En définitive, c'est le président de la République, président du FLN qui vient de dicter la nécessité de " redresser " la barre de l'ex-parti unique qui se dirige droit vers la tenue d'un congrès extraordinaire qui élira une direction légitime et qui sera suivi d'une profonde restructuration à la base. L'installation dimanche de l'instance exécutive chargée de cette feuille de route se veut un besoin urgent sur lequel est motivée, l'intervention du président du FLN. La preuve, il vient de confier la présidence de ce directoire à un jeune militant en l'occurrence Mouad Bouchouareb, l'actuel président de l'APN qui sera secondé par six autres membres dont trois femmes. La décision du président du FLN, tant attendue par les militants et les sympathisants du parti est qualifiée par nombre d'observateurs comme un salut devant remettre le FLN sur les rails. Un parti qui depuis longtemps a perdu de sa crédibilité dans la société algérienne qui ne croyait plus à son discours contradictoire et en les hommes qui étaient à sa tête tant au niveau central qu'au niveau local. Cette situation a toujours inquiété les authentiques militants et la quasi-totalité des citoyens toujours attachés à ce parti historique. La même situation a libéré en même temps les autres partis activant sur la scène politique qui ont tenté d'occuper avec plus ou moins d'aisance d'action, l'espace politique. C'est ainsi qu'on a eu droit à une série de fausses initiatives partisanes creuses. Tout cela est dû à l'absence de proximité du FLN avec sa composante humaine, son isolement total avec la société. Il lui manquait un programme sérieux, un débat politique organique, une force d'organisation et de persuasion capable d'accompagner le programme politique du président de la République. Avec l'intervention directe du Président pour mettre un terme définitif au marasme que vit le FLN, fort de cette volonté, le parti doit engager sans tarder la bataille du terrain organique et politique. Il est condamné à la remporter pour garder sa place historique et politique dans la société. Il y va de l'avenir de l'Algérie et des acquis de la nation. Tout le monde avait en tête un trait commun à toute cette situation organique et politique malsaine que traverse le FLN, effacer par tous les moyens le FLN de la scène politique nationale. Et voilà que la réponse à cette grande agitation est venue du président du FLN, qui tient plus que jamais à ce que le parti reprenne sa place de première formation politique du pays pour redevenir le parti du renouvellement et du ressourcement. La preuve, le départ de Djamel Ould Abbés et la dissolution du Comité " central, du bureau politique et des secrétaires et membres des mouhafadhate. C'est une feuille de route à la fois politique et organique qui a été confiée par le président du FLN à Mouad Bouchareb est à son comité. M. Bouchareb lors de la conférence de presse qu'il a animée dimanche, a indiqué : " L'instance dirigeante prendra en charge la préparation d'un congrès extraordinaire pour garantir au parti un nouveau départ dans le cadre de l'union, de la cohésion et la solidarité afin de promouvoir le militantisme politique et renforcer les liens entre les différentes composantes du parti et la société. M. Bouchouareb, à une question d'un journaliste sur une probable résistance des apparatchiks du FLN, a été direct pour dire en ce qui concerne l'avènement de l'instance dirigeante que : " C'est une décision du président Bouteflika, qui est le président du parti. Nous travaillerons avec tous les cadres et militants sans crainte. Et quand le président de la République prend une décision, tout le monde se soumet à sa volonté ". Autre élément de la décision du président du FLN, de réhabiliter un parti qu'il porte dans ses tripes, c'est l'impérative nécessité que les plus âgés doivent laisser la place à la jeunesse que symbolise Mouad Bouchareb dont le niveau de formation, de militantisme, de compétence et d'engagement envers le programme présidentiel dont le FLN avait grandement besoin en cette phase de grandes mutations de l'Algérie. Mais il convient de rappeler qu'il n'y a pas de génération spontanée. Et comme le souligne cet ancien membre du comité central " il y a aussi bien des cadres et des militants anciens éclairés par le vent du renouveau du parti, des réformes et hostiles au carcan d'une situation vécue à l'intérieur du FLN et qui a grandement influencé sur sa perte de confiance au sein de la société. A tous les militants du FLN, M. Mouad Bouchareb dans le communiqué ayant sanctionné l'installation de l'instance dirigeante a tenu un langage frais, tonique. Il place en tête leurs préoccupations organiques, dans un cadre démocratique. Pour lui c'est une nécessité stratégique ouverte à tous les militants et cadres sans exception qui peuvent et doivent aplanir par le dialogue constructif et sans arrière-pensées, toutes les divergences tactiques, pour élaborer ensemble le chemin du redressement majoritaire et patriotique.