Le dialogue politique global et inclusif auquel adhère sans équivoque une grande partie de la classe politique est venu certainement pour compléter et dynamiser les voies tracées par l'Etat pour une sortie adéquate de la crise politique actuelle, et aussi pour élaborer un agenda menant à la tenue de l'élection présidentielle dans un climat serein et au plus vite possible ou un ensemble d'impératifs associant une collectivité importante et suscitant l'intérêt et l'attention autour de la satisfaction aux revendications populaires. En effet, au lendemain du discours du chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah adressé à la nation à la veille de la célébration de la Fête de l'Indépendance et de la Jeunesse, et de la tenue samedi dernier du Forum national du dialogue est noté le partage de plusieurs problématiques similaires en matière de sortie de crise dont cette décision que l'Etat et ses composantes, y compris l'Institution militaire, ne sont pas partie prenante de ce dialogue global et inclusif, la conduite du dialogue par des personnalités consensuelles sans affiliation partisane et sans ambition électorale, la mise sur pied de l'Autorité nationale indépendante chargée de l'organisation des élections et la révision de sa composante, la révision profonde de la loi électorale. Les objectifs sont également partagés pour la prise en charge des revendications populaires pour le changement, mais aussi d'identifier les sujets d'intérêt commun, tels que l'unité nationale et la stabilité de l'Etat et de ses institutions. Le processus de ce dialogue qui est en train de se matérialiser à travers une approche de proximité sérieuse entre les pouvoirs publics et la classe politique donnant la priorité à la tenue de l'élection présidentielle dans des délais raisonnables, d'efficacité politique et démocratique, de sécurité et de transparence conformément à la Constitution du pays avec comme cible majeure la neutralité de l'administration dont le rôle se confinera désormais dans la logistique. Un rôle aussi qui doit être compatible avec les attentes de la population. C'est dire que ce dispositif de dialogue cerné totalement autour de la sortie de l'impasse politique actuelle est venu utilement compléter une palette d'outils et de mécanismes déjà très large proposée à la fois par le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah et le Vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, incluant le rôle et la responsabilité de la classe politique, les personnalités et la société civile dans un esprit commun et collectif. Désormais "commun national ", c'est sans nul doute un accord politique original qui permettra au pays d'en finir avec la crise. Un accord inédit. Une sorte de compromis qui architecte l'avenir de la patrie ; pendant vint ans, la classe politique n'a pas dialogué aussi sérieusement avec le pouvoir que cette fois-ci. Désormais, les deux partenaires sont ensemble dans le même sillon politique. C'est historique et la grande perspective d'une nouvelle République. C'est clair et solide tant le suspense à la sortie de crise demeure plus. C'est aussi une nouveauté, la classe politique se réunit et partage ses efforts autour de la sortie de crise. C'est peut-être l'espoir qui est de mise, l'incarnation par exemple d'une nouvelle configuration politique, d'une nouvelle génération politique, plus prudente, sinon plus pragmatique car en Algérie, les années de la décennie noire restent dans toutes les mémoires et il n'est pas question pour les Algériens de prendre le risque de contribuer au retour à l'anarchie politique, la fitna et la déstabilisation du pays. Le souci majeur du chef de l'Etat comme celui du Vice-ministre de la Défense nationale est justement de rassembler en misant sur la mobilisation, la vigilance et sur le dialogue. C'est dire que les deux hommes ont bien préempté avant que les ennemis de la nation ne volent la vedette à l'autorité de l'Etat et à ses institutions républicaines. Pour la première fois, l'entente plurielle de la classe politique vient de s'incruster solidement dans les voies de sortie de crise proposées par l'Etat. Par symbolique qu'elle soit cette entente est cruciale au moment où le pays s'enlise dans des indices à risque ; en somme l'Etat et ses décideurs actuels sortent victorieux pour cette première étape d'apaisement politique surtout en favorisant le dialogue global et inclusif qui met en présence des gens d'intérêts différents mais qui s'engagent à se pencher profondément sur la situation du pays, sur une question dont les enjeux sont mutuels est nécessairement communs pour l'intérêt national. Le Forum national de dialogue a prouvé cette prise de conscience nationale que ses membres de positions différentes et de circonstances différentes ont mis fin à leurs divergences, leurs points de vue pour s'entendre collectivement sur la solution à la crise surtout qu'ils disposent des garanties de l'Etat et de l'Institution militaire.