C'est officiel, l'Etat prendra en charge tous les surplus financiers induits par la hausse des prix des matériaux de construction qui se répercutent sur le coût du logement. C'est ce qu'a affirmé, samedi depuis Laghouat, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa. Il a précisé, en marge d'une visite d'inspection de projets de logements et d'amélioration urbaine, que "l'Etat payera à son juste prix le logement construit par les entrepreneurs", estimant que la hausse du prix du rond à béton sur le marché mondial sera prise en considération dans le prix du logement. "Ce qui n'est pas le cas, a-t-il relevé, pour le ciment dont le prix n'a pas connu d'augmentation, mais dont les arrêts techniques programmés de quelques cimenteries ont créé une situation de rareté de ce produit sur le marché ayant conduit certaines personnes à s'adonner à la spéculation". Il est clair, en tout cas, que la hausse des prix des matériaux de construction, notamment ceux du ciment et du rond à béton, n'a pas été sans conséquence sur le rythme des réalisations des différents programmes de construction de logements en Algérie. Une situation difficile il, faut le reconnaître, qui fait encourir aux entreprises des surcoûts assez importants, chamboulant radicalement leur plan de travail et, surtout, affectant sensiblement leurs finances. Pour les futurs locataires des logements sociaux-locatifs , cette nouvelle ne peut être qu'accueillie à bras ouverts. Le département de Noureddine Moussa compte mettre en place une stratégie à même de mettre fin à la crise, ou, tout au moins, en atténuer les effets. L'engagement a été pris en tous cas. Reste à voir sa concrétisation sur le terrain. Dans sa visite d'inspection à Laghouat , le ministre de l'Habitat a rappelé que l'Etat a pris des mesures de contrôle à la source, signalant qu'avec la reprise de la production par les cimenteries, cette situation "a tendance à disparaître" et que le marché "sera prochainement régularisé". Abordant, par ailleurs, le problème des logements ruraux en voie de finition ou encore ceux abandonnés à travers l'ensemble du territoire national, le ministre a annoncé que son département a entamé une évaluation de la situation pour décider de la démarche à suivre selon la spécificité de chaque wilaya.