Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi affectées par la situation géopolitique entre l'Iran et les Etats-Unis alors que Wall Street est encouragée par un léger vent d'optimisme sur les négociations commerciales sino-américaines. À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,13% à 5.528,33 points. Le Footsie britannique a cédé 0,23% et le Dax allemand a abandonné 0,13%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,03%, le FTSEurofirst 300 de 0,43% et le Stoxx 600 de 0,36%. Sur la semaine, l'indice européen Stoxx 600 a gagné 1,57% et le CAC 40 a pris 2,99%, portés par des anticipations de baisse de taux aux Etats-Unis et en Europe après les discours très accommodants de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne. Selon le baromètre Fedwatch de CME Group, la probabilité d'une baisse des taux de la banque centrale américaine lors de la réunion de juillet est désormais estimée à 100%. Pour cette dernière séance de la semaine, les inquiétudes sur la situation géopolitique entre les Etats-Unis et l'Iran ont pris le dessus sur les marchés européens; Donald Trump a confirmé vendredi que l'armée américaine était prête à riposter à la destruction en vol d'un drone de l'US Navy par l'Iran mais a ajouté qu'il avait ordonné d'interrompre ces frappes "dix minutes" avant leur déclenchement. A ces préoccupations s'ajoute la journée des "quatre sorcières", marquée par l'expiration simultanée d'options et de contrats à termes sur les indices et les actions, pour expliquer l'orientation baissière des marchés. Après une ouverture en repli, les trois indices majeurs de la Bourse de New York se redressent timidement, tiraillés entre les tensions entre Washington et Téhéran d'une part et les nouvelles jugées encourageantes sur le commerce d'autre part. Donald Trump et Xi Jinping ont eu un entretien productif cette semaine en amont de leur rencontre prévue lors du G20 les 28 et 29 juin, a rapporté vendredi le Wall Street Journal, citant un haut fonctionnaire de l'administration américaine. Ces signes encourageants ont amené le vice-président Mike Pence à reporter son discours sur la politique chinoise, prévu initialement la semaine prochaine, pour ne pas interférer dans la bonne marche des discussions. Les investisseurs vont donc sûrement devoir patienter jusqu'à la rencontre entre les présidents américains et chinois pour avoir plus d'éclaircissement sur ce dossier sensible. Au moment de la clôture européenne, le S&P-500 était pratiquement stable (+0,01%) à 2.954,33 points, après avoir touché un record en séance à 2.964,15. Le Dow Jones gagnait 0,2% et le Nasdaq cédait 0,12%.
Valeurs L'indice Stoxx 600 de l'énergie a enregistré la plus forte progression sectorielle du jour (+0,69%), à la faveur de la hausse des cours du brut. Le secteur technologique a en revanché lâché 0,37% après l'avertissement sur ses ventes annuelles émis par IQE (-24,84% à la Bourse de Londres), un sous-traitant du marché des puces, qu'il explique par les restrictions américaines pesant sur les activités de Huawei. Dans son sillage, STMicro a perdu 1,25% et AMS 3,92%. La plus forte baisse du Stoxx 600 est revenue à SES: -4,86%. Selon des traders, l'opérateur européen de satellites serait en contact avec des analystes pour les prévenir que le deuxième trimestre en cours pourrait être plus difficile que prévu. Natixis poursuit sa descente aux enfers. Après avoir chuté de 11,8% jeudi en réaction à la décision de Morningstar de suspendre le suivi d'un fonds de sa filiale britannique H2O Asset Management, le titre a encore perdu 2,13%. Natixis a indiqué vendredi que H2O avait enregistré 600 millions d'euros de décollecte depuis le début du deuxième trimestre. Sur le plan macroéconomique, les premiers résultats des enquêtes mensuelles Markit auprès des directeurs d'achats ont montré une amélioration de l'activité dans le secteur privé en juin en Allemagne comme en France et l'indice d'activité composite PMI de la zone euro est ressorti à son plus haut niveau depuis novembre. Aux Etats-Unis, l'indice PMI manufacturier d'IHS Markit est ressorti à 50,1 en estimation flash pour juin alors que le consensus était de 50,4. Les reventes de logements ont par ailleurs augmenté en mai, soutenues par la baisse des taux d'intérêt immobiliers, un signal positif sur la santé de l'économie américaine.
