Les pays membres de l'OPEP et leurs partenaires, qui pompent la moitié du pétrole du globe, ont reconduit leur accord de limitation de production pour faire face au boom de l'offre américaine. En effet, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé de prolonger ses ajustements de production volontaires convenus lors de sa précédente rencontre pour une période supplémentaire de neuf mois, à partir du 1er juillet courant, a annoncé l'Opep à l'issue de sa 176e Réunion tenue lundi à Vienne (Autriche). "Compte tenu des fondamentaux actuels et du consensus sur les perspectives pour le reste de 2019, la Conférence des Etats membres de l'Opep a décidé de prolonger les ajustements de production volontaires convenus lors de sa 175e réunion pour une période supplémentaire de neuf mois à partir du 1er juillet 2019 jusqu'au 31 mars 2020", précise-t-on dans un communiqué rendu public sur le site web de l'Organisation. A travers cette décision, les pays membres ont confirmé leur volonté de rester centrés sur les fondamentaux et leur volonté de créer un marché du pétrole stable et équilibré, dans l'intérêt des producteurs, des consommateurs et de la santé de l'économie mondiale, a ajouté la même source. Lors de cette réunion, la Conférence des Etats membres de l'Opep a examiné le rapport du Secrétaire général, le rapport et les recommandations du Comité de suivi ministériel conjoint Opep et non Opep (JMMC), dont les travaux ont été appuyés par le Comité technique mixte (JTC) et le Secrétariat de l'OPEP, le rapport du Conseil de la Commission économique, ainsi que diverses questions administratives. Dans ce cadre, elle a pris note de l'évolution du marché pétrolier depuis sa dernière réunion tenue les 6 et 7 décembre 2018 à Vienne et a examiné les perspectives du marché pétrolier pour le reste de 2019 et jusqu'en 2020. "La croissance de la demande de pétrole pour 2019 a été révisée à la baisse depuis la dernière réunion de la Conférence pour atteindre 1,14 million de barils par jour (mb / j) et que l'offre hors Opep en 2019 devrait croître à un rythme soutenu de 2,14 millions de bpj", selon le communiqué. La Conférence de l'Opep a, d'autre part, reconnu les récents niveaux record de conformité aux ajustements volontaires de la production effectués par tous les pays participants dans la "Déclaration de coopération". Elle a également noté qu'"il restait vital que chaque pays participant assume l'entière responsabilité de ses propres ajustements". Dans ce cadre, le Comité de suivi ministériel conjoint Opep et non Opep (JMMC) a été prié de surveiller avec "vigilance la mise en œuvre rapide et équitable" de l'extension des ajustements de production, ainsi que de l'évolution du marché pétrolier et de faire rapport au président de la Conférence de manière régulière. La Conférence de l'Organisation a reconnu "le rôle crucial" joué par les pays non membres de l'Opep dans la "Déclaration de coopération". A cet égard, elle a souligné l'importance de la 6e réunion ministérielle des pays de l'OPEP et des pays non membres de l'OPEP qui se tient mardi à Vienne. D'autre part, la Conférence des Etats membres de l'Opep a approuvé le projet de charte de la coopération et a invité les pays membres à le suivre dans le cadre de leurs processus nationaux respectifs. Enfin, cette rencontre a renouvelé le mandat de M. Mohammad Sanusi Barkindo en tant que Secrétaire général de l'Organisation pour une nouvelle période de trois ans, conformément à l'article 28A du statut de l'Opep, avec effet à partir du 1er août 2019. La prochaine réunion ordinaire de la Conférence de l'Opep sera tenue à Vienne le 5 décembre 2019. Pour rappel, l'Opep avait convenu, en décembre 2018, avec dix pays producteurs non-Opep, la Russie à leur tête, d'une baisse conjointe de leur production de 1,2 million de barils/jour à partir du 1er janvier 2019, pour une période de six mois, avec une réduction de 800.000 barils/jour par l'Opep et de 400.000 barils/jour par ces pays producteurs non-Opep.
