La MINUSMA a initié plusieurs actions de renforcement de la sécurité des institutions judiciaires et pénitentiaires, à travers sa Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires (SAJP) à Tombouctou, affirmant que ces actions ont pour but de soutenir les efforts du gouvernement malien à rétablir et étendre, effectivement et progressivement, le retour de l'autorité de l'Etat dans la région. Ces activités sont "le fruit d'une étroite collaboration de la SAJP de Tombouctou avec la Section Stabilisation et Relèvement de la MINUSMA, ainsi qu'avec la Police des Nations Unies (UNPOL)", a indiqué la Mission onusienne au Mali, mercredi soir dans un communiqué, précisant qu'"ensemble, au cours des deux dernières années, ils ont développé un projet conséquent qui concerne le volet d'appui au renforcement de la sécurité". La Mission a expliqué qu'"avec le retour progressif des institutions publiques dans le Nord et le Centre du Mali, les autorités étatiques, et plus particulièrement les magistrats, peuvent constituer des cibles sensibles, non seulement en raison de leur qualité de représentants de l'Etat mais aussi parce qu'ils sont en charge de faire appliquer les lois." Le projet en question, d'une valeur de plus de 318 millions de FCFA est entièrement financé par le Fonds fiduciaire des Nations Unies pour la paix et la stabilisation au Mali, et est destiné aux acteurs de la chaîne pénale de Tombouctou. Il s'agit, selon la même source, d'une plateforme constituée notamment de la justice, de la police, de la gendarmerie et de l'administration pénitentiaire. Ce projet vise à favoriser l'amélioration du fonctionnement de la chaîne pénale par le dialogue et est réparti en trois phases. La première phase concerne "l'acquisition et l'installation de matériels destinées aux structures de la justice, de la gendarmerie, de la police et de l'administration pénitentiaire". Il s'agit de plusieurs types d'équipements, et l'installation de caméras de surveillance et de systèmes d'alarme au niveau des tribunaux et domiciles des magistrats à Tombouctou. Le montant de cette donation visant à renforcer les capacités opérationnelles des composantes de la chaîne pénale s'élève à plus de 183 millions de FCFA. La deuxième phase coûte plus de 26 millions de FCFA et entre dans le cadre de la sauvegarde et de la restauration des archives du Tribunal de Grande Instance de Tombouctou, a-t-on soutenu. Quant à la troisième phase, elle mobilise plus de 115 millions de FCFA et concerne la réalisation de forages, l'électrification ainsi que la sécurisation de ces installations, y compris par l'installation de matériel de surveillance, ainsi que l'électrification et l'approvisionnement en eau potable de la maison d'arrêt et de correction de Tombouctou. "Le projet a permis le renforcement de la sécurité physique des infrastructures et créé un sentiment de sécurité chez les bénéficiaires", s'est félicité la Minusma dans le texte. En vue d'assurer une sécurité optimale des institutions judiciaires et pénitentiaires, la SAJP "continue à appuyer les acteurs de la chaîne pénale en adoptant une approche beaucoup plus holistique", faisant savoir que des mesures à moyen et à long terme sont en train d'être mises en place pour étendre le projet dans les zones non encore couvertes. Récemment, le gouvernement malien s'est attelé à la mise en œuvre des points essentiels de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. Toutefois, des obstacles qui restent à lever, sont liés notamment aux attaques terroristes dans le pays et à des problèmes logistiques, selon des sources officielles et onusiennes. Le Comité de suivi de l'accord a constaté "des lenteurs" dans l'application de l'accord "malgré l'accélération du processus de désarmement, de démobilisation, de réintégration et d'intégration", selon le constat dressé par le dernier rapport en date du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, adressé au Conseil de sécurité fin Décembre.
Mise en œuvre des points essentiels de l'accord de paix Le gouvernement malien s'est attelé à la mise en œuvre des points essentiels de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, a-t-on indiqué au terme d'une réunion du suivi de l'accord. Toutefois, des obstacles qui restent à lever, sont liés notamment aux attaques terroristes dans le pays et à des problèmes logistiques, selon des sources officielles et onusiennes. Le Comité de suivi de l'accord a constaté "des lenteurs" dans l'application de l'accord "malgré l'accélération du processus de désarmement, de démobilisation, de réintégration et d'intégration", selon le constat dressé par le dernier rapport en date du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, adressé au Conseil de sécurité fin décembre. "Qu'on le veuille ou non, quels que soient les efforts faits, quels que soient les sacrifices consentis, il y a des contraintes objectives sur le terrain qui font que l'on ne peut pas toujours avancer à l'allure que l'on souhaite", a indiqué pour sa part, Ahmed Boutache, président du Comité de suivi de l'accord. Interrogé par des médias, le diplomate algérien s'est montré optimisme. "... La mise en œuvre des points essentiels de l'accord pourrait être achevée dans les prochains mois", a-t-il assuré.
Lancement du DDR Parmi les mesures prises par les autorités maliennes, et saluées par l'ONU, figurent "le lancement d'un processus accéléré de désarmement, de démobilisation, de réintégration et d'intégration (DDR)", mais l'ONU a évoqué dans son rapport des lenteurs dans la mise en place des autorités intérimaires, notant qu'"aucun accord n'a été conclu concernant les quotas d'intégration dans les forces terrestres". Engagé du 6 au 30 novembre dans les régions de Gao, de Tombouctou et de Kidal, le processus DDR a concerné 1 600 combattants, dont 1 423 issus de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), de la Plateforme et d'autres groupes politico-militaires. "Les pas qui ont été faits sont très importants : l'enregistrement de l'ensemble des combattants est fait, et le DDR accéléré, qui est un projet test de la faisabilité du DDR, est pratiquement à son stade de finalisation", s'est félicité le ministre malien de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine Bouaré. Affirmant, que cette opération test "est sur le point d'être conclue", le ministre a également promis que les autorités vont "tirer les leçons de ces réalisations". Mais s'il juge que la suite du volet DDR pourra se faire "rapidement", il y pose une condition : "Que nous réunissions les moyens financiers nécessaires".
Mise en place des autorités intérimaires La mise en place des autorités intérimaires est l'un des aspects prioritaires dans le processus. Dix administrations intérimaires ont été mises en place au niveau des cercles dans les régions de Kidal, de Ménaka, de Tombouctou et de Taoudenni. Mais le déploiement est lent, a-t-on indiqué. Au cours du dernier trimestre de l'année 2018, "le pourcentage d'administrateurs civils présents sur leurs lieux d'affectation dans le nord et le centre du Mali a légèrement augmenté par rapport à la période précédente, passant de 31 % à 34% ", lit-on dans le rapport d'Antonio Guterres. A titre d'exemple, si les gouverneurs de Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal et Ménaka sont bel et bien en poste, le gouverneur de Taoudenni, lui, "a continué de travailler depuis Tombouctou". "On va doucement avec l'installation des autorités intérimaires pour ne pas créer des problèmes supplémentaires", explique Sidi Brahim Ould Sidati, signataire de l'accord de paix en 2015 pour le compte de la CMA. "Si nous voyons qu'il y a des problèmes dans certains lieux, on temporise". "Installer les autorités intérimaires n'est pas une fin en soit", abonde, dans le même sens, le ministre Lassiné Bouaré, qui insiste sur le manque de moyens. "Il faudrait des ressources pour que ces autorités se mettent à fonctionner, afin de déclencher une dynamique de développement local", a-t-il dit.