvoirs publics pour amorcer une nouvelle dynamique afin de préserver les potes d'emploi et la production nationale déjà mise à mal après la mise en application de l'accord d'association avec l'Union européenne. Une situation dénoncée à maintes reprises par les industriels algériens.