Le Programme de développement des infrastructures en Afrique (Pida) a été officiellement lancé, hier, à Kampala (Ouganda), en marge du 15e Sommet de l'Union africaine. Le Pida est une initiative conjointe de la Commission de l'Union africaine, du secrétariat du Nepad et du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). A ce titre, M. Amadou Oumarou, coordinateur du Programme pour la BAD, a précisé que le Pida, a le mandat de fusionner toutes les initiatives continentales portant sur les infrastructures en un seul programme cohérent pour tout le continent, ainsi que le Programme d'action à court terme du Nepad, le Cadre stratégique à moyen et long termes du Nepad et l'initiative du plan directeur des infrastructures de l'Union africaine. Pour rappel, la BAD avait accueilli à Tunis, les 8 et 9 avril 2010, un important atelier du Pida, une des ultimes étapes préparant ce lancement officiel. Par ailleurs, le but du lancement de ce programme et d'informer le plus largement possible l'opinion publique sur le Pida et d'assurer sa promotion. Le président de la BAD, Donald Kaberuka, rappelle "les leaders africains ont été unanimes à appeler à une intégration régionale plus poussée en Afrique. Notre rôle en tant qu'institution de développement est de soutenir cette ambition affirmée en leur proposant des étapes réalistes et réalisables pour atteindre cet objectif". Dans ce sens, les infrastructures et l'intégration régionale sont au centre des priorités de la Stratégie à moyen terme 2008-2012 du Groupe de la BAD. Le secteur des infrastructures concentre à lui seul plus de la moitié des opérations de la Banque, dépassant les 6 milliards de dollars EU en 2009. Quant à l'objectif principal du Pida c'est de promouvoir le développement socioéconomique et la réduction de la pauvreté en Afrique grâce à la mise en œuvre des réseaux intégrés d'infrastructures régionales. L'étude sectorielle du Pida constituera une fondation pour la mise en place d'une vision de développement des infrastructures en Afrique, basée sur des objectifs stratégiques et des politiques sectorielles. L'idée est de prioriser les programmes des investissements régionaux et continentaux dans les domaines de l'énergie, transport, eau, télécommunication et TIC à court , moyen et long termes, jusqu'en 2030. En outre, ces études offriront également des recommandations en ce qui concerne les cadres institutionnels et légaux et les mécanismes de financement pour la mise en œuvre et le suivi des programmes. A ce sujet, le déficit en infrastructures en Afrique conduit à une croissance des coûts de production et des services, une baisse de la compétitivité des affaires, un impact négatif sur le flux des investissements directs étrangers vers le continent. Tout ceci influence le taux de croissance de l'économie et le développement social sur le continent. Pida, a été conçu pour faire face à ce déficit en mettant en place une vision commune et un partenariat global afin de développer des infrastructures durables et efficaces dans le but de promouvoir un développement socioéconomique et l'intégration de l'Afrique dans l'économie mondiale. Au sujet de financement de Pida, ces besoins sont estimés à 11,391.527 USD. Ce montant inclut le coût du panel d'experts (financé par DFID), des ateliers sectoriels de consultation au niveau régional (financé par le FSN et l'UE) et la mise en place d'une base de données d'infrastructures (financée par l'UE).