La Chambre Algérienne de la Pêche et de l'Aquaculture (CAPA) a tenu, dimanche à Alger, sa 15e Assemblée générale, au cours de laquelle, l'accent a été mis sur la nécessaire amélioration des recettes financières de cet organisme et de déterminer ses priorités, afin qu'il puisse contribuer au développement du secteur et résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les professionnels. Dans une allocution prononcée à cette occasion, le Directeur général de la pêche et de l'aquaculture au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Taha Hammouche a souligné l'impératif renforcement financier du CAPA, à travers l'augmentation du nombre de ses adhérents, rappelant, à cet égard, que cette réunion était la première après la récente élection du président de la chambre, de son vice-président et des membres de la nouvelle Assemblée générale (AG). Indiquant que cette réunion permettra l'installation des commissions thématiques qui s'intéresseront aux points ayant trait aux métiers de la pêche et de l'aquaculture, M. Hammouche a précisé que la chambre a un rôle avec l'administration de la pêche ainsi qu'avec d'autres administrations en lien avec le secteur, en terme d'aplanissement des obstacles et difficultés auxquels sont confrontés les professionnels du secteur. A ce titre, les priorités de la chambre résident actuellement en l'étude des lignes de référence de la pêche et des zones de pêche, outre des préoccupations relatives à la gestion des ports et aux conditions de travail des pêcheurs et à d'autres thèmes sur l'aquaculture, a fait savoir M. Hammouche. D'autres préoccupations liées à d'autres secteurs, particulièrement les télécommunications auxquels recourent les professionnels qui trouvent des difficultés à équiper leurs chalutiers avec ces équipements qui sont soumis à des procédures réglementaires difficiles qui ne permettent pas à beaucoup de professionnels de travailler d'une manière ordinaire, a rappelé le même responsable. Même si certains considèrent le secteur de la pêche et de l'aquaculture comme un secteur de moindre envergure, il n'en demeure pas moins, poursuit M. Hammouche, que ce secteur est une source de revenus pour de nombreuses familles, en sus de son rôle future en terme de contribution au développement de l'économie nationale. Pour sa part, le président de la CAPA, Bani Benmira Karim a exprimé le souhait de la Chambre à obtenir assistance auprès du ministère des Finances en matière de soutien. En ce qui concerne la recherche de ressources financières permanentes, la chambre a préconisé l'abonnement obligatoire en contrepartie des services prodigués aux professionnels de la pêche. M. Benmira a rappelé en outre que la principale revendication consistait en la réclamation du caractère civil de la profession de la pêche et de l'aquaculture au lieu du statut actuel de commerçant. Selon un document distribué, la chambre présentera, dans le cadre de son plan annuel pour l'excercice 2019, des propositions, et ce, dans le cadre du PLF 2020 en ce qui concerne l'amélioration de sa situation financière. Elle s'attèlera, en outre, en 2019, à travailler avec le mouvement associatif et s'emploiera à créer des associations professionnelles spécialisées et à organiser des rencontres d'orientation à propos des lois sur la pêche, ainsi qu'à ouvrir le dossier de révision des critères de référence et des instruments de pêche. La chambre mettra l'accent, dans son futur plan, sur le suivi du dossier de la pêche artisanale et de la pêche récréative, ainsi que sur l'inscription de la profession de la pêche à la liste des professions pénibles, en sus du dossier d'octroi des avantages aux aquaculteurs à l'instar de ceux accordés à l'agriculteur tel que le crédit bancaire "Errafik". Outre la revendication de faciliter et d'organiser l'importation de la farine de poisson pour l'utiliser dans la fabrication des aliments d'engraissage, la chambre se concentrera sur la poursuite de commercialisation des produits de pêche et d'aquaculture, le suivi du dossier de subvention au prix du gasoil, et de celui du matériel sensible, ainsi que l'intégration de la chambre parmi les commissions relatives aux dispositifs de soutien au niveau des wilayas. Selon les statistiques de la chambre, le nombre d'adhérents ne dépasse pas actuellement 14.000, tandis que les professionnels de la pêche et de l'aquaculture dépassent largement ce nombre, note-t-on.
L'Algérie a récupéré sa place au sein des institutions internationales Par ailleurs, M. Taha Hammouche a affirmé, que l'Algérie avait retrouvé sa place au sein des institutions internationales de la pêche, en occupant notamment des postes au sein de ces dernières et la multiplication de son quota de thon qui devra atteindre 1.650 tonnes en 2020. Dans une déclaration à l'APS, M. Hammouche a indiqué que "l'Algérie a été élue, vendredi dernier, au poste de vice-président de la Commission générale des Pêches pour la Méditerranée (CGPM)", qualifiant cette élection "de preuve de la récupération du secteur de la pêche en Algérie de sa place au sein des institutions internationales". Relevant de l'Organisation des Nation unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la CGPM est chargée de la gestion et de l'organisation de la pêche au niveau de la Méditerranée. L'élection de l'Algérie à ce poste est intervenue suite à la tenue de la Conférence sur l'initiative pour le développement durable de l'économie bleue en Méditerranée occidentale, à Alger les 3 et 4 décembre courants, qui a été coprésidée par l'Algérie et la France et a vu la participation de 400 experts, dont 100 experts étrangers et durant laquelle 31 importants projets conjoints pour le développement de l'économie bleue dans la région ont été élaborés, a-t-il ajouté. Le retour en force du secteur de la pêche algérien dans les fora internationaux intervient suite à la présidence, par l'Algérie, en octobre 2018, du Réseau maghrébin des centres de recherche pour le développement de la pêche, outre son élection au poste de vice-président du Conseil de l'administration de l'Union arabe des producteurs de poissons, le 13 décembre dernier, a souligné M Hammouche. Il a rappelé, dans le même contexte, que le secteur a récupéré sa place au sein de l'institution internationale chargée du thon à travers l'obtention de la licence "ICCAT", délivrée par la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (CICTA), novembre dernier pour la création de trois (03) fermes d'engraissement du thon. "L'Algérie a récupéré son quota habituelle de thon et l'a même doublé pour atteindre 1.650 tonnes en 2020 après avoir baissé à 100 tonnes au cours des dernières années'", a fait savoir le même responsable.