Les travaux des Assises nationales du tourisme, qui ont débuté lundi à Alger, se poursuivent au niveau de quatre (4) ateliers chargés de l'examen des moyens de relance du tourisme à travers la promotion de la destination "Algérie" et la mise en place d'un management touristique tout en évoquant les défis du développement touristique à l'horizon 2030. Les participants au premier atelier dédié à la destination touristique "Algérie" examineront la possibilité de rendre cette destination plus "attractive, concurrentielle et durable" à travers l'identification de la diversité touristique disponible, l'appui à l'investissement en vue de mettre en place les moyens d'accueil et d'hébergement, l'organisation de voyages et d'expéditions vers toutes les destinations et la promotion du tourisme culturel, historique, religieux et naturel, outre la promotion du tourisme dans le sud du pays faisant objet désormais de l'attention de nombre de touristes notamment étrangers. Ils examineront, en outre, la nécessité d'"améliorer la qualité des services, fournir les moyens de transport, renforcer la coordination pour la destination Algérie et proposer des offres touristiques concurrentielles tout en accordant une importance au tourisme médical et en impliquant les agences touristiques pour la commercialisation du produit touristique, outre le recours aux TIC afin de promouvoir la destination touristique nationale". Par ailleurs, les participants au 2e atelier s'attèleront à examiner "la gouvernance des destinations" et les mécanismes et moyens de coordination à travers l'identification de l'instance chargée de la gouvernance de la destination au niveau national, de la mise en place des services d'accueil, l'instauration d'un partenariat efficace et le renforcement de la concertation avec l'ensemble des acteurs dans le domaine touristique. Les participants au 3e atelier se sont penchés sur l'impératif de "soutenir la formation spécialisée conformément aux demandes des investisseurs et la qualité des services touristiques, généraliser l'utilisation des TIC, d'instaurer un partenariat entre secteurs public et privé et élaborer un plan pour la commercialisation de la destination touristique "Algérie". Lors du 4e atelier dédié "aux défis du développement touristiques durable", les participants ont souligné l'impératif d'"élaborer un Plan national d'aménagement touristique à l'horizon 2030 pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement touristique et l'examen de la possibilité d'actualiser et d'adapter le plan avec les exigences touristique actuelles permettant au secteur de contribuer au développement économique hors hydrocarbures". Les travaux des Assises nationales du tourisme seront clôturés mardi par la lecture des recommandations constituant une feuille de route pour la promotion du tourisme en Algérie".
Une opportunité pour évaluer les réalisations du secteur Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelkader Benmessaoud a affirmé, que les Assises nationales du tourisme constituaient "une opportunité pour évaluer les principales réalisations et les progrès enregistrés" en Algérie en matière de développement touristique. La rencontre est également une halte permettant d'évaluer les réalisations majeures accomplies, depuis l'adoption en 2008, du Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT) par le gouvernement, a indiqué le ministre à l'ouverture de ces assises, placées sous le thème "tourisme durable, avenir prometteur". A cet effet, M. Benmessaoud s'est félicité du volume important des investissements réalisés, grâce aux facilitations et mesures incitatives décidées par l'Etat et bien accueillies par les investisseurs tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Ces réalisations contribueront, assurément, à remporter le pari de la qualité et de la concurrence, a-t-il estimé, soulignant que d'autres mesures avaient contribué à la régulation et à l'organisation du foncier touristique, l'un des piliers stratégiques du secteur dans l'investissement. Evoquant la formation, M. Benmessaoud a insisté sur l'importance de qualifier les ressources humaines dans le cadre d'une stratégie, de mesures et d'objectifs visant la garantie de la qualité, à travers la formation, en vue d'être au diapason du saut qualitatif que connaît le secteur. Par ailleurs, le ministre a mis l'accent sur la nécessité de moderniser le secteur, conformément aux nouvelles exigences du tourisme au niveau mondial, rappelant dans ce sens, "l'ouverture d'ateliers" visant l'amélioration de la qualité de prestations aux normes internationales, à commencer par la décentralisation de toutes les transactions et l'amélioration de la relation administration-citoyen. A ce titre, il a été procédé, a-t-il poursuivi, à la décentralisation de toutes les procédures administratives au niveau local et à la généralisation du numérique, en vue de simplifier les procédures et permettre l'utilisation intense de