Le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Bintou Keita, s'est dit mercredi "particulièrement encouragée" par les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. Lors d'une réunion au Conseil de sécurité, consacrée à la situation au Mali, Mme Keita a relevé la dynamique constructive qui semble aujourd'hui dominer les relations entre les parties maliennes.
La détermination des parties signataires de l'accord s'est illustrée, entre autres, par la création en septembre d'un ministère chargé du suivi de la mise en œuvre de l'accord et la signature du Pacte pour la paix, a souligné la responsable onusienne. "De l'avis général, depuis la tenue de l'élection présidentielle en juillet et août derniers, un accent plus marqué a été constaté dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord", a déclaré Bintou Keita. Pour autant, elle a affirmé, qu'il était " trop tôt pour évaluer de manière complète l'impact des sanctions prises par le Conseil de sécurité en décembre contre trois personnes qui entravent la mise en œuvre de l'accord de paix ". Cependant, elle a souligné que les parties maliennes sont conscientes du sentiment de frustration, éprouvé par le Conseil de sécurité à l'égard des retards persistants dans l'application de l'accord. Bintou Keita a précisé que les avancées soulignées dans le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU portent sur des questions centrales se rapportant au processus de paix en particulier celles concernant les réformes institutionnelles envisagées par l'accord. "La reconstitution et la réforme des forces de défense et de sécurité demeurent un élément essentiel pour asseoir une paix durable au Mali ", a soutenu le sous-secrétaire général, ajoutant que " le lancement en novembre d'un processus de démobilisation, désarmement et réintégration accéléré constitue un premier pas concret dans cette direction ". Mais, " le dialogue doit se poursuivre en vue d'obtenir un consensus sur ces réformes ", a-t-elle souligné. En parallèle, Mme Keita a fait part de sa grave préoccupation quant à la situation sécuritaire qui prévaut dans le centre du pays, notamment à Gao et à Mopti, qui enregistrent une utilisation croissante d'engins explosifs ainsi qu'une instrumentalisation des tensions intercommunautaires par des groupes extrémistes armés. "La détérioration de la situation a fait augmenter le nombre des personnes déplacées de 75% en décembre 2018 par rapport à juin " de la même année a-t-elle indiqué, relevant que la situation humanitaire "reste grave" avec 2,3 millions de personnes vulnérables et plus de 800 écoles fermées en raison de l'insécurité.
La stabilité du pays dépend de la solidité des institutions Le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a affirmé que la stabilité et le développement du Mali dépendaient "de la solidité des institutions". Le chef de l'Etat Boubacar Keïta, cité lundi, par des médias locaux, s'est exprimé jeudi, devant les présidents des institutions maliennes, et des Autorités administratives Indépendantes à l'occasion des vœux du Nouvel an au Palais de Koulouba. IBK a félicité le nouveau Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qui a promis, pour sa part, que "tout au long de l'année 2019, le gGouvernement préservera dans toutes ses actions le même souci de retombées rapides, positives et concrètes, la même démarche pragmatique, la même volonté d'apporter à nos compatriotes des raisons supplémentaires de croire en l'avenir". Maïga s'est également engagé pour la concrétisation du projet de société "Notre Grand Mali avance" du président IBK, et également la nécessité "de la révision constitutionnelle", par l'établissement des diagnostics "sans complaisance", "aller vers des réformes décisives", et "innover" dans l'élaboration de solutions. Réélu lors du deuxième tour de l'élection présidentielle le 12 août 2018, le président Keïta a été installé dans ses fonctions de président de la République du Mali par la Cour suprême. La Cour constitutionnelle l'a proclamé le 20 août vainqueur de la présidentielle avec 67,16% des suffrages au second tour du 12 août, contre 32,84% à son rival, l'ancien ministre des Finances Soumaïla Cissé.