Équilibre et stabilité du marché Le président de la Conférence de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) et ministre du Pétrole du Venezuela, Manuel Salvador Quevedo Fernandez a indiqué lundi à Vienne que l'Organisation reconnaît que le défi consistant à équilibrer le marché pétrolier et à maintenir sa stabilité est "un processus continu et une responsabilité partagée." "La taille de notre succès est liée à la taille de nos efforts communs, a indiqué le président de l'Opep lors de son discours d'ouverture à la 176ème réunion de la conférence ministérielle ordinaire de l'Opep. A noter que la 176e réunion de la Conférence de l'Opep a vu la participation de plusieurs ministres de l'Energie et du Pétrole des pays membres de l'Opep, dont le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, du ministre saoudien du Pétrole Khalid Al-Falih, du ministre du Pétrole du Koweït, le ministre gabonais du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures. La Conférence a également vu la participation du chef de délégation du Nigéria et secrétaire permanent du ministère des Ressources pétrolières, Folasade Yemi-Esan, du chef de la délégation pour la Guinée équatoriale et président du conseil des gouverneurs de l'Opep, Agustin Mba Okomo, du directeur général de l'OFID, ainsi que plusieurs observateurs de pays non membres de l'Opep. Lors de son intervention, le président de l'Opep a indiqué qu'au cours des 30 derniers mois, "nous avons réussi à réduire les niveaux des stocks, à rétablir un équilibre relatif sur le marché et à favoriser une stabilité plus durable, dans l'intérêt des producteurs, des consommateurs et de l'économie mondiale." "On ne saurait trop insister sur l'importance de cette situation, compte tenu de l'extrême gravité du ralentissement auquel l'industrie a été confrontée en 2014-2016. La moyenne quinquennale des stocks commerciaux de la zone de l'OCDE a atteint un excédent record de plus de 400 millions de barils en juillet 2016." Selon lui, en mai 2019, l'excédent des stocks de pétrole commercial des pays de l'OCDE a été réduit à 25 millions de barils. Il a également fait remarquer que l'Opep, ainsi que les pays producteurs non-membres de l'Organisation participant à la "Déclaration de coopération", ont aussi été confrontés à la hausse de l'offre de liquides en provenance d'autres producteurs non membres de l'Opep, en particulier aux Etats-Unis, cherché à amener le marché dans un état plus équilibré. Néanmoins, les résultats de la "Déclaration de coopération" de ces deux dernières années et demi visant à créer un marché mondial du pétrole équilibré, stable et durable sont "évidents", a ajouté M. Quevedo Fernandez . Ceci peut être vu plus récemment dans les niveaux de conformité globaux record aux ajustements volontaires de production qui ont été mis en place en décembre 2018. Selon lui, au niveau individuel, il est "essentiel" que chaque pays membre assume l'"entière responsabilité" de ses propres ajustements. "C'est la meilleure façon pour nous tous de continuer à réussir", a t-il dit. Il a également fait référence aux perturbations involontaires de l'approvisionnement dans un certain nombre de pays membres de l'Opep, qui ont en fait eu un impact plus marqué sur le développement de l'offre que les ajustements volontaires de la production dans la "Déclaration de coopération". Lors de cette réunion de l'Opep, "nous examinerons l'évolution de la situation au cours des six derniers mois, ainsi que les perspectives du marché pour le reste de 2019 et au-delà, au fur et à mesure que nous étudierons la marche à suivre", a indiqué M. Quevedo Fernandez. Il a souligné que lors de la dernière réunion de l'Opep en décembre 2018, il a été constaté une amélioration des conditions du marché au cours de la première partie de l'année, notamment par rapport à la turbulence et à la volatilité du quatrième trimestre de 2018. Cependant, au cours du mois dernier, "nous avons assisté à une liste croissante d'incertitudes liées à des questions tels que les négociations commerciales, les développements de la politique monétaire, ainsi que des questions géopolitiques", a-t-il souligné. Selon lui, il y a des signes évidents de "pessimisme économique" et de nombreuses institutions soulignent des perspectives plus difficiles pour les fondamentaux de l'offre et de la demande de pétrole. Dans le dernier rapport mensuel de l'Opep sur le marché du pétrole , il a été relevé une nouvelle revision à la baisse de la demande mondiale de pétrole en 2019, qui devrait augmenter de 1,14 million de barils par jour (mb/j). Parallèlement, selon une évaluation du pétrole non-Opep, l'offre en 2019 devrait croître à un rythme de 2,14 Mb/j, en glissement annuel. "En outre, nous devons également surveiller de près les niveaux de stocks", a-t-il indiqué. Cela souligne le fait que "nous ne pouvons pas nous reposer sur ce succès. Nous devons rester vigilants, surveiller continuellement le marché, et faire preuve de souplesse pour prendre les mesures nécessaires, comme nous l'avons fait par le passé "a-t-il noté.