Les firmes de montage de voitures sont appelées, à l'avenir, à fournir "entre 10 et 20% de véhicules roulant en Sirghaz de façon à inverser la tendance actuelle" en augmentant la part d'utilisation de ce type de carburant, a déclaré, à Médéa, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Le ministre a saisi l'occasion pour annoncer qu'un cahier des charges "en cours d'élaboration", en collaboration avec le ministère de l'Industrie. Le ministre du secteur a indiqué que ce cahier des charges définira "la part de véhicules dotés de kit Sirghaz qui va sortir, plus tard, des ateliers de montages en SKD installés dans le pays". M. Guitouni a également indiqué, en marge de l'inauguration de la station-service "Naftal" de Beni-Slimane, à 70 km à l'est de Médéa, que l'objectif de cette nouvelle démarche est d'arriver au seuil d'un million de véhicules roulant en Sirghaz, à l'horizon 2021. D'ailleurs il n'a pas omis d'insister au passage, sur "l'impératif de changer de mode de consommation et d'inverser la tendance actuelle qui privilégie l'utilisation d'autres carburants, notamment l'essence et le gasoil, au dépend du Sirghaz, plus économique et moins polluant". Récemment, Mustapha Guitouni avait bien instruit les responsables de Naftal à généraliser cette opération à travers tous les centres enfûteurs relevant de cette entreprise au niveau de l'ouest du pays. Il a déclaré que Naftal ne peut, à elle seule, assurer cette tâche mais qu'elle doit générer de nouveaux postes d'emploi pour accentuer le rythme d'installation des kits et de mettre à la disposition des usagers le produit Sirghaz. Le ministre de l'énergie avait également insisté sur la nécessité d'augmenter la capacité d'installation des kits de Sirghaz de véhicules pour passer de 10 à 50 véhicules par jour au niveau des centres ouverts. L'objectif est d'atteindre, selon le ministre, les 500.000 kits à installer annuellement à l'échelle nationale afin de réduire la facture d'importation des carburants, estimée actuellement à 2 milliards USD. Question chiffres, le nombre de véhicules convertis au gaz de pétrole liquéfié carburant (GPL/c) a été de 60.000 unités en 2017 (contre 43.000 en 2016), comme l'a indiqué dernièrement le Directeur de la division de régulation économique auprès de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Samir Houghlaouène. Globalement, sur un parc de véhicules essence estimé à 3,2 millions d'unités, le nombre de véhicules disposant d'un kit GPL/c est de 325.000, soit un taux de conversion du parc essence de 10%, a précisé le même responsable lors d'une conférence de presse sur le lancement du programme dédié à la conversion des véhicules au GPL/c et les perspectives de son développement aux horizons 2021 et 2030. Quant au coût de conversion d'un véhicule au GPL-c, il oscille entre 60.000 et 70.000 dinars, sachant que le délai d'amortissement de la conversion est estimé à 13 mois au maximum. Selon M. Houghlaouène, avec 20.000 véhicules /an, la Société nationale de commercialisation et de distribution de produits pétroliers (Naftal) détient la plus grande capacité de conversion, soit 17% de la capacité nationale, suivie de la Sarl Ghazal avec 15.000 véhicules/an, soit 13% de la capacité nationale. Pour ce qui est de la consommation du GPL/c, elle a atteint 450.000 tonnes en 2017, en hausse de 28%, a-t-il fait savoir. Sur ce point, il a précisé que la consommation annuelle moyenne d'un véhicule GPL/c est de 1,38 tonne, soit 2,62 m3, correspondant à un kilométrage moyen annuel parcouru avec ce carburant de 26.224 kilomètres. Enfin et pour sa part, le Directeur des projets auprès de l'Agence nationale pour la promotion et de la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), Kamel Dali, a fait savoir que le nombre de centres de conversion est actuellement de 150 composés de 45 centres appartenant à Naftal et 105 à des opérateurs privés.