Wall Street termine en légère baisse La Bourse de New York a fini vendredi une semaine marquée par une nette progression des indices sur une note baissière, les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran annulant les effets de l'espoir d'une embellie dans le conflit commercial avec la Chine. L'indice Dow Jones a perdu 34,04 points, soit 0,13%, à 26.719,13. Le S&P-500, plus large, a cédé lui aussi 0,13% (-3,72 points à 2.950,46). Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 19,63 points (0,24%) à 8.031,71. Sur l'ensemble de la semaine, le S&P a pris 2,20%, le Dow 2,41% et le Nasdaq 3,02%. Le S&P, qui avait signé jeudi un record de clôture à 2.954,18 dans le sillage des signaux accommodants lancés par la Réserve fédérale, a touché en début de séance un plus haut absolu à 2,964.15 avant de fléchir. Un soutien est venu de l'annonce que le vice-président américain Mike Pence avait renoncé à prononcer la semaine prochaine un discours consacré à la Chine afin d'éviter de raviver les tensions avec Pékin avant la rencontre prévue entre Donald Trump et Xi Jinping en marge du sommet du G20, les 28 et 29 juin à Osaka, au Japon. "Les investisseurs sont prudemment optimistes pour le sommet du G20", explique Michael Antonelli, stratégiste de marché chez Robert W. Baird. "S'il y a des progrès à cette occasion, les marchés vont s'en réjouir". L'élan à Wall Street n'a cependant pas duré, parce que l'effet Fed s'estompe mais aussi en raison des frictions entre Washington et Téhéran. Le président américain a confirmé vendredi que l'armée américaine était prête à riposter à la destruction en vol d'un drone de l'US Navy par l'Iran mais a ajouté qu'il avait ordonné d'interrompre ces frappes "dix minutes" avant leur déclenchement. Dans une interview accordée vendredi à la chaîne NBC News, Donald Trump se dit prêt à parler à l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution iranienne, ou au président Hassan Rohani, ce sans condition préalable.
Valeurs En Bourse, PayPal a pesé sur le Nasdaq avec un repli de 2,17% après l'annonce de la démission de son directeur général adjoint. Carnival a cédé pour sa part 4,51%, plusieurs intermédiaires ayant révisé leur objectif de cours après l'abaissement par le croisiériste de sa prévision de bénéfice annuel. Si elles ont pesé sur la tendance, les tensions avec l'Iran ont en revanche profité aux pétrolières en faisant monter les cours du brut. L'indice Stoxx de l'énergie a ainsi pris 0,82%.
Taux & chamges Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etats en zone euro ont fini en nette hausse, aidés par l'annonce d'un modeste coup d'accélérateur pour l'activité du secteur privé dans l'union monétaire au mois de juin. Le dix ans allemand a terminé à -0,285% contre une ouverture à -0,311%. Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans reprend six points de base à 2,06% après être tombé la veille à 1,974%, un plus bas depuis novembre 2016, dans la perspective de voir les taux d'intérêt américains baisser. L'indice dollar est quasiment inchangé face à un panier de devises de référence et s'achemine vers un repli d'environ 1% sur la semaine en raison des annonces de la Réserve fédérale, qui a ouvert la porte à une baisse de taux d'ici la fin de l'année. L'affaiblissement du dollar a comme souvent profité aux autres valeurs refuge: le yen a touché en début de séance un plus haut depuis début janvier à 107,04. L'euro reste au-dessus de 1,13 dollar, soutenu en outre par les derniers indices PMI supérieurs aux attentes.
Métaux Porté par la baisse du dollar, la perspective d'un assouplissement des politiques des grandes banques centrales et les tensions géopolitiques, l'or a atteint son plus haut niveau depuis six ans à 1.410,78 dollars l'once. Le zinc a atteint un plus bas depuis début janvier et les autres métaux industriels ont également reculé, les investisseurs s'inquiétant des incertitudes sur le sommet du G20 et les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran.
Émergents Fermée jeudi pour un jour férié, la Bourse de Sao Paulo réagit fortement aux annonces mercredi de la banque centrale brésilienne, qui, dans le sillage de la Réserve fédérale, a signalé un assouplissement à venir de sa politique monétaire. L'indice brésilien Bovespa a touché vendredi un plus haut historique et le real brésilien est revenu à un plus haut de trois mois face au dollar. L'agenda de ce lundi sera allégé en indicateur: seul l'indice Ifo du climat des affaires en zone euro est prévu à 9h00 GMT.