Une semaine après les attaques contre deux installations pétrolières majeures du géant saoudien Aramco, le directeur général de la compagnie a annoncé, hier, que les capacités de production seraient totalement rétablies d'ici la fin du mois et qu'aucune livraison n'a été annulée ou différée. Selon son PDG, Amin Nasser, Aramco n'a annulé aucun contrat et tournera à plein régime d'ici la fin du mois. Dans un message adressé aux 70 000 salariés de la compagnie saoudienne, répercuté par Reuters, Amin Nasser se félicite également de la réaction rapide de sa compagnie sans laquelle, dit-il, les conséquences sur le marché mondial du pétrole auraient «bien plus dévastatrices». «Pas une seule livraison à nos clients internationaux n'a été manquée ou annulée du fait de ces attaques, et nous continuerons de remplir notre mission consistant à fournir l'énergie dont le monde a besoin», écrit-il dans ce message que l'agence Reuters a pu consulter. Malgré ces déclarations apaisantes, les négociants sont tout de même préoccupés par le temps qu'il faudra au plus grand exportateur de brut du monde pour rétablir complètement la production perdue, car l'Arabie Saoudite épuise ses stocks pour respecter ses engagements en matière d'approvisionnement et fonctionne sans sa réserve habituelle de capacités inutilisées. Le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salman, avait en effet déclaré mardi que l'Arabie avait puisé dans ses réserves pour tenir le rythme de ses livraisons. Dans les heures qui ont suivi les attaques du 14 septembre contre les sites d'Abkaïk et de Khouraïs, la production saoudienne a été réduite de moitié, amputée de 5,7 millions de barils par jour, soit 5% environ de la centaine de millions de barils de pétrole consommés chaque jour dans le monde. «Dans des moments comme ceux-là, chaque seconde compte et si nous n'avions pas agi rapidement pour contenir les incendies et lancer des travaux de réfection rapide, l'impact sur le marché du pétrole et sur l'économie mondiale aurait été bien plus dévastateur», poursuit le directeur général d'Aramco.Selon Bloomberg, la société saoudienne va restaurer 5,7 millions de barils par jour. «Nous continuerons à remplir notre mission de fournir l'énergie dont le monde a besoin», affirme Amin Nasser. L'attaque par drones et missiles, qui a neutralisé 5% de l'offre mondiale, a été la plus grande perturbation des marchés pétroliers jamais enregistrée. Suite aux attaques des installations saoudiennes, le pétrole enregistre le plus gros gain hebdomadaire en huit mois. Ainsi, le brent a progressé de 6,7% en cinq jours, soit la plus forte hausse hebdomadaire depuis janvier, tandis que le West Texas Intermediate a enregistré la plus forte hausse hebdomadaire depuis juin. L'Administration américaine a accusé l'Iran de cette attaque revendiquée par les rebelles houthis, et a réagi en imposant de nouvelles sanctions à Téhéran. Les Etats-Unis ont également révélé leur intention d'envoyer un nombre «modéré» de troupes américaines au Moyen-Orient et d'autres capacités de défense antimissile en Arabie Saoudite. Pour sa part, l'Arabie Saoudite a déclaré que les attaques étaient «incontestablement parrainées par l'Iran», mais elle n'a pas déclaré que les frappes avaient été lancées directement depuis ou par la République islamique.