nouvelles technologies pour promouvoir la destination touristique Algérie. "Nous œuvrons actuellement avec toutes les parties concernées à faciliter l'acte d'investissement et à garantir la qualité, en permettant à un grand nombre de citoyens de passer de bonnes vacances en Algérie, à travers l'établissement de partenariats et la signature de conventions avec des secteurs concernés par l'activité touristique", a-t-il soutenu. En ce qui concerne l'artisanat, M. Benmessaoud a mis en avant le rôle direct de cette activité dans le développement socioéconomique et ce, grâce aux réformes initiées par le gouvernement visant, dans leur ensemble, la réhabilitation des activités artisanales. Le mérite revient au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans l'élaboration de tous les programmes destinés à ce secteur sensible et tout le soutien direct ou indirect accordé aux artisans de toutes les wilayas du pays, notamment des régions frontalières et rurales, qui ont bénéficié de programmes de développement ayant contribué au retour des citoyens dans leurs villages d'origine et leur sédentarisation, a estimé le ministre. Par ailleurs, et dans le cadre d'une vision prospective à l'horizon 2035, le secteur œuvre au développement des capacités en matière de compétitivité et d'entrepreneuriat, à la création de postes d'emploi et à la promotion des exportations, a-t-il précisé. Le ministre s'est félicité également de l'organisation de ces assises, sous le haut patronage du président de la République, ce qui dénote de l'extrême importance accordée à la relance du secteur touristique, érigé en alternative stratégique aux hydrocarbures à l'instar d'autres secteurs névralgiques.
Les insuffisances et contraintes du secteur pointées du doigt Les insuffisances et contraintes freinant l'essor du secteur touristique en Algérie ont été pointées du doigt, par des experts nationaux et étrangers du domaine touristique qui ont préconisé, en même temps, des pistes de solutions pour y remédier. Intervenant en séance plénière des 3èmes Assises nationales du tourisme, l'expert Aziz Nafa a recommandé le "renforcement" de l'aspect lié à la promotion de la destination Algérie, à travers "l'identification de la cible" et ce, en mettant à disposition des organes en charge de le faire "davantage de moyens financiers ainsi qu'un capital humain plus adapté". Chercheur au Centre de Recherche en Economie appliquée pour le Développement (CREAD), l'intervenant a, dans une évaluation du Schéma directeur d'Aménagement touristique (SDAT), insisté également sur l'aménagement du territoire, dans le cadre des Zones d'Expansion touristique (ZET) créées jusque-là. Il a, par ailleurs, plaidé pour la mise en œuvre du Système d'Observation et d'Evaluation touristique ainsi que de la Banque d'Investissement touristique (BIT), les deux dispositifs étant prévus dans le cadre du SDAT, a-t-il rappelé. S'agissant du critère lié à la formation, M. Nafa s'est félicité de l'augmentation du nombre d'établissements spécialisés dans les métiers et les activités touristiques, mais considéré néanmoins que cette formation se doit d'être "en adaptation avec les besoins économiques locaux". Evoquant les contraintes freinant le développement du secteur touristique en Algérie, il les résumera en deux aspects majeurs : l'insuffisance et la qualité de l'hébergement ainsi que "la tarification inaccessible" pratiquée par les différents voyagistes (hébergement et transport notamment). "Il est temps que nos agences de voyages travaillent sur la réception et ne se contentent plus de faire uniquement dans l'émission des voyageurs", a-t-il également déploré. Allant dans le même sens, l'expert canadien en tourisme, François Bédard, a souligné la nécessité de mettre en place "une Marque Algérie", afin de mettre en avant et de valoriser la destination Algérie, comme c'est le cas pour les pays touristiques, a-t-il argumenté. L'intervenant a, en outre, recommandé d'axer les efforts autour des deux concepts que sont "Gouvernance et Durabilité", tout en prévoyant un "budget conséquent" aux aspects liés à la promotion, à travers un travail de marketing, pour valoriser les potentialités touristiques du pays. Le spécialiste des questions touristiques a également préconisé l'encouragement de l'entreprenariat et de l'investissement" des différentes activités liées au secteur, à l'instar de l'hébergement, transport, etc et ce, dans le cadre des Petites et Moyennes entreprises (PME), créatrices d'emplois directs et indirects. Pour le représentant du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), Remy Poliwa, tout développement touristique passe par la création d'une "valeur ajoutée" à partir de la base et ce, explique-t-il, à travers des micro-activités locales, créatrices de richesses. De même que par le respect de "l'échelle de valeurs" propres au secteur, ainsi que par "l'encouragement et l'accompagnement" des jeunes créateurs de projets touristiques.