En pleine affaire Khashoggi, Mohammed ben Salmane se rend en Argentine. Selon les experts, ça pourrait être une véritable épreuve pour le futur monarque. Le prince héritier saoudien est arrivé à Buenos Aires pour le sommet du G20, note le site d'information Gazeta.ru. Comme l'écrit l'agence de presse AP, ce voyage dévoilera l'attitude envers le prince dans le monde après le meurtre du journaliste. Cette visite indiquera si, à court terme, le prince héritier pourra visiter les pays occidentaux et s'il restera "fréquentable". Les dirigeants européens pourraient éviter le prince pendant le sommet, mais on ignore quelle attitude adoptera Vladimir Poutine. Ces derniers temps, les relations entre Riyad et Moscou se sont nettement améliorées, et en juillet 2018, Vladimir Poutine a reçu Mohammed ben Salmane dans la capitale russe à l'occasion de la Coupe du monde de football. "Même s'il pourrait sembler que le prince subit une forte pression, il bénéficie tout de même d'un grand soutien des pays voisins et de ses alliés. Les Saoudiens savent qu'ils peuvent trouver des amis à l'Est", remarque Teodor Karassik, expert de la société Gulf Analytic à Washington. Le prince possède indéniablement un allié, et pas des moindres. Les journalistes d'Associated Press ne doutent pas que Donald Trump serrera la main du prince pendant le G20 malgré les soupçons des renseignements américains concernant l'implication du prince saoudien dans l'assassinat. Le locataire de la Maison-Blanche a balayé les accusations de la CIA en déclarant que les États-Unis devaient rester du côté de Riyad. Le dirigeant américain laisse entendre que son pays n'a pas l'intention de décréter des sanctions contre l'Arabie saoudite. Iouri Barmine, expert du Conseil russe pour les affaires internationales, pense que les USA ne prendront pas le risque d'attaquer le prince "car Washington est conscient du fait qu'il n'existe en Arabie saoudite aucune figure autour de laquelle pourrait se former la nouvelle élite". De son côté, AP explique que malgré l'indignation de la communauté internationale, la décision du prince héritier de se rendre en Argentine montre qu'il bénéficie encore d'un grand soutien de son père le roi d'Arabie saoudite, 82 ans, et que sa place au pouvoir n'est pas menacée. La visite du prince pourrait être ternie par l'éventuelle accusation du parquet argentin le visant pour les nombreuses violations des droits de l'homme dans le pays, les activités militaires au Yémen, ainsi que l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Une plainte a été déposée au parquet argentin par l'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch.