Les attentats terroristes perpétrés vendredi contre les mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, ayant fait 49 morts parmi les fidèles et une cinquantaine de blessés, ont suscité de vives réactions en France dans la classe politique. Faisant part de sa compassion, le président Emmanuel Macron a indiqué dans un tweet que la France "se dresse contre toute forme d'extrémisme et agit avec ses partenaires contre le terrorisme dans le monde". Le président de l'Assemblée nationale française, Richard Ferrand, a écrit sur son compte Twitter? : "Les attaques terroristes contre les mosquées de Christchurch rappellent tragiquement que les folies humaines tournent souvent leurs armes contre des lieux de culte. Face à la barbarie et à la haine, hommage attristé aux victimes, sincère solidarité avec tous leurs proches". Au niveau de la classe politique, le tête de liste du parti Les Républicains (LR) aux élections européennes, François-Xavier Bellamy, s'est dit "de tout cœur avec les proches des victimes de l'attentat de Christchurch", estimant qu'une civilisation "commence quand se rompt le cycle infernal de la violence et de la vengeance". Pour le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, "le cœur serré et l'effroi complet devant l'assassinat de pauvres gens en prière. La haine des musulmans est aussi un poison mortel dans nos sociétés". Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national (RN) s'est dit formuler "une condamnation très forte de cet attentat d'où qu'il vienne". "Moi je ne fais pas le tri entre les gens qui attentent à la vie d'autrui. Que ce monsieur soit d'extrême droite, d'extrême gauche, ou de la planète Mars ne fait pas de différence", a-t-il expliqué. De son côté, la tête de liste du Parti communiste français (PCF) pour les élections européennes, Ian Brossat, "l'extrême droite tue, ses idées nauséabondes sèment la mort. Ne jamais l'oublier et les combattre pied à pied".? La cheffe de file des députés socialistes, Valérie Rabault, a qualifié cette attaque contre les musulmans de "violence inouïe", déclarant apporter sa "solidarité" avec la Nouvelle-Zélande, les habitants de Christchurch et la communauté musulmane, "dramatiquement endeuillée". Pour le tête de liste des Verts, Yannick Jadot, a exprimé "une très grande peine pour les victimes, pour les familles". "Il faut trouver un projet de société plus apaisé (...) que tout le monde se sente un peu plus en confiance et surveiller tous ces apprentis terroristes", a-t-il proposé. Condamnation de la communauté internationale L'attentat terroriste qui a tué 49 personnes en blessant 50 autres dans des fusillades qui ont ciblé deux mosquées de la ville de Christchurch, au Sud de la Nouvelle-Zélande, durant la prière du vendredi, a suscité de nombreuses réactions de la communauté musulmane dans le monde et de pays occidentaux qui ont condamné à l'unanimité un acte "criminel" et "raciste" visant des innocents dans un lieu de culte. Cet acte "criminel sans précédent" perpétué contre des fidèles au cours de la grande prière du vendredi "nous bouleverse et nous attriste", a affirmé le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, soulignant que ce genre de terroristes "ne respecte ni les vies humaines, ni les lieux sacrés en commettant une attaque programmée et préméditée car filmée par les auteurs". "Il s'agit bien d'un acte terroriste horrible, terrifiant et horrifiant, et non pas un acte commis par un tireur isolé comme certaine presse le fait croire", a souligné M. Zekri, dans un communiqué. "Les criminels de cette attaque sanglante doivent rendre compte de leur crime et de leur lâcheté devant la justice le plus rapidement possible", a demandé le président de l'observatoire, exprimant "sa colère, son indignation et son dégout à l'égard de tels actes". Par ailleurs, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a indiqué avoir appris "l'horrible" attentat criminel avec "horreur, indignation et stupeur", soutenant que les victimes ont été "mises à mort par un terroriste haineux et raciste, partisan d'une théorie islamophobe des plus dangereuses au monde". "Nous apportons notre fraternel soutien aux familles des victimes et des blessés, notamment en ce jour sacré de la prière hebdomadaire du vendredi pour tous les musulmans du monde", a-t-il indiqué, appelant tous les musulmans à être "vigilants" lors de l'accomplissement de leurs devoirs religieux. La prière du vendredi à la Grande Mosquée de Paris a été suivie par la prière de l'Absent (Salat-el-Ghaïb) sur les victimes des attentats terroristes et celles du crash dimanche du Boeing 737 MAX 8 de la compagnie Ethiopian Airlines alors qu'il effectuait la liaison Addis Abeba-Nairobi. Ce crash a fait 157 personnes, rappelle-t-on. Pour sa part, le grand imam de l'institution religieuse Al-Azhar au Caire, Cheikh Ahmed al-Tayeb, a affirmé dans un communiqué que "ces attaques terroristes contre des lieux de prière doivent nous inciter à ne pas être tolérants avec les courants et les groupes racistes qui commettent ce genre d'actions abjectes". Ces attaques sont le "résultat de la prolifération du discours islamophobe dans plusieurs pays, y compris dans ceux qui sont réputés pour la coexistence de leur population", a ajouté Cheikh al-Tayeb appelant à "multiplier le efforts pour soutenir les valeurs de la tolérance et de la co-existante au sein de la société d'un même pays". La tuerie perpétrée dans deux mosquées en Nouvelle Zélande a été également condamnée par plusieurs pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite et le Qatar ont tous deux dénoncé cette attaque qualifiée de "terroriste" par les autorités néo-zélandaises, la pire contre des musulmans dans un pays occidental. L'Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus saints de l'islam, a condamné "avec force la tuerie dans les deux mosquées" dans la ville de Christchurch, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ryadh a confirmé qu'un ressortissant saoudien avait été légèrement blessé lors des attaques. Les Emirats arabes unis et Bahreïn ont également condamné les attaques, tout comme le Koweït et Oman. Abou Dhabi a condamné le "meurtre de personnes innocentes" et dit être "totalement solidaire avec la Nouvelle-Zélande, un Etat ami, pour combattre l'extrémisme et le terrorisme et sauvegarder la sécurité de ses citoyens et de tous ses résidents", tandis que Bahreïn a présenté ses condoléances aux familles des victimes de l'attaque "contraire à tout principe religieux, et toute valeur morale et humaine". L'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani a de son côté condamné l'attaque et affirmé rejeter "le terrorisme, l'extrémisme, quel que soit le motif ou les raisons" dans un tweet. L'Indonésie a elle aussi condamné ces attaques par le biais du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Arrmanatha Nasir, qui a indiqué que "deux citoyens indonésiens ont été blessés dans la fusillade. Il s'agit notamment d'un père et son fils qui reçoivent actuellement les soins médicaux à l'hôpital de Christchurch". Au moins 6 Indonésiens se trouvaient à la mosquée Al Noor au moment de la fusillade, précisent des témoins qui se trouvaient sur les lieux de la fusillade.
