Le gouvernement burkinabè s'attelle à multiplier les actions pour venir à bout du terrorisme, qui a déjà fait plus de 270 morts depuis 2015. Dans cette optique, le Burkina Faso a choisi, dans sa loi de finances 2019, de revoir à la hausse de plus de 30% le budget alloué à la sécurité et à la défense pour faire face au phénomène. "Sans faiblir, notre pays déploie des efforts immenses pour résister et contenir ces attaques. Le peuple burkinabè restera toujours debout et continuera à y faire face avec courage, abnégation et sérénité. La lutte sera longue, certes, mais nous demeurons convaincus que nous viendrons à bout de ce fléau", a déclaré mardi le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré alors qu'il recevait les vœux de Nouvel An des diplomates accrédités au Burkina Faso. Saluant les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la situation, le président de l'Assemblée nationale Alassane Bala Sakandé a indiqué que "lorsque les circonstances l'obligent, les citoyens doivent consentir à limiter temporairement l'exercice de certains de leurs droits au premier des droits que constitue la sécurité". Dans le même ordre d'idées, le pays s'est fortement impliqué dans la formation de la force du G5 Sahel et a également décrété l'état d'urgence dans 14 provinces de six régions en proie aux attaques terroristes. Pour prêter main forte au gouvernement, le corps diplomatique accrédité au Burkina Faso a réaffirmé l'engagement de leurs pays et organisations à soutenir le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme. "Vous pouvez compter sur la solidarité africaine", a assuré le Dr Ahmed Elmekass, représentant des organisations interafricaines. Pour Metsi Makhetha, coordonnatrice résidente du système des Nations Unies et représentante des organisations internationales, c'est dans "l'union que nous pourrons surmonter les difficultés". En plus de la lutte contre le terrorisme, le Burkina Faso doit encore s'engager dans celle contre les conflits intercommunautaires suites aux tueries de la communauté peule (une cinquantaine de personnes tuées), qui sont survenues en représailles après une attaque terroriste dans la nuit du Nouvel An dans le village de Yirgou du nord du pays. La situation sécuritaire du Burkina Faso, jadis considéré comme un pays "stable" dans la sous-région ouest-africaine, s'est dégradée depuis 2015 avec une recrudescence des attaques terroristes dans plusieurs régions, notamment aux frontières avec le Mali, le Niger et le Togo.
12 personnes tuées dans le nord du pays Au moins douze personnes ont été tuées jeudi, dans une attaque terroriste dans le village de Gasseliki, localité située à une trentaine de kilomètres au sud d'Arbinda, province du Soum, région du Sahel (nord), a annoncé vendredi soir le ministère burkinabè de la Sécurité dans un communiqué. Selon le communiqué, l'attaque terroriste a été commise par "trente-six individus armés" en "milieu de journée" et les constatations d'usage faites par la Brigade Territoriale de Gendarmerie d'Arbinda font ressortir un bilan de "douze morts et deux blessés". "Un grenier, une charrette et six boutiques ont également été incendiés. Cinq motocyclettes et plusieurs bœufs ont aussi été emportés par les terroristes qui ont vite fait de fondre dans la nature après leur forfait", ajoute le communiqué. La situation sécuritaire s'est dégradée dans ce pays d'Afrique de l'ouest depuis 2015. Dès lors plus de 270 personnes, dont des membres des forces de défense et de sécurité, ont été tuées dans des attaques terroristes. Le Parlement burkinabè a adopté vendredi à l'unanimité le projet de loi prorogeant de six mois l'état d'urgence dans 14 provinces du Burkina Faso en proie à des attaques terroristes. Cette décision du Parlement burkinabè qui entre en vigueur dimanche prochain doit permettre aux forces de défense et de sécurité de disposer de marge de manœuvre dans la lutte contre le terrorisme, selon les observateurs locaux. Pour le président du Parlement Alassane Bala Sankandé, l'état d'urgence "n'est pas une baguette magique" pour lutter contre le terrorisme, appelant les autorités à mettre à la disposition des forces de défense et de sécurité les moyens nécessaires à cette lutte. Jeudi, le président Roch Marc Christian Kaboré a opéré un changement à la tête de l'armée en remplaçant le chef d'état-major général des armées, le général Oumarou Sanou, par le colonel major Moïse Minoungou, 59 ans, promu au grade de général de brigade. Moïse Minoungou qui était depuis mai 2016, le chef d'état-major adjoint de l'armée de terre est spécialisé en artillerie et a participé à plusieurs manœuvres militaires sous-régionales et internationales notamment au Mali, au Burkina Faso, au Togo, au Bénin.
Prorogation de l'état d'urgence Le Parlement burkinabè a adopté vendredi à l'unanimité le projet de loi prorogeant de six mois l'état d'urgence dans 14 provinces du Burkina Faso en proie à des attaques terroristes, a annoncé le même jour l'institution. Cette décision du Parlement burkinabè qui entre en vigueur dimanche prochain doit permettre aux forces de défense et de sécurité de disposer de marge de manœuvre dans la lutte contre le terrorisme, selon les observateurs locaux. La situation sécuritaire s'est dégradée dans ce pays d'Afrique de l'ouest depuis 2015. Dès lors plus de 270 personnes, dont des membres des forces de défense et de sécurité, ont été tuées dans des attaques terroristes.