Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse lundi et Wall Street progressait à l'approche de la mi-séance, des perspectives de nouvelles mesures de soutien à l'économie en Chine et en Allemagne ayant rassuré les investisseurs. À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 1,34% à 5.371,56 points. Le Footsie britannique a pris 1,02% et le Dax allemand a gagné 1,32%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,2%, le FTSEurofirst 300 de 1,08% et le Stoxx 600 de 1,14%. L'annonce par la Chine d'une importante réforme de ses taux d'intérêt a renforcé les anticipations de baisse du coût du crédit aux entreprises, apaisant en partie les craintes d'un ralentissement marqué de l'économie mondiale. Par ailleurs, le ministre allemand des Finances a déclaré dimanche que l'Allemagne disposait des ressources budgétaires nécessaires pour faire face à une crise économique. Cette annonce fait suite à un article publié vendredi selon lequel Berlin pourrait renoncer à sa politique d'équilibre budgétaire en cas de récession. Or la contraction de l'économie allemande pourrait s'être poursuivie au cours de l'été avec la baisse de la production industrielle, a noté la Bundesbank, la banque centrale nationale, laissant ainsi entendre que la première économie d'Europe était en récession. Autre facteur de soutien au marché, Washington a prolongé lundi les exemptions accordées au géant chinois des télécoms Huawei, lui permettant de faire affaires avec les entreprises américaines, a déclaré le secrétaire américain au Commerce qui a toutefois annoncé l'ajout de 46 de ses filiales sur une liste noire. Au moment de la clôture en Europe, la Bourse de New York poursuivait sa remontée après une semaine agitée, les investisseurs ayant retrouvé de l'appétit pour le risque grâce aux espoirs de relance économique et à la remontée des rendements obligataires. L'indice Dow Jones gagnait 1,02%, le S&P-500 prenait 1,23% et le Nasdaq Composite progressait de 1,49%. Les groupes de semi-conducteurs profitaient du sursis accordé à Huawei: Nvidia, Micron Technology, Qualcomm, Advanced Micro Devices et Intel gagnant entre 5,91% et 1,46%. En tête du Dow Jones, le titre Apple affichait un gain de 2,53%. Estée Lauder s'envolait de 10,31% après que le groupe américain de produits de beauté a annoncé des résultats trimestriels et de prévisions supérieurs aux attentes, apaisant les craintes d'un ralentissement de ses activités en Chine pour cause de guerre commerciale.
Valeurs L'espoir de nouvelles mesures de relance en Chine et en Allemagne profite avant tout aux secteurs les plus exposés au marché chinois et aux tensions commerciales. L'indice Stoxx des matières premières a pris ainsi 2,23% et celui du pétrole et du gaz 2,12%. A Paris, TechnipFMC (4,29%) a signé la plus forte hausse du CAC, suivi par ArcelorMittal (+3,62%) et STMicroelectronics (+3,00%). Valeo a perdu -1,22%, la plus forte baisse du SBF 120, en raison d'une dégradation de Goldman Sachs, passé à la vente sur la valeur. Osram a cédé -1,28% à la Bourse de Francfort après que le syndicat allemand IG Metall a réaffirmé son rejet du projet de rachat du spécialiste allemand de l'éclairage par le fabricant autrichien de capteurs AMS. En tête du Stoxx, le brasseur Greene King s'est adjugé 50,98% après l'annonce de son rachat par une branche de CK Asset Holdings, fondé par Li Ka-shing, l'homme le plus riche de Hong Kong, dans le cadre d'une opération valorisant la chaîne de pubs à 2,7 milliards de livres. Du côté des indicateurs, le marché a appris que l'inflation dans la zone euro avait ralenti plus qu'attendu en juillet, selon les données définitives publiées par Eurostat. * CASINO a annoncé mardi viser deux milliards d'euros de cessions d'actifs supplémentaires en France, le distributeur espérant par là accélérer son désendettement et améliorer la génération de trésorerie. Le groupe a par ailleurs légèrement modifié la composante d'une partie de son plan de simplification en Amérique latine. * BHP, a fait état mardi d'un bénéfice annuel et d'un dividende inférieurs aux attentes et le géant minier anglo-australien s'est montré prudent sur ses perspectives en raison d'obstacles économiques mondiaux susceptibles de peser sur la demande de minerai de fer et du cuivre. * OSRAM gagne 2,5% dans les échanges avant-Bourse, des traders évoquant un article selon lequel les fonds Bain Capital et Carlyle pourraient relevé leur offre en vue du rachat du spécialiste allemand de l'éclairage. * PANDORA a annoncé mardi d'un excédent brut d'exploitation (Ebitda) du deuxième trimestre inférieur aux attentes mais le bijoutier danois a maintenu ses objectifs annuels inchangés. * CONTINENTAL - DEUTSCHE BANK abaisse son conseil à "conserver" contre "acheter" et son objectif de cours à 120 euros contre 140 euros. * AIR FRANCE-KLM - Citigroup relève sa recommandation à "acheter" contre "neutre" et son objectif de cours à 14 euros contre 10 euros.
