La décision relative à une possible intégration de l'Ukraine et de la Géorgie au Plan d'action pour l'adhésion (MAP), antichambre de l'adhésion à l'OTAN, mettra à l'épreuve la maturité de l'Alliance, a déclaré un représentant du Kremlin. "Je ne souhaite pas évaluer les chances qu'une telle décision soit prise. Cependant, cela permettra d'évaluer la maturité de l'OTAN face aux nouvelles réalités", a-t-il annoncé. L'interlocuteur de l'agence n'a pas exclu une solution de compromis concernant l'Ukraine et la Géorgie, permettant d'éviter de les inclure au MAP pour l'instant. "On pourrait envisager une décision intermédiaire, politique et non juridique, avant l'adhésion de Kiev et de Tbilissi", a-t-il indiqué. "Si le feu vert à l'adhésion est donné, le nouveau président russe devra faire face à une situation nouvelle", a-t-il fait savoir. La Géorgie et l'Ukraine comptent obtenir le statut de pays candidat à l'adhésion à l'OTAN lors du sommet de l'Alliance qui se déroule du 2 au 4 avril à Bucarest. Tbilissi et Kiev veulent intégrer au plus vite le Plan d'action pour l'adhésion (MAP), qui ne garantit pas l'adhésion mais en constitue une condition sine qua non. Selon des sources diplomatiques à Bruxelles, une dizaine d'Etats membres de l'OTAN - l'Allemagne, la France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, la Hongrie, la Norvège - sont à ce jour hostiles à l'octroi à l'Ukraine et à la Géorgie du statut de pays candidat, par crainte d'aggraver leurs relations avec la Russie. Le groupe des pays partisans menés par les Etats-Unis est composé du Canada, de la Pologne, de la Roumanie, de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Bulgarie, de la Slovaquie, de la Slovénie et de la République tchèque. L'élargissement de l'OTAN traduit la logique de la guerre froide, a déclaré Sergueï Riabkov, directeur du département de la coopération européenne du ministère russe des Affaires étrangères (MID), lors d'un duplex Moscou-Washington-Kiev organisé par RIA Novosti. "Elargir l'Alliance signifie suivre la logique de la guerre froide", a-t-il affirmé. Selon M. Riabkov, de vastes possibilités s'offrent actuellement à la coopération appelée à résoudre les problèmes réels en matière de sécurité. "Ces problèmes sont évidents: les nouveaux risques, les conflits, la prolifération des armes de destruction massive. Ils font tous l'objet de multiples formats de coopération, dont les formats réunissant les pays membres de l'OTAN", a ajouté le diplomate.Les dirigeants ukrainiens et géorgiens espèrent que le sommet de l'OTAN a Bucarest donnera le feu vert à leur intégration au Plan d'action pour l'adhésion à l'Alliance atlantique (MAP). Les mesures prévues par le MAP ne garantissent pas l'entrée dans l'Alliance, mais constituent une étape incontournable dans cette voie. Selon des sources diplomatiques à Bruxelles, désireux de ne pas aggraver leurs relations avec la Russie, huit membres de l'OTAN (Allemagne, France, Espagne, Italie, Portugal, Pays-Bas, Belgique et Luxembourg) s'opposent à l'octroi du statut de pays candidats à l'Ukraine et à la Géorgie. Leur position n'est pas partagée par les partisans de l'adhésion de Kiev et de Tbilissi: les Etats-Unis, le Canada, la Pologne, la Roumanie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Bulgarie, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque.