Les principales Bourses européennes évoluaient mardi sans tendance claire en début de séance, après une série de résultats de sociétés diversement accueillis. À Paris, l'indice CAC 40, après une ouverture dans le vert, cède 0,25% à 4.959,52 points vers 08h35 GMT. À Francfort, le Dax, lui aussi en hausse dans les tout premiers échanges, perd 0,06% et à Londres, le FTSE gagne 0,1%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,17%, le FTSEurofirst 300 0,2% et le Stoxx 600 0,14%. Aux valeurs, Casino recule de près de 5%, l'une des plus fortes baisses du Stoxx 600. Le distributeur a fait état de résultats annuels en hausse mais a annoncé une prévision de résultat opérationnel courant 2017 inférieure aux attentes des analystes. Iliad grimpe en revanche de plus de 2%. La maison-mère de l'opérateur télécoms Free a annoncé une hausse des investissements en 2017 et 2018 pour déployer ses réseaux fixes et mobiles après avoir porté l'an dernier sa part de marché dans le mobile à 18%, cinq ans après son lancement. Peugeot, meilleure performance du CAC avec une hausse de 0,82%, profite de plusieurs relèvements d'objectifs et de recommandations. Toujours à Paris, EDF a ouvert en baisse avant de repasser dans le vert. L'électricien a annoncé mardi le lancement de son augmentation de capital de quatre milliards d'euros destinée à renforcer sa structure financière. A la hausse, Just Eat, spécialiste de la livraison de repas, affiche la plus forte progression du Stoxx 600 après l'annonce d'un bénéfice 2016 en hausse de 93% et des prévisions optimistes pour 2017. A Francfort, Deutsche Bank recule encore de près de 3%, la plus forte baisse de l'EuroStoxx 50, au lendemain de l'annonce d'une augmentation de capital de huit milliards d'euros. La première banque allemande entraîne à la baisse l'indice des banques, qui recule de 0,6%, la plus forte baisse sectorielle en Europe. La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,18%, dans le sillage des marchés américains et sur fond de tensions géopolitiques en Asie au lendemain de nouveaux essais de missiles balistiques nord-coréens. L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) gagne néanmoins 0,5%. La Bourse de Sydney a progressé de 0,26% après le statu quo attendu de la banque centrale australienne sur ses taux. Wall Street a fini dans le rouge lundi, la prudence l'emportant après les essais de missiles nord-coréens et les dernières initiatives politiques de Donald Trump. Le Dow Jones a perdu 0,24% et le Nasdaq 0,37%. Sur le marché des changes, le dollar est pratiquement inchangé face à un panier de devises de référence, un peu au-dessus du plus bas d'une semaine touché lundi. Les cambistes attendent désormais les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, qui seront publiés vendredi, et la réunion de la Réserve fédérale la semaine prochaine, qui devrait se solder par une hausse de taux. L'euro évolue autour de 1,0590 dollar après le repli de 0,4% subi lundi. Le pétrole se stabilise, autour de 56 dollars le baril pour le Brent et de 53 dollars pour le brut léger américain.
Wall St marque une pause La Bourse de New York a fini en légère baisse lundi, les investisseurs observant d'un oeil sceptique les dernières turbulences en date entourant l'administration Trump à la Maison blanche, tout en s'inquiétant d'une nouvelle montée des tensions géopolitiques en Asie. L'indice Dow Jones a cédé 0,24%, soit 51,37 points, à 20.954,34. Le S&P-500, plus large, a perdu 7,81 points, soit 0,33%, à 2.375,31. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 21,58 points (-0,37%) à 5.849,18. Les trois indices restent cependant non loin de leurs records, le Dow Jones étant sur une série de quatre hausses hebdomadaires de suite et les deux autres sur une série de six. Cette journée du 6 mars marque le huitième anniversaire du creux 666,79 points touché par le S&P 500 lors de la crise financière de 2007-2009. Par rapport à ce point bas, l'indice de référence des gérants de fonds, qui a atteint un record de 2.400,98 points la semaine dernière, a rebondi de 260%. Depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine du 8 novembre, la hausse du S&P 500 est de 11%, les investisseurs ayant applaudi les promesses de baisses d'impôts, de dérégulation et de dépenses d'infrastructures du nouvel occupant de la Maison blanche. Mais le flou entourant ces propositions, la posture isolationniste de Donald Trump et l'incapacité de ce dernier à finaliser la formation de son gouvernement conduisent certains acteurs de marché à croire que l'élan qui pousse le marché actions depuis près de quatre mois est peut-être en train de toucher à sa fin. Les accusations, sans preuves, lancées au cours du week-end par Donald Trump contre Barack Obama, viennent ébranler encore un peu plus l'optimisme des intervenants, qui redoutent de voir cette affaire retarder la mise en œuvre du programme économique de la nouvelle administration. Donald Trump a accusé samedi Barack Obama de l'avoir fait placer sur écoute téléphonique au mois d'octobre durant les dernières semaines de la campagne présidentielle, et a traité son prédécesseur de "pauvre type".
Recul de l'action GM après la cession d'Opel "(...) les investisseurs ont déclenché le rallye en cours sur l'hypothèse que cette administration allait agir. Plus il y a de nouvelles suggérant une panique à Washington moins ils peuvent se dire que les mesures promises vont être mises en oeuvre", a estimé Jack Ablin, chargé des investissements chez BMO Private Bank. Donald Trump a par ailleurs signé une nouvelle version de son décret suspendant temporairement l'entrée sur le territoire des Etats-Unis des ressortissants de six pays musulmans d'Afrique et du Moyen-Orient au lieu de sept précédemment, l'Irak ne figurant plus sur la liste. L'ambiance du jour a également été plombée par la Corée du Nord, qui a tiré lundi quatre missiles balistiques à partir de sa base de Tongchang-ri, près de la frontière avec la Chine, dont trois sont tombés à environ 300 km des côtes japonaises, ont annoncé la Corée du Sud et le Japon. Tous ces éléments peuvent mettre sur le devant de la scène la valorisation très élevée de Wall Street. Le S&P 500 se traite à près de 18 fois les bénéfices futurs estimés contre une moyenne à long terme de quelque 15 fois, selon des données Thomson Reuters. Malgré le recul de Wall Street, le prix des emprunts du Trésor a légèrement baissé tandis que le dollar a pris plus de 0,1% face à un panier de devises internationales. Le billet vert a notamment progressé face à l'euro, qui a pâti de la décision d'Alain Juppé de définitivement renoncer à sa candidature à l'élection présidentielle française. La bonne tenue du dollar a pesé sur les cours du brut léger américain, qui a également souffert des prévisions de l'Agence internationale de l'énergie suggérant une hausse de la production du pétrole de schiste nord-américain. Le titre General Motors a finalement reculé de 0,84%, à 37,91 dollars, après avoir atteint en séance un pic de près de deux ans, à 38,55 dollars, suite à l'officialisation par PSA du rachat au constructeur américain de sa filiale Opel/Vauxhall, valorisée en tout à 2,2 milliards d'euros.
L'effet Trump sur les techs loin d'être épuisé Les valeurs technologiques ont mené la récente envolée des indices à Wall Street vers des records, et malgré le niveau élevé de ses valorisations, il figure encore parmi les secteurs préférés des gérants qui tablent sur une vague de dépenses d'investissement de la part des entreprises américaines. Les réductions d'impôts sur les sociétés et l'allègement de la réglementation promises par le président américain Donald Trump devraient doper ces dépenses en informatique dématérialisée, en automatisation industrielle et en connectivité, qui profiteront directement à la Silicon Valley, estiment de nombreux intervenants à Wall Street. "Les baisses d'impôts vont favoriser l'investissement dans tous les secteurs, et l'investissement des entreprises sera largement technologique", souligne Doug Cote, responsable de la stratégie chez Voya Investment Management. Les bonnes performances de grands noms du secteur comme Apple et Facebook ont contribué à faire du compartiment technologique le secteur le plus performants du S&P 500 depuis le début de l'année, en hausse de 10% par rapport à l'indice qui a progressé de 6% sur la période. "Il se peut qu'on assiste à un petit repli, mais nous restons acheteurs pendant les accès de faiblesse, car nous aimons les perspectives à plus long terme sur les deux à trois ans à venir", dit Terry Sandven (U.S. Bank Wealth Management). Les dépenses en informatique dématérialisée devraient augmenter de 21,5% par an jusqu'en 2020, presque sept fois plus vite que les dépenses informatiques dans leur ensemble, selon une récente estimation du cabinet de recherche IDC. Après huit années de hausse d'affilée, presque tous les secteurs à Wall Street se traitent à des multiples supérieurs à leur moyenne de long terme mais c'est plus particulièrement le cas pour le secteur technologique, selon Thomson Reuters Datastream. Ce secteur se traite à 17,9 fois ses résultats attendus (PER), contre une moyenne sur 10 ans de 14,5 fois. Le ratio PER est supérieur à sa moyenne de long terme depuis un an et sur cette période le secteur a augmenté d'environ 28%. "Je n'ai pas souvenir d'avoir connu une période aussi excitante," dit le Joel Kulinan, trader chez Wedbush.