Wall Street portée par des signes de relance La Bourse de New York a fini en hausse lundi, prolongeant son rebond de vendredi, encouragée par des signes de la volonté de l'Allemagne et de la Chine de relancer leur économie, tandis que les valeurs technologiques ont été soutenues par un regain d'optimisme sur les relations commerciales sino-américaines. L'indice Dow Jones a gagné 249,78 points, soit 0,96%, à 26.135,79. Le S&P-500, plus large, a pris 34,97 points, soit 1,21%, à 2.923,65. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 106,82 points (+1,35%) à 8.002,81 points. La Banque populaire de Chine (BPC) a annoncé samedi une réforme de son mécanisme de taux préférentiel de prêt (TPP) et le ministre allemand des Finances a déclaré dimanche que l'Allemagne disposait des ressources budgétaires nécessaires pour faire face à une crise économique. Après que les trois grands indices ont accusé leur troisième perte hebdomadaire d'affilée malgré le rebond de fin de semaine, la possibilité que la Réserve fédérale américaine et d'autres banques centrales prennent des mesures de soutien en septembre pourraient l'emporter sur les risques commerciaux et les signes de ralentissement mondial dans l'esprit des investisseurs. L'attention se portera cette semaine sur la publication mercredi des "minutes" de la réunion de juillet de la Fed, à l'issue de laquelle elle a abaissé les taux pour la première fois depuis plus de dix ans, ainsi que sur le discours qui sera prononcé par le président Jerome Powell à Jackson Hole vendredi. "Tout est en hausse parce que le marché s'attend à ce que le président de la Fed, (Jerome) Powell, se prononce en faveur d'une nouvelle réduction (des taux) lorsqu'il s'adressera aux banquiers à Jackson Hole", a déclaré Peter Kenny de Kenny's Commentary LLC et Strategic Board Solutions LLC. Par ailleurs, renforçant l'optimisme sur les négociations commerciales entre Washington et Pékin, le gouvernement américain a prolongé de 90 jours les exemptions accordées au géant chinois des télécoms Huawei lui permettant d'acheter auprès d'entreprises américaines le matériel indispensable pour continuer à fournir ses clients.
Valeurs Cette prolongation des exemptions pour Huawei a dopé les valeurs technologiques et le secteur des semi-conducteurs américains, dont l'indice de Philadelphie a pris 1,87%. Apple (+1,86%) a fortement contribué à la hausse de l'indice Dow Jones. Donald Trump a déclaré dimanche avoir discuté avec le PDG du groupe de l'impact des droits de douane sur les importations chinoises et sur la concurrence du sud-coréen Samsung, notant que Tim Cook avait bien montré que les droits américains risquaient de pénaliser Apple. Tous les indices sectoriels ont fini dans le vert, celui des valeurs liées à l'énergie en tête avec un gain de 2,14%, dans le sillage des cours du pétrole. Les valeurs défensives comme l'immobilier et les services collectifs ont figuré parmi les plus faibles hausses. Estée Lauder a gagné 12,58%, plus forte hausse du S&P. Le groupe américain de produits de beauté a fait état de résultats trimestriels et de prévisions supérieurs aux attentes, apaisant les craintes d'un ralentissement en Chine pour cause de guerre commerciale et troubles à Hong Kong.
Taux L'espoir de mesures de relance dans les grandes économies mondiales ont contribué à réveiller l'appétit pour le risque et donc à faire remontée les rendements des emprunts d'Etat sur l'ensemble des marchés après leur recul de la semaine dernière. Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à 10 ans a grimpé de six points de base, à 1,603%. Le marché a été plombé en outre par l'annonce vendredi que le département du Trésor testait l'intérêt du marché pour des obligations à ultra-long terme, de 50 ou 100 ans, après que le rendement à 30 ans est tombé à un plus bas record la semaine dernière dans la crainte d'un fort ralentissement économique. Le rendement des titres à 10 ans allemand a gagné trois points de base à -0,651%, s'éloignant du plus bas record de vendredi à -0,727%. Son équivalent français a fini autour de -0,3665%, gagnant quatre points de base.
Changes Sur le marché des changes, les valeurs refuge comme le yen et le franc suisse ont fait marche arrière face au dollar dans l'espoir que les grandes banques centrales prendront des mesures de soutien à la croissance dans les prochaines semaines. L'euro a encore légèrement reculé face au dollar, à 1,1079, après avoir perdu 1% la semaine dernière, son plus net repli hebdomadaire depuis début juin. L'indice dollar qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence a pris 0,2%.