Puisque le peuple a exigé dès le départ des marches, le départ du système et de ses symboles, de toute sa domination et son hégémonisme pour la gestion de la période de transition, la tendance et l'évolution de la situation est grande d'entretenir encore le flou tant la confrontation entre les décideurs actuels et la rue est à risques. Les articles 7, 8 et 102 de la Constitution avancés pour la sortie de crise semblent aux yeux des clameurs citoyennes loin de se mettre en mouvement dans la direction exigée ? Une approche pour pratique et expédiente qu'elle puisse être, ne répond pas complètement aux revendications du " hirak ". Ce qui a été proposé au mouvement citoyen depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika, ne répond pas à ce qui est attendu par les revendications exprimées depuis le 22 février dernier. Les décideurs politiques du moment, pour un minimum d'apaisement de la crise, doivent maintenant se définir pour trouver un cadre d'action approprié qui cueillera l'adhésion des citoyens. Ainsi, face au dilemme où les tenants d'une sortie de crise au-dessus de la volonté populaire, il appartient au Haut Commandement de l'ANP, au nom du civisme et du pacifisme dont se réclame la rue depuis neuf vendredis et de patriotisme qui a toujours caractérisé les marches populaires, de présenter une alternative idéologique et politique dont les principes et les motivations resteront valables tout au long de la période de transition qu'il y ait détente, cohésion ou rupture avec la classe politique l'essentiel serait de mettre en valeur la souveraineté du peuple. C'est la voie à suivre si l'on veut se débarrasser de la tutelle indirecte ou occulte de l'administration sur la prochaine élection présidentielle et sa suite sur l'avenir et le destin de l'Algérie. Il s'agit dans ces conditions de mettre en surface la démocratie et de donner un contenu positif et dynamique au mouvement citoyen afin de reconnaître son rôle historique vers la promotion d'une révolution indispensable pour la naissance d'une nouvelle ère républicaine. Un idéal commun ne suffit point : encore faut-il que tout le monde sans exception accepte l'exigence d'une demande populaire commune, la nécessité d'une action vraiment concrète et solidaire, lesquelles devraient aboutir à l'élaboration d'un ensemble de voies et moyens cohérents de principes et d'objectifs souscrits par tous sans réserve, ni restriction, réglementant d'une façon rigoureuse la période de transition et conditionnant des prises de positions patriotiques dans un cadre global répondant aux besoins politiques de la mauvaise phase actuelle que traverse le pays. Il faut reconnaître que le cadre actuel dans lequel évolue la maîtrise de la crise est insuffisant pour assurer la transition, voire l'organisation de la prochaine élection présidentielle. Le temps est venu de songer à l'élaboration d'une autre feuille de route de sortie de crise qui traduira sans équivoque les revendications politiques et démocratiques du mouvement citoyen, les exigences d'une société qui cherche son épanouissement dans tous les domaines. Le temps est également venu dans le cadre du vouloir pressant du peuple à un profond changement du système à mieux prendre en compte le signe précurseur de cette volonté de la société algérienne de s'organiser politiquement sous le chapiteau de la démocratie républicaine pour une action plus efficace et plus systématique de mettre en place les fondements d'un Etat de droit, garant, somme toute, de la fidélité au Message de Novembre 54, de la cohérence nationale et d'une présence effective du peuple dans la prise de décisions nationales. La détermination politique, optimisme de la volonté populaire devrait guider tout le monde dans la définition de la maîtrise juste de la crise présente, à partir d'une base qui pourra renforcer la stabilité du pays ; lui donner plus de crédibilité et permettre au peuple souverain d'apporter une contribution positive dans la naissance d'une nouvelle République.