Les autorités américaines ne parviennent plus à trouver des moyens pour menacer l'Iran, a estimé Abdolnaser Hemmati, gouverneur de la Banque centrale d'Iran visée par de nouvelles sanctions des États-Unis. Les États-Unis n'arrivent plus à trouver des moyens pour exercer des pressions sur Téhéran, a déclaré vendredi 20 septembre le gouverneur de la Banque centrale iranienne, Abdolnaser Hemmati, après l'adoption par Washington d'un autre train de sanctions contre la banque. "Les nouvelles sanctions adoptées par le gouvernement des États-Unis contre la Banque centrale d'Iran montrent qu'ils ont les mains vides quand ils cherchent des leviers de pression contre l'Iran", a indiqué M.Hemmati. Le secrétaire américain du Trésor Steven Mnuchin avait déclaré ce vendredi 20 septembre que les États-Unis avaient imposé des sanctions contre la Banque centrale d'Iran, le Fonds national du développement iranien et la société iranienne Etemad Tejarate Pars Co. Il a fait cette déclaration peu après que le Président Trump a annoncé l'adoption de sanctions contre la Banque centrale d'Iran. La Banque centrale d'Iran est la plus grande institution financière commerciale du pays. Ses actifs s'élèvent à environ 80 milliards de dollars, selon les données de 2016. Les relations entre les États-Unis et l'Iran se sont détériorées davantage suite à l'attaque de drones menée le 14 septembre contre les installations pétrolières de la compagnie saoudienne Aramco au Yémen. L'attaque a été revendiquée par les Houthis yéménites. Mais Washington et ses alliés l'ont imputée à l'Iran. Téhéran rejette ces accusations en les qualifiant d'"insensées".
Une attaque contre la population Les nouvelles sanctions américaines contre la Banque centrale iranienne sont une tentative visant à priver la population iranienne d'accès à la nourriture et aux médicaments, a dénoncé samedi Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie de la république islamique. "C'est un signe du désespoir de l'administration américaine", a commenté Zarif devant des journalistes, après son arrivée à New York où il participe à l'Assemblée générale annuelle des Nations unies. "Quand les Américains frappent de façon répétitive les mêmes institutions, cela signifie que leurs efforts pour mettre la nation iranienne à genou dans le cadre de leur 'pression maximale' ont échoué", a-t-il ajouté. "Mais bloquer l'accès de la population iranienne à la nourriture et aux médicaments est une initiative dangereuse et inacceptable", a poursuivi le ministre. Washington, à la suite des attaques du week-end dernier contre des installations majeures de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, a imposé vendredi une nouvelle série de sanctions contre l'Iran, frappant de nouveau sa Banque centrale et son fonds souverain, le Fonds de développement national. Ryad et des responsables américains estiment que l'Iran est derrière ces frappes contre les sites d'Abkaïk et de Khouraïs, qui, dans les premières heures, ont réduit de moitié la production pétrolière saoudienne. L'Iran dément toute responsabilité dans ces attaques, revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen, proches de Téhéran. Par ailleurs, des informations relayées sur les réseaux sociaux font état d'une cyberattaque visant un certain nombre de serveurs et de sites internet iraniens, liés pour certains à des entreprises du secteur pétrochimique. Aucun commentaire officiel n'a été fait pour l'instant, et le site de la NIOC, la principale compagnie pétrolière iranienne, semblait fonctionner normalement samedi matin. L'ONG NetBlocks, qui surveille la cyber-sécurité sur internet, a fait état de "perturbations intermittentes" et limitées frappant depuis vendredi soir certains services iraniens en ligne. Mais elle ne se prononce pas sur l'origine de ces perturbations et observe que ses données peuvent être le signe d'une cyberattaque autant que d'un incident technique. Zarif a précisé qu'il rencontrerait mercredi les ministres des Affaires étrangères des cinq autres pays toujours signataires de l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Chine et Russie). Les Etats-Unis, sous la houlette de Donald Trump, se sont retirés en mai 2018 du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA selon son acronyme en anglais), la dénomination officielle de l'accord de Vienne.