La croissance de la planète "connaît désormais un ralentissement synchronisé", a déploré, Kristalina Georgieva, la nouvelle directrice générale du FMI. Et la même responsable a tenu à prévenir que le Fonds monétaire international allait publier le 15 octobre des prévisions de croissance révisées en baisse à la fois pour 2019 et 2020. Dans un discours donnant la tonalité des prochaines réunions d'automne du FMI et de la Banque mondiale à Washington, Kristalina Georgeva fait remarquer qu'"En 2019, nous nous attendons à une croissance plus lente dans près de 90% du monde", Mme Georgieva, qui a pris ses fonctions il y a tout juste une semaine, a ajouté que "la croissance va tomber cette année à son plus bas niveau depuis le début de la décennie". Selon les spécialistes, cette situation est la conséquence, entre autres, du lancement par le président américain il y a plus d'un an et demi d'une guerre commerciale contre la Chine pour mettre fin à des pratiques commerciales jugées "déloyales". Ce conflit, qui s'est traduit par des tarifs douaniers punitifs réciproques sur des centaines de milliards de marchandises, a considérablement affecté l'ensemble du commerce international. "La croissance du commerce mondial est presque au point mort", a ainsi constaté Mme Georgieva. Cette situation fait que la confiance des investisseurs s'est érodée alors que l'administration Trump menace aussi de droits de douane supplémentaires ses autres partenaires, dont l'Union européenne. La nouvelle directrice du FMI note, par ailleurs que le produit intérieur brut mondial pourrait être amputé d'environ 0,8% d'ici 2020, contre 0,5% estimé en juillet. "C'est environ la taille de l'économie de la Suisse". "Nous devons agir. Je suis confiante que si nous coopérons tous ensemble, nous pouvons avoir un monde meilleur pour tous", a déclaré la dirigeante. "Oui, nous le pouvons!", a-t-elle lancé, reprenant le célèbre slogan "Yes, we can !" de l'ancien président Barack Obama. Enfin, elle a invité en outre "les pays ayant de l'espace budgétaire à déployer ou à se tenir prêts à déployer une force de frappe budgétaire" pour contribuer à stimuler la demande et la croissance tout en citant l'Allemagne, les Pays-Bas et la Corée du Sud.