Les spéculateurs sur les prix du ciment seront sanctionnés, a annoncé le ministre de l'Habitat.Le prix du rond à béton sera, toutefois, subventionné car son augmentation s'est avérée justifiée. Le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, a annoncé, hier au Centre international de presse, lors de la conférence de presse hebdomadaire de son collègue de la Communication Abderrachid Boukerzaza, qu'un Conseil interministériel tenu la veille a conclu que les prix de certains matériaux de construction, dont le ciment, n'ont connu qu'une faible augmentation à l'usine (environ 4%). La flambée du marché a été induite par la spéculation d'entrepreneurs. Il a alors affirmé que les entrepreneurs, dont la culpabilité sera avérée, seront sanctionnés. La hausse du coût à l'achat du rond à béton a suivi, quant à lui, selon le membre du gouvernement, la hausse des prix sur les marchés internationaux. M. Moussa a expliqué que le prix du baril du pétrole influe sur celui du rond à béton. Quand l'un augmente, l'autre le suit systématiquement. Le schéma inverse est juste. Comme l'augmentation du rond à béton est justifiée, le gouvernement a décidé de le subventionner en payant le différentiel aux entreprises de construction travaillant sur des projets dont l'Etat est le maître d'ouvrage. Le ministre de l'Habitat a estimé, néanmoins, que les autoconstructeurs devront faire face à l'inflation des matériaux de construction sans compter sur une quelconque aide de l'Etat. Noureddine Moussa a exposé brièvement le bilan du programme quinquennal de l'habitat et de l'urbanisme, qu'il a présenté dans la matinée en Conseil de gouvernement. Il a indiqué que 430 000 logements (dans le cadre des quatre formules, à savoir social-locatif, social-participatif, promotionnel et location-vente) ont été livrés à leurs attributaires. 540 000 sont en cours de réalisation. Il a parlé des programmes additifs pour le Sud et les Hauts-Plateaux et des problèmes rencontrés dans la recherche d'assiettes d'implantation pour les projets inscrits. Ainsi, le ministre a informé que les besoins sont de l'ordre de 12 000 POS (Plans d'occupation au sol), alors que le pays dispose actuellement d'uniquement 4 000 POS. Il a révélé, en outre, que quelque 800 PDAU (Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme) seront revus et corrigés pour améliorer l'aspect urbanistique des villes. La résorption de l'habitat précaire est également au programme du département de Noureddine Moussa, qui a assuré que les occupants des bidonvilles sont relogés par tranche de 70 000 tous les six mois. “Nous veillons à ce que les logements sociaux-locatifs soient distribués à ceux qui en ont réellement besoin”, a insisté le ministre. Répondant à une question d'un journaliste, il a confirmé que le vieux bâti préoccupe sérieusement les services de son ministère. À ce propos, il a rappelé que des comités de quartier ont été chargés pour prendre en charge l'entretien et la réhabilitation des espaces communautaires. Mais les citoyens ont refusé de dépenser de l'argent pour ces espaces. Il a informé que des experts internationaux seront reçus, au mois de juin à Alger, pour s'occuper de ce problème. Souhila H.