Le gouvernement malien a annoncé dimanche la dissolution d'un groupe de chasseurs traditionnels "dogons" accusé d'exactions et le limogeage des principaux chefs de l'armée, au lendemain du massacre de quelque 130 Peuls dans le centre du pays. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a réuni un Conseil des ministres extraordinaire "pour annoncer la dissolution de l'association +Dan Nan Ambassagou+ pour dire clairement aux uns et aux autres que la protection des populations restera le monopole de l'Etat", a déclaré à la presse le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga à l'issue de la réunion. M. Maïga a également annoncé "la nomination de nouveaux chefs militaires". Les responsables de l'armée limogés sont le chef d'état-major général des armées, M'Bemba Moussa Keïta, et ceux de l'armée de Terre et de l'Air, ont indiqué des sources au ministère malien de la Défense. "Au moins 134 civils, y compris des femmes et des enfants, auraient été tués et au moins 55 blessés" à la suite de l'attaque samedi du village d'Ogossagou-Peul, dans la zone de Bankass (centre), près de la frontière avec le Burkina Faso, a indiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué samedi soir. L'association de défense des droits des populations pastorales Kisal a annoncé un bilan de "134 morts dont des femmes, enfants, vieillards, adultes et adolescents", dimanche sur sa page Facebook. Cette tuerie s'est produite en pleine visite du Conseil de sécurité de l'ONU au Mali et au Burkina Faso voisin. Elle est le fait de chasseurs dogons présumés, selon des sources concordantes.
La France salue l'engagement du gouvernement La France a salué lundi l'engagement du gouvernement malien à dissoudre les milices qui "alimentent la terreur dans cette région", a indiqué le Quai d'Orsay qui a condamné les violences ayant fait plus de 130 morts dans le centre du Mali. "La France salue l'engagement du gouvernement malien à dissoudre les milices qui alimentent la terreur dans cette région et qui doivent être désarmées", a déclaré la porte-parole du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Agnès Von Der Mühll, appelant les autorités à "tout mettre en œuvre" pour "retrouver et juger les auteurs de ces massacres". Le gouvernement malien a dissous dimanche une milice de chasseurs "dogons" et limogé les chefs de l'armée, suite au massacre de plus de 130 Peuls dans le centre du pays, une attaque la plus meurtrière au Mali depuis au moins six ans. A cet effet, la France a condamné avec la "plus grande fermeté" les violences qui ont endeuillé le centre du Mali, a ajouté la porte-parole, soulignant que la France continuera d'appuyer les efforts visant à assurer la protection des populations et à créer les conditions d'un dialogue et d'une réconciliation nationale, "plus que jamais nécessaire au centre du Mali". La France intervient militairement au Mali depuis janvier 2013, rappelle-t-on, à l'appel du gouvernement malien pour lutter contre le terrorisme et protéger ses intérêts économiques dans la région.