D'intenses efforts sont menés actuellement aux niveaux national et international pour le règlement du conflit libyen dans la perspective de la tenue prochaine de la conférences de dialogue inclusif et de réconciliation nationale devant permettre d'entrevoir une solution à la crise qui frappe le pays depuis 2011. En effet, la cité historique de Ghadamès s'apprête à accueillir une conférence nationale du 14 au 16 avril prochain au centre de la Libye, sous l'égide de l'ONU, dont l'ordre du jour sera focalisé sur l'élaboration d'un calendrier électoral, comprenant la fixation de dates pour la tenue des élections législatives et présidentielle. Il est question également de se mettre d'accord sur la Constitution devant servir de base juridique afin de parvenir à une stabilité des institutions et un retour de la sécurité, mais aussi pour remettre sur pied l'économie du pays. Le chef de la Mission des Nations unies en Libye (MANUL), Ghassan Salamé, a rassuré, dans ce contexte, que toutes les parties et catégories politiques libyennes, sans exception et exclusion, seront invitées à cette conférence à laquelle doivent prendre part entre "120 et 150 personnes". Ces assises exclusivement inter-libyennes sont le résultat d'une longue série de consultations et de réunions préparatoires ayant eu lieu dans 57 villes du pays, a souligné M. Salamé, appelant le peuple libyen à "ne pas gâcher l'opportunité pour construire un Etat unifié, civil, souverain, compétent et juste". Dans le même esprit, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a indiqué que "les Libyens devront être en mesure de définir des solutions pouvant créer les conditions permettant d'unifier les institutions et de faire progresser les questions politiques qui demeurent en suspens". S'exprimant à l'issue d'une réunion de haut niveau du "Quatuor libyen", qui a regroupé samedi dernier, la Ligue arabe, l'Union européenne, l'Union africaine (UA) et les Nations Unies, M. Guterres a exprimé, à l'occasion, son espoir de voir aboutir le processus politique libyen en vue de résoudre la crise qui paralyse le pays. "Le peuple libyen pense que ça suffit, qu'il faut la paix et qu'il faut qu'un pays riche puisse assurer à ses citoyens la prospérité à laquelle ils ont droit", a soutenu encore M. Guterres.
L'initiative de l'UA pour la réconciliation nationale saluée Parallèlement aux efforts de l'ONU, l'UA a proposé, pour sa part, d'organiser en juillet prochain une conférence de réconciliation nationale à Addis Abeba (Ethiopie) afin de réunir les différentes parties libyennes dans l'objectif de sortir la Libye du chaos. Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, qui a fait cette annonce à partir de Tunis en marge des travaux de la 30e session du Sommet arabe, a soutenu que la conférence de réconciliation sera une "opportunité" pour que tous les acteurs politiques libyens discuteront du sort de leur pays. En visite lundi à Tripoli, M. Faki a fait part de cette proposition au président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale (GNA), Fayez Serraj, précisant que "toute décision sur la question libyenne devait être exclusivement libyenne sans l'ingérence étrangère". En Libye, les démarches de l'ONU et de l'UA pour résoudre la crise ont été saluées fortement par les dirigeants libyens. Dans ce sillage, le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale de Libye (GNA), Fayez Serraj a affirmé qu'il est temps de trouver un consensus pour sortir le pays de sa crise actuelle, d'unifier les institutions de l'Etat et d'organiser des élections présidentielles et parlementaires sur une base constitutionnelle saine. Le commandant de l'Armée nationale libyenne (ANL) Khalifa Haftar, a assuré, quant à lui, que les parties libyennes pourraient trouver un accord concernant la formation de l'armée et d'un gouvernement d'union nationale. "Une avancée dans la crise est possible d'ici deux semaines", a-t-il fait savoir en marge du Forum de la jeunesse organisé dimanche à Benghazi. Cette déclaration de Khalifa Haftar conforte à bien des égards le discours tenu par le secrétaire général des Nations unies lors de sa participation aux travaux du sommet de la Ligue arabe à Tunis. M. Guterres a souligné que l'ONU, l'UA, l'UE et la Ligue arabe œuvrent étroitement ensemble pour soutenir les "Libyens afin d'assurer le succès du processus politique en Libye dans l'intérêt du peuple libyen et de la paix et de la sécurité mondiales". "J'espère que les dirigeants libyens comprendront l'énorme responsabilité qui est la leur, qu'ils seront en mesure de trouver ensemble des solutions pour l'avenir de la Libye, dans l'intérêt du peuple libyen et de toute la région", a affirmé, en outre, M. Guterres. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi. Les autorités libyennes ne parvenant pas à contrôler les dizaines de milices formées d'ex-insurgés qui font la loi face à une armée et une police régulières divisées et affaiblies. Sur le plan politique, deux autorités se disputent le pouvoir dans le pays, à savoir le Gouvernement d'union nationale, établi fin 2015 par un accord parrainé par l'ONU et basé à Tripoli, et une autorité rivale, installée dans l'est, contrôlé par l'Armée nationale autoproclamée par le commandant Khalifa Haftar.