L'UE et Washington condamnent un acte "brutal" et "insensé" Pour sa part, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a condamné un acte "brutal" et "insensé" perpétré à l'encontre de "de personnes innocentes dans leur lieu de culte". Ces actes sont "aux antipodes des valeurs et de la culture de la paix et de l'unité que l'UE partage avec la Nouvelle-Zélande", a ajouté M. Juncker qui assure la Nouvelle-Zélande du soutien de l'UE, tout en exprimant ses sincères condoléances aux proches des victimes ainsi qu'à l'ensemble de la communauté musulmane. De son côté, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exprimé "la pleine solidarité" de l'UE avec les autorités et le peuple néo-zélandais en cette période extrêmement difficile, ainsi que sa disposition à apporter tout le soutien nécessaire, y compris à travers le renforcement de la coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme. "Les attaques contre les lieux de culte sont des attaques contre nous tous, qui attachons de l'importance à la diversité et à la liberté de religion et d'expression, qui constituent le fondement de la société néo-zélandaise et que l'Union européenne partage", a-t-elle souligné. Et de conclure que "de tels actes renforcent notre détermination à nous attaquer, avec l'ensemble de la communauté internationale, aux défis mondiaux du terrorisme, de l'extrémisme et de la haine". Le gouvernement espagnol a fait part de ses condoléances les plus sincères aux autorités et au peuple de la Nouvelle-Zélande, pays partenaire de l'Espagne en matière de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, a indiqué un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères. Le président américain Donald Trump a, lui, condamné "l'horrible massacre dans des mosquées" en Nouvelle-Zélande, dénonçant la mort "insensée" de 49 "innocents" après les attaques commises contre deux mosquées à Christchurch. "Mes plus sincère s condoléances et mes meilleures pensées vont au peuple de Nouvelle-Zélande après l'horrible massacre dans des mosquées. 49 personnes sont mortes de manière si insensée, avec tant d'autres gravement blessées", a-t-il écrit sur Twitter, assurant que "les Etats-Unis sont aux côtés de la Nouvelle-Zélande." La Maison Blanche, par la voix de sa porte-parole Sarah Sanders, a également "fermement condamné" un "acte de haine brutal", et assuré sa "solidarité avec le peuple de Nouvelle-Zélande et leur gouvernement", dans un communiqué. L'Algérie condamne avec force l'attaque L'Algérie condamne "avec la plus grande force" les attaques terroristes "criminelles" survenues vendredi contre deux mosquées dans la ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande, ayant fait 49 morts et une cinquantaine de blessés, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. "Nous condamnons avec la plus grande force les attaques terroristes criminelles perpétrées ce jour, 15 mars 2019, contre deux mosquées dans la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, lesquelles ont fait de nombreux morts dont des femmes et des enfants, venus accomplir la prière du vendredi", a indiqué le porte-parole du ministère dans une déclaration. "Nous nous inclinons devant le martyr de ces innocentes victimes et présentons nos sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches, tout comme, nous assurons de notre compassion et de notre solidarité les familles des blessés", a ajouté M. Benali Cherif. "Ces actes de terreur perpétrés par des extrémistes fanatiques formatés par des discours chauvinistes, haineux, discriminatoires et racistes, interpellent toutes les consciences sur la nécessité impérieuse d'une action tout-azimut de l'ensemble des acteurs politiques dans toutes les sociétés pour faire face, avec tous les moyens possibles, aux porteurs du discours et de l'idéologie de l'exclusion, de la discrimination et de haine", a-t-il souligné. "La communauté internationale se doit de redoubler les efforts pour lutter contre le phénomène de la xénophobie et de combattre toutes ses manifestations, à travers la consécration des valeurs de paix, de tolérance et du vivre ensemble", a conclu le porte-parole. Le bilan des attaques contre deux mosquées de la ville néo-zélandaise de Christchurch a grimpé à 49 morts, selon les autorités, notant que l'un des tireurs est un extrémiste de droite australien. Des témoins ont raconté pour leur part avoir vu des corps ensanglantés. Des enfants et des femmes figureraient parmi les morts. La police a demandé aux gens de ne pas partager "des images extrêmement pénibles" après la mise en ligne d'une vidéo montrant un homme blanc se filmant en train de tirer sur des fidèles dans une